Comment connaître les intentions de son interlocuteur ?
On aimerait tous, enfin je crois, avoir les pouvoirs de Charles Xavier, dit « professeur X», capable de lire les pensées. Et soyons perfectionnistes, disons que ce pouvoir ne se déclencherait qu'à la volonté. Autrement, la vie pourrait être vite un enfer à capter les pensées de chaque personne croisée.
La communication non verbale nous a appris beaucoup de choses sur les potentielles intentions cachées de son interlocuteur. À toutes fins utiles, je rappelle que ce décodage quand il doit être fait ne doit jamais se séparer de son contexte et ses conclusions ne peuvent être absolues.
Je vais donner un exemple : vous êtes à une séance de recrutement. Le candidat en face de vous est peu souriant. L'enjeu mériterait tout de même de faire un peu de séduction. Il s'avère que le candidat a perdu un proche, il y a quelques jours. Il aura été bien sage, de n'avoir tiré ici aucune conclusion hâtive. Donc de distinguer l'humeur qui est un état temporaire de la personnalité.
Pour parler monde du travail, disons que l'humeur est le CDD de l'âme quand la personnalité est, elle, le CDI.
Ainsi si vous voulez connaître quelqu'un, du moins véritablement, vous n'aurez pas d'autres choix que de parier sur le temps long. Seulement...
Il y a ces « moments » qui donnent de précieuses informations. Je les classe dans deux familles. Ceux sous le coup de l'énervement, et ceux répétitifs. Pourquoi l'énervement ? Parce que c'est un moment où vous « disjonctez », où vous n'avez pas plus de maîtrise sur votre paraître. Dis-moi quand, comment et sur quoi tu t'énerves et je te dirais qui tu es.
Bien-entendu, je ne suis pas en train de pousser tout directeur des ressources humaines à mettre leurs candidats en situation de stress pour voir ce qu'ils ont dans le ventre mais cela apporterait de précieuses informations.
Et nous avons certaines réactions qui, répétées, donnent également de précieuses informations sur votre interlocuteur. Vous constaterez de la complémentarité avec le premier point puisque pour observer quelqu'un en situation de stress, cela se fait rarement au 1er rendez-vous.
Et dernier outil très pratique. Aussi curieux qu'efficace. Curieux parce que dans l'absolu, il ne fait pas avancer tout de suite. Efficace parce...parfois il l'est.
Quand une situation se produit en face de vous, posez-vous sincèrement -l'exercice n'est pas simple car il faut s'ôter tous ses biais- sincèrement la question suivante : « Pourquoi ? ». Pourquoi mon interlocuteur s'est agacé à cette question ? Pour quelles raisons apprécie t'elle cette chanson en ce moment ?
Allez, je ne résiste pas à la tentation de surfer sur l'actualité : « Pourquoi le président Emmanuel Macron a-t'il exprimé le besoin de boire un café alors qu'il dispose de confortables jardins à l'Elysée ? ». Je vous laisse la réponse ;-)
L'outil peut aussi être un outil d'introspection « Pourquoi un édito sur le thème de l'entrepreneuriat, le développement personnel ou le réseautage tous les lundis ? ».
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Faites l'exercice; parfois le simple fait de se poser la question est un début de réponse.
Si vous possédez un certain nombre d'informations sur le contexte de votre interlocuteur, avec cette question, il ne vous reste plus grand chose à découvrir.
Conclusion
J'ai posé en préambule le doux rêve de posséder un pouvoir télépathique capable de lire les pensées des gens.
En réalité, souvent, un tel pouvoir serait inutile. La plupart du temps, les gens répondent aux questions posées. Je ne dis pas qu'ils répondent tout le temps mais souvent une bonne part des informations sont « sur la table ». C'est à ce moment qu'il faut compléter les réponses obtenues avec le contexte et la communication non verbale.
D'autre part, sur la partie questionnement, vous obtiendrez davantage de réponses que si l'écoute est active. La plupart du temps, les gens n'ont pas l'attention qu'ils estiment méritée (ou dont ils ont besoin). Donnez-leur cette attention, et vous serez récompensés par un partage maximum.
Les grandes enquêtes journalistiques ont souvent pour origine un lanceur d'enquête qui ne demandait qu'à être écouté.
Après et souvent, ce qui enraye la machine : les bonnes questions ne sont pas posées car l'on veut y inscrire sa propre vision des choses, l'on n'est pas attentif, et ajoutez à cela un manque d'empathie.
Si le sujet de la communication non verbale vous intéresse :
« Déjouez les manipulateurs » Elodie Mielczareck / « Ces gestes qui vous trahissent » Joseph Messinger
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