Comment vraiment sauver la zone euro ?

Comment vraiment sauver la zone euro ?

Analyse à lire dans ma nouvelle humeur sur acdefi.com.

En voici un extrait :

Enfin ! Plus de 25 ans après sa création, après avoir traversé de nombreuses crises financières et avoir même frôlé l’éclatement, la zone euro fait enfin l’objet de toutes les attentions de la Commission européenne, qui se dit prête à tout faire pour la sauver et relancer sa dynamique. C’est dans ce but qu’elle vient de présenter une petite liste de propositions destinées à faire oublier le gâchis de ces 25 dernières années. Car, ne l’oublions pas : l’Union Economique et Monétaire (UEM) et l’euro ont été créés pour concurrencer respectivement les Etats-Unis et le dollar. A la base, l’UEM devait ainsi devenir la zone de croissance la plus forte du monde développé et imposer l’euro comme monnaie internationale de réserves et de transactions. Or, vingt-cinq ans plus tard, force est de constater que c’est exactement le contraire qui s’est produit : sur le front des performances de croissance, la zone euro a effectivement été la lanterne rouge de la planète avec le Japon. Quant au dollar, en dépit d’une volatilité importante, son rôle de benchmark international est resté prédominant, avec pour nouveau challenger potentiel, non pas l’euro, mais le yuan. Cette absence d’efficacité économique rappelle un problème fondamental : la zone euro n’est pas terminée. En effet, cette dernière ne sera aboutie et donc crédible uniquement lorsqu’elle sera devenue ce que l’on appelle une zone monétaire optimale (ZMO), c’est-à-dire parfaitement unifiée à tous points de vue, comme par exemple les Etats-Unis d’Amérique, les Etats-Unis du Brésil ou encore l’Etat fédéral allemand. C’est d’ailleurs ce qui était prévu dans le traité de Maastricht, mais a été complètement oublié. Ne l’oublions jamais, la création de l’euro n’était qu’une étape visant à donner naissance à une union politique et fédérale. On peut être favorable ou opposé à cette dernière mais si on la refuse, il faut d’ores et déjà savoir que l’UEM finira par exploser, sortant donc de la crise de la dette par le bas, replongeant l’Europe dans un jeu non-coopératif et forcément destructeur. Après les récents dangers qui ont failli détruire la zone euro, il est donc urgent de ne plus se tromper...

Yann Boivin

Créateur et animateur du blog blablachars et d'AFV Conseil

7 ans

Ds les aéroports les groupes de seniors allemands sont légion ! Ils profitent d'une retraite (certainement meritee) mais surtout garantie par la BCE et son inflation 0 privant les autres pays de toute possibilité de relance par la monnaie. Le miracle allemand n'est plus de mise et nous le payons sous différentes formes !

Christophe Brochard

CEO & Founder chez Groupe Quinze - Gestion Privée

7 ans

En la quittant ?

Oui bien sûr. Mais ce que veut l'Allemagne concerne l'Allemagne , ils ont l'argent et nous La puissance militaire et l'attrait des valeurs. Ca risque de grincer mais il faut s'imposer . L'Allemagne ne pourra pas diriger l'Europe , donc elle nous suivra. Si elle refuse cela alors nous aurons besoin d'un president chef de guerre pour tout casser et tout reconstruire différemment .

Pierre-Emmanuel Thomann

Docteur en géopolitique, enseignant et expert sur les questions européennes et globales

7 ans

L'euro a été créé avant tout dans le contexte de la rivalité géopolitique franco-allemande. Les Français ont exigé l'abandon du D mark en échange de la réunification allemande. Les Allemands, pour éviter que renaisse une crainte de la grande Allemagne, ont accepté l'euro, à condition qu'il soit géré selon des règles allemandes. Les nations allemandes et françaises ne fusionneront jamais, donc la poursuite de la fédéralisation de la zone euro est une fuite en avant qui se heurtera à la réalité. Les Allemands au centre géographique de l'UE ne veulent pas se couper de leur flanc oriental et nordique dans une zone euro ou la France et les pays du sud sont majoritaires. les Allemands refuseront aussi une "Transferunion", (financement des pays du Sud) et les Français refuseront une union politique de type fédérale qui les coince dans une union asymétrique.

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