Comment s’affirmer

Dans cet article, je vous propose 3 stratégies pour mieux vous affirmer dans la vie de tous les jours. 

Pour commencer, qu'est-ce que veut dire « s’affirmer » ? S’affirmer, c'est uniquement le fait d’être en contrôle de ses propres comportements et de réaliser que vous ne pouvez pas contrôler le comportement des autres. Donc l’affirmation, c'est vraiment d’être centré, d’avoir confiance en soi, de pouvoir se contrôler soi-même, se gouverner et finalement de venir dans le monde au travers de cette force intérieure. 

Donc voici 3 stratégies qui forment les piliers de l’affirmation, dont nous allons parler aujourd'hui. 

Le premier pilier, c'est savoir dire non. Je suis sûr que ça vous est déjà arrivé, en tout cas, moi, ça m’est arrivé plusieurs fois, de vous retrouver dans une situation où une personne vient vous demander quelque chose, vous dites oui, et finalement, vous regrettez d’avoir dit oui parce que vous n’avez pas su vous affirmer. Donc une des premières stratégies dont on va parler, c'est apprendre à dire non, comment dire non. 

Ensuite, on va avoir la stratégie de demander ce que vous voulez. De nombreuses fois pour X raisons, on n’ose pas demander ce que l’on veut.

Troisième stratégie, qui fait partie de ces piliers, c'est: comment confronter quelqu'un. Quelquefois, la personne peut avoir un comportement qui ne nous satisfait pas, et au lieu de toujours s’écraser, on va s’affirmer, confronter cette personne.

Pilier 1 : Dire non

On va commencer avec le premier pilier, comment dire non. Ce premier pilier est la base de cette affirmation, c'est-à-dire reconnaître qu'on ne peut pas contrôler le comportement des autres, qu'ils vont venir vous demander des choses. Vous ne pouvez pas faire qu'ils ne viennent rien vous demander, vous ne pouvez pas espérer qu'ils ne vont jamais rien vous demander que vous n’aimez pas faire, ils vont venir. Comme vous, vous devriez aussi aller demander aux autres, très certainement, plus fréquemment. Ils vont donc venir, ce qu'il faut reconnaître ici dans cette affirmation, c'est que vous avez le choix de dire oui ou non. Si vous dites oui, vous dites oui consciemment et intentionnellement, et non pas oui par habitude.

Donc la première étape lorsque quelqu'un vient vous demander quelque chose et qu’a priori, vous n’avez pas envie de le faire, c'est de rester calme. Ne dites pas oui automatiquement, par habitude. Ne dites pas oui par habitude, parce que très souvent, on ne se pose même pas la question de si on a envie de le faire. Donc, restez calme, ne dites pas oui par habitude.

Deuxième élément, observez les croyances. Très souvent, on dit oui parce qu'on a peur que si on dit non, la personne ne va plus nous aimer, elle va nous rejeter, etc. Donc, prenez juste un moment, ne réagissez pas tout de suite, vous pouvez peut-être dire à la personne « Écoute, je vais y réfléchir et je te dirai » si vous avez besoin d’une réflexion un peu plus longue. Plus vous pratiquez, plus vous allez pouvoir faire ça rapidement dans votre esprit, intentionnellement, mais examinez vos croyances. Vos croyances, votre petite voix va venir et va dire « Mais si je dis non, la personne ne va plus m’aimer, elle va me rejeter ». La notion, c'est de se dire : OK, qu'est-ce que vos croyances vous disent ? Est-ce que la personne va vous excommunier, ne plus jamais vous parler ? Examinez un peu, soyez conscient de vos croyances et de ce que la petite voix est en train de dire. 

Questionnez ensuite cette petite voix, c'est la troisième étape. « Finalement, est-ce que mes croyances sont bien réelles ? Une personne qui saurait s’affirmer, qu'est-ce qu’elle croirait, elle ? » Elle ne croirait certainement pas que la personne ne va plus jamais l’aimer de la vie, ne va plus jamais lui parler si elle lui dit non. À ce moment-là, une fois que vous avez observé vos propres croyances, que vous les avez changées par une croyance beaucoup plus appropriée, une croyance beaucoup plus logique, beaucoup plus rationnelle, faites votre choix. Dites non si vous ressentez le besoin de le dire, ou dites oui si vous avez besoin de le dire, mais au moins, vous l’avez fait en conscience. 

Maintenant, en prenant ce recul, si vous n’avez pas envie, vous avez plus de probabilités de dire non, les gens vont être surpris. Si vous ne vous êtes jamais affirmé dans la vie et que vous commencez à vous affirmer, les gens vont être surpris, certains vont peut-être ne pas aimer ça, mais c'est important de savoir dire non. 

Puis il y a une dernière technique pour dire non, c'est ce qu'on appelle la technique du vieux disque usé, c'est-à-dire que si une personne vous demande quelque chose et qu’elle est insistante, pas besoin de trouver des manières très créatives ou très intelligentes de répondre. Vous pouvez utiliser cette technique du disque usé qui est « non, non, non… » Inutile de partir dans des excuses très créatives, dites simplement « Non, je n’ai pas envie de le faire » et répétez-vous s’il y a besoin de le faire.

Pilier 2 : Demander

Ensuite, deuxième pilier de l’affirmation : demandez ce que vous voulez. Rendez-vous compte d’une chose : les gens ne lisent pas dans vos pensées ! On aimerait bien tous faire ça, mais les gens ne sont pas supposés savoir ce que vous voulez. Donc si vous voulez quelque chose, il va falloir le demander. 

En réalité, très souvent, on n’exprime pas ce qu'on veut parce que nous-mêmes, on n'est pas vraiment très clair sur ce qu'on veut. Donc il va falloir réfléchir à ça. Un des moyens de savoir vraiment ce que vous voulez vis-à-vis de cette personne, c'est de prendre la version la plus extrême : si vous étiez vraiment quelqu'un de pas gentil, comment est-ce que vous demanderiez ? Mettons par exemple que vous vouliez que cette personne sorte la poubelle. Vous pourriez simplement aller vers elle et dire « Maintenant, tu sors la poubelle ! » Ce n'est peut-être pas la meilleure manière de faire les choses, mais au moins ça clarifie ce que vous voulez dans votre propre esprit. Donc, mettez-vous un peu dans la peau de la personne qui serait même, au-delà de s’affirmer, qui serait même agressive, mettez-vous dans la peau d’une personne qui serait agressive, mobilisez cette agressivité en vous et définissez exactement ce que vous voudriez. « Tu sors la poubelle. » Donc on sait que ce que vous voulez, vous voulez que la personne sorte la poubelle, maintenant c'est clair. De nouveau, cette manière agressive d’aller vers la personne, ça ne va pas fonctionner, donc là on va prendre un peu de recul et maintenant on se pose la question : une personne qui s’affirmerait, et peut-être que vous avez des amis ou des personnes que vous pouvez visualiser, comment elle demanderait ça ? Elle demanderait « Est-ce qu'il serait possible que tu sortes la poubelle s’il te plait ? » Là, on a une version beaucoup plus sympathique, qui va créer moins de défense chez l’autre personne. Et puis surtout, quand vous allez faire votre demande, considérez de le faire sous forme d’une demande et non pas comme un ordre, c'est-à-dire donnez toujours la possibilité que la personne ait une certaine autonomie, qu’elle ait aussi la possibilité, elle, de dire non. Donc ne venez pas le demander comme un ordre, n’exigez pas, demandez sous forme de requête. 

Au moment où vous allez demander, ne vous excusez pas, ne vous rabaissez pas. Très souvent, si vous avez des difficultés à vous affirmer, vous allez être dans cette dynamique de dire : « Je m’excuse, mais est-ce que tu pourrais sortir la poubelle ? » Pas besoin de se rabaisser, vous avez le droit d’être qui vous êtes, vous avez le droit de vous affirmer et d’avoir vos propres demandes.

Finalement, élément très important sur ce que vous voulez, c'est de vous préparer s’il le faut. Préparez-vous, répétez quelques fois comment vous allez faire la demande, et puis surtout considérez le timing de la demande. Il y a des moments où la personne va être beaucoup plus réceptive à votre demande qu’à d’autres. Ainsi, elle rentre très fatiguée, énervée, irritée d’une journée de travail le soir à 22 heures 30, ce n'est peut-être pas le bon moment pour aller lui faire votre demande, parce qu’elle va beaucoup être sur la défensive. Donc, considérez aussi le timing.

Pilier 3 : Comment confronter quelqu'un 

Finalement, troisième élément : comment confronter quelqu'un ? Imaginez que cette personne, malgré le fait que vous lui ayez fait votre demande, que vous aimeriez qu’elle ait sorti cette poubelle, mais elle ne le fait toujours pas. Au bout d’un moment, il va falloir confronter la personne, parce que si vous ne dites rien, ça va s’accumuler, s’accumuler, s’accumuler et au bout d’un moment, ça va exploser, soit sur ce sujet-là, soit ça va s’exprimer au travers d’un autre sujet qui n’a peut-être même rien à voir. 

Donc lorsqu’on va confronter la personne, il y a un élément qui est essentiel à comprendre : c'est la valeur symbolique. Qu'est-ce que c'est ? C'est ce que cet acte représente. Le fait de sortir cette poubelle, ce n'est pas juste le simple fait de sortir cette poubelle. Il y a une valeur symbolique derrière ça. Si la personne ne sort pas la poubelle, ce qui vous dérange le plus, c'est cette valeur symbolique, pas nécessairement le fait qu’elle n’ait pas sorti la poubelle, mais c'est le fait que, comme vous lui avez demandé et qu’elle ne l’a pas fait, peut-être que vous ne vous sentez pas respecté, ou vous ne vous sentez pas aimé par la personne ou vous pensez qu’elle ne pense jamais à vous. Donc c'est cette valeur symbolique, et on attache tous des valeurs symboliques aux demandes qu'on fait. Donc ce n'est pas juste une question de sortir la poubelle parce que ça sent mauvais, c'est la valeur symbolique qui est attachée à ça. Il va falloir prendre conscience de ça pour pouvoir vraiment confronter quelqu'un. Dès le moment où vous avez pris conscience de cette valeur symbolique, donc vous pouvez vous poser la question : « Qu'est-ce qui se cache vraiment, qu'est-ce qui est important derrière le comportement de la personne quand elle ne fait pas, quelle est cette valeur symbolique ?», à partir du moment où vous avez identifié cette valeur symbolique, vous avez 3 questions à vous poser, ou 3 options :

- la première, c'est que, si nous reprenons cet exemple de la poubelle qu’elle n’a pas sorti, et vous sentez que, parce qu’elle ne sort pas cette poubelle, la personne ne vous aime pas et ne vous respecte pas. Si dans le reste de votre vie, cette personne vous a démontré 1000 fois qu’elle vous respecte et qu’elle vous aime, ça veut dire qu’à ce moment-là, il faut très certainement changer votre valeur symbolique. C'est-à-dire que vous attachez ce manque de respect à son comportement de ne pas sortir cette poubelle, mais là, vous en faites peut-être un peu trop, parce qu’au travers de 1000 autres expériences, cette personne vous a démontré qu’elle vous aimait et qu’elle vous respectait. 

- Si la personne, 1000 fois, par 1000 autres actes ou comportements de la vie de tous les jours, finalement, s’est révélée ne pas vous respecter ou ne pas vous aimer, à ce moment-là, la deuxième option, c'est de partager la valeur symbolique avec cette personne. Là, c'est simplement de lui dire « Ecoute, quand je te demande de sortir la poubelle et que tu ne le fais pas, ce n'est pas seulement une histoire de poubelle, c'est que moi, j’ai l’impression que tu ne me respectes pas et que tu ne m’aimes pas. » En partageant cette valeur symbolique, il y a de plus grandes probabilités que la personne maintenant aille sortir cette poubelle, parce qu’elle se rend compte que ce n'est pas à propos de la poubelle, mais c'est à propos de cette valeur symbolique de ce qui est vraiment important pour vous, du respect, de l’amour, etc. Si la personne ne le fait vraiment toujours pas, une fois que vous avez partagé votre valeur symbolique, il faut peut-être sérieusement vous poser la question de savoir si c'est vraiment la personne qui est faite pour vous. 

- Troisième option, c'est de se focaliser sur le comportement et non pas sur la personnalité. Quand une personne ne fait pas quelque chose, on a tous le petit nœud en nous, juste envie d’aller pointer du doigt et de dire « Tu vois, moi je suis la victime et toi, tu es le méchant, le vilain ! » C'est ce qu'on a envie de tous faire, on a tous envie de montrer aux autres que ce sont eux les méchants. Ça fait partie de notre nature humaine, mais c'est ce qu'il faut éviter de faire. C’est-à-dire, lorsque vous allez aborder la question, lorsque vous allez vous affirmer, n’allez pas pointer la personne du doigt. Restez focalisé sur son comportement, restez focalisé sur le fait qu’elle n’a pas sorti la poubelle, et n’entrez pas dans des jugements « Tu es une mauvaise personne parce que tu n’as pas sorti la poubelle. » 

Donc, si parmi ces 3 options, c'est-à-dire soit changer votre valeur symbolique sur cet élément, soit partager votre valeur symbolique, si ces éléments ne sont pas les options à disposition et que vous devez aborder le comportement de la personne, restez focalisé sur le comportement et non sur la personnalité. Personne n’aime être attaqué personnellement, donc restez focalisé sur le comportement, sur le fait qu’elle n’a pas sorti la poubelle, mais que ça n’en fait pas automatiquement des mauvaises personnes, des vilains, des gens qui méritent de finir en enfer. Ça, ça va juste faire brasser encore plus les choses, mettre plus d’huile sur le feu, et ça ne va pas vous servir.

Donc voici ces 3 stratégies. Je vous recommande de confronter quelqu'un. Donc ces 3 piliers de l’affirmation : dire non, ce qui est important, demander ce que vous voulez, souvenez-vous que les gens ne lisent pas dans votre esprit, et enfin comment confronter quelqu'un par rapport à un comportement qui vous déplaît. Souvenez-vous que dans cet élément-là, la valeur symbolique est très importante.

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