Comment transformer l'essai après Vivatech ?

Vivatech est un moment extraordinaire pour les startups et je suis sur que toutes ressortent plein d'espoir de démarrer de nouveaux projets. L’événement est différents des autres salons :

• Les décideurs se déplacent et prennent du temps pour échanger.
• Les entreprises viennent spécifiquement vous voir ; les visiteurs ne tombent pas par hasard sur votre stand. Ils ont préalablement identifié les startups à rencontrer. Le matin, les organisateurs des learning tours (comme Wavestone, Cap Gemini, Les Echos, Le Hub Institut) viennent vous voir pour programmer la venue de délégations. Je les remercie au passage de jouer ce rôle d’aiguilleur.
• Le pitch est la règle. Les entreprises viennent s’inspirer, découvrir de nouvelles approches pour résoudre leurs problématiques. Le reste de l’année, elles semblent focus sur l’exécution de leur feuille de route, la tête dans le guidon.

L’enjeu ensuite est de concrétiser ces échanges. Innover au sein de grandes organisations est loin d’être évident, mais un chemin existe. Je retiens 3 enseignements de ces dernières années :

1. Innover en rentrant dans les processus de projets est destructeur de valeur. Même si le métier veut avancer vite et dispose du budget, ce « projet » supplémentaire va perdre au jeu des priorisations chez les fonctions supports (Achat, Juridique, RSSI, Exploitation IT). Explorer un nouveau sujet est de fait moins prioritaire qu’un projet en cours passant à échelle. Le cadre de mise en conformité indifférenciée entre un ERP est une solution que l’on installe temporairement et sur un périmètre restreint, enfonce le clou. Une startup investit sur un produit dont elle doit rapidement démontrer l’impact et la traction marché pour se financer. En étirant la durée du projet, la grande entreprise augmente la pression financière sur la startup et lui mobilise des ressources qu’elle ne peut consacrer à son produit.
2. Incuber la solution novatrice au sein d’un cadre spécifique pour aller rapidement vers la mise en pratique sur un périmètre restreint permet de démontrer l’impact de l’innovation. En constituant un business case, l’entreprise se donne les moyens de décider ou non de passer à l’échelle et de ré-intégrer la solution dans les processus suivis par les projets internes.
3. L’innovation est une aventure humaine avec les acteurs de la grande entreprise. Le rôle du porteur opérationnel est déterminant. Ils et elles font un travail incroyable! Ce sont quasiment des intrapreuneurs aux côtés de la startup. En s’investissant personnellement les sponsors portent eux, avec conviction, une vision nécessaire pour questionner l’existant et impulser un changement. Et l’enthousiasme des premiers utilisateurs internes est comme de l’essence qu’on rajoute dans le moteur.

Ce 3eme point est à mes yeux le plus important. Il permet de faire face à toutes les situations et collaborer avec ces grandes organisations reste un challenge exaltant.