COURTOISIE ET POLITESSE : EST-CE PASSÉ DE MODE ?

COURTOISIE ET POLITESSE : EST-CE PASSÉ DE MODE ?

Bien sûr, il faut répondre par la négative à cette question. Le respect des autres s'exprime d'abord par le langage que nous utilisons, par les attitudes que nous adoptons. Les élèves d'une classe se lèvent lorsqu'un adulte y entre. J'en suis témoin dans toutes les écoles où je vais, du public comme du privé. Incivilités et grossièreté minent les relations sociales : à cet égard, il n'est de pire dérive que les "rodéos sauvages" dont souffrent nos quartiers dès qu'il fait beau. Sans relâche, notre police municipale lutte contre ces dangereuses fantaisies. Elles ne sont pas innocentes, car les engins utilisés sont souvent volés ou mis à la disposition des sauvageons par des trafiquants.

La réponse judiciaire aux actes les plus graves est bien sûr essentielle pour modifier ces comportements. Nos procureurs successifs ont adopté une politique pénale sévère à l'égard des injures et agressions commises à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité publique : 8 mois ferme en août dernier pour l'agresseur de six policiers municipaux dans le centre-ville par exemple !

Le respect des autres doit par ailleurs concerner les personnes considérées comme différentes des autres : présentation au juge d'instruction, toujours en ce mois d'août, et placement en détention provisoire de deux mineurs s'étant rendus coupables d'agressions à caractère homophobe en forêt !

Laisser sa place à un sénior dans le bus, sans en être prié par le médiateur, c'est un petit acte de respect et de courtoisie de la vie de tous les jours. Chacun de ces gestes du quotidien est une façon de montrer sa bonne éducation et de contribuer, aussi peu que ce soit, à l'harmonie de notre société.

Pédagogie, prévention, et, lorsqu'il le faut, sévérité et répression, constituent un ensemble de réponses aux risques de violences et d'excès dont nous pouvons être témoins. Cette attitude vis-à-vis des autres s'applique à tout le champ des relations sociales… et même aux rapports entre militants d'idées opposées et élus qui ne partagent pas les mêmes convictions. À Compiègne, nous devons donner l'exemple d'une démocratie apaisée, en évitant les perturbations et violences verbales et physiques en tout genre auxquelles une certaine fraction de l'Assemblée Nationale nous a habitués…

Oui, chers concitoyens, commençons par être polis et courtois les uns à l'égard des autres, par exemple au volant ou dans les rapports entre usagers des vélos, des autos, des trottinettes !

Je forme le vœu que notre rentrée si active et riche d'évènements soit marquée davantage par le respect mutuel. En disant cela, je sais rencontrer l'immense majorité de nos lecteurs et de nos concitoyens.

  

Philippe MARINI

Maire de Compiègne

Sénateur honoraire de l'Oise

Président de l’ARC

 

Éditorial CNV – Octobre 2024

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