Comment retrouver la patate ???
Jean-Paul VARVENNE, Conseil Entreprises et Investisseurs
Apport d'opportunités d'investissements pour CGPI et Family Office
Le saviez-vous ?
Parmi les 2 régions d’Europe les plus fertiles pour la culture de la pomme de terre, toutes les 2 en France, il y a la Picardie et la Champagne, exactement dans les mêmes secteurs où l’on produit le célèbre breuvage mondialement connu pour la seconde !
De quoi donner la patate aux exploitants agricoles !
Soyons clairs, exploitant agricole en Champagne (comme ailleurs le plus souvent), ce n’est pas un bouzeux sur son tracteur ! C’est un vrai chef d’entreprise à la tête d’une importante unité de production !
Celui dont je veux vous parler est ingénieur (non pas à Grenoble comme disait Coluche mais…) agronome.
Evidemment, vu la région où il opère, il fait aussi du Champagne ! Mais c’est loin d’être sa principale activité. Il cultive donc la pomme de terre. Et avec la Picardie, la Marne est une des régions d’Europe la plus propice à cette culture.
Ce chef d’entreprise très clairvoyant et entreprenant a acquis de nouvelles terres appartenant à une exploitation de sa région.
Acquérir des terres agricoles surtout en terrain fertile se révèle un parcours du combattant vu que toute transaction est totalement encadrée par les SAFER.
Je ne saurais dire si elles savent faire mais cette préemption dont elles sont dotées a le mérite d’encadrer strictement les prix du foncier agricole, actif réel très prisé car très attractif en France du fait de ce contrôle.
Du coup, le prix de l’hectare en France se retrouve un des moins chers d’Europe pour des terres dont les rendements sont nettement supérieurs.
De quoi aiguiser l’appétit des financiers que les SAFER s’affairent à flairer afin de ne permettre des transactions qu’entre vrais exploitants.
Voilà qui fait de la terre agricole l’actif réel le moins volatil qu'il soit (les ornithologues insistent : « ce n’est pas la terre de qualité qui est volatile, ce sont les oiseaux qui viennent s’y poser ! »).
Néanmoins, des terres agricoles dans la Marne trouvent preneurs en 72h !...
Notre chef d’entreprise qui a le sens du marketing et du commerce, a également compris que plus c’est bio, plus c’est bon et plus c'est écolo plus c'est transformation !
N’ayant pas omis le sens des finances, il se lance donc dans l’installation d’une unité de méthanisation.
Quésaquo ?
Il faut savoir que pour qu’elle ait la frite, la pomme de terre ne peut se cultiver au même endroit que tous les 4 à 5 ans pour éviter l'épuisement des mêmes horizons du sol, les maladies cryptogamiques, les ravageurs.
Donc pendant 3 ans au moins, la terre doit être utilisée pour d’autres cultures.
C’est essentiellement la betterave sucrière qui vient la remplacer.
Mais bon, entre ceux, comme moi, qui attendront la prochaine guerre pour manger des betteraves faute de mieux, et la fabrication de la cassonade belge Graeffe qu’on ne trouve qu’en Belgique, il faut trouver des débouchés à ces cultures.
La méthanisation est le débouché le plus bio et le plus rentable !
Le processus de méthanisation agricole a lieu au sein d'une unité qui se compose d'un digesteur dans lequel les matières organiques (la betterave) sont stockées et transformées sous l'action des bactéries. Pour que les bactéries puissent se développer, le digesteur est chauffé à une température comprise entre 20 et 60 °C. Afin d'empêcher l'évacuation du biogaz et d'homogénéiser les produits, les matières sont brassées au sein du digesteur. Le digesteur peut se présenter sous forme de fosse, ou de cuve verticale ou horizontale. (merci Google ! 😉)
Mais surtout, elle permet d'obtenir du biogaz, composé à 60 % de méthane et à 40 % de gaz carbonique. Le biogaz peut alors être introduit dans les pipelines de gaz des opérateurs publics pour venir compléter la production nationale de gaz. Et cette vente de gaz est très rentable !
Voilà, nous avons donc un chef d’entreprise grand stratège et grand développeur, un actif agricole sous-jacent totalement décorrélé de toutes considérations de marché voire même de toutes considérations économiques, un projet entrepreneurial à la hauteur des ambitions du chef d’entreprise et un investissement innovant durable qui #ISR à quelque chose puisque c’est de la production de gaz bio.
Ces temps de crise sanitaire et économique mondiale, dont les conséquences se dessinent à long terme même après l'immunité collective et le retour à la vie normale, peuvent à tous moments dériver sur une nouvelle crise financière et boursière, surtout après une spéculation effrénée sur la reprise anticipée. Ne sachant plus à quel indice se vouer, je vous invite à privilégier les actifs réels peu volatils comme je le préconisais dans mon article sur Linkedin : "Les ornithologues sont formels, quand les marchés sont volatiles, on peut y laisser des plumes !"
« En cas de turbulences boursières, ne soyez pas gros Béta*, privilégiez l’Alpha !»
*Beta = mesure du risque d'un actif par rapport à son marché dans la théorie financière du MEDAF : Modèle d’Equilibre des Actifs Financiers
#Opportunités #Investissements #foncier #agricole
Directeur technique chez FVI
3 ansArticle qui doit avoir une vertu éducative. Le monde agricole évolue et se modernise bien plus que d'autres secteurs, ne serait-ce que pour réduire son impact sur l'environnement et améliorer sa rentabilité économique. Il faut aussi comprendre que si les SAFER sont décriées parfois par les agriculteurs eux-même, car elles encadrent le prix des terres, elles sont une quasi-garantie pour les investisseurs qui tentent leur chance dans le domaine agricole. En effet, si les rendements sont souvent fonction de la météo (l'épisode de gel va avoir des conséquences économiques cette année) et laisse apparaître des aléas que les investisseurs aimeraient supprimer, l'encadrement du prix des terres empêchent les pertes en capital ... et ça c'est capital !
Banquier Privé Agence de Reims
4 ansMerci Jean Paul pour ce post qui met en avant nos agriculteurs champenois souvent oubliés au profit de nos viticulteurs. La méthanisation est assez récente en tant qu’outil de diversification. La flambée des prix du foncier, qui effectivement s’arrache, a poussé les dirigeants à faire preuve d’idées de diversifications géniales pour maintenir la profitabilité de leurs entreprises. Si tu as besoin de spécialistes dans ce domaine nous avons des équipes dédiées qui maîtrisent le sujet.
Auditeur Interne
4 ansUn très bon post, très intéressant, dont j'admire la prose. Bien à toi !