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En suisse seules les sociétés d'assurance vie proposent des solutions d'assurance complète dans le deuxième pilier, avec couverture intégrale de tous les risques biométriques (invalidité, décès, longévité). Ceci est un fait.

L'assurance complète jouerait un rôle essentiel pour les PME. La plupart d'entre elles préfèreraient la sécurité au rendement parce qu'elles ne seraient pas prêtes à supporter le risque d'un découvert de la caisse de pensions. Ceci s'apparente davantage à un discours marketing d'un assureur leader du marché de l'assurance collective (deuxième pilier).

Les PME en question ont-elles toutes les cartes en main pour bien comprendre les conséquences de ce choix ?

Et surtout, quel est le prix de cette fameuse sécurité, et qui le paie ? Les coûts sont repercutés sur les salariés suisses car cette "prime de sécurité" est financée en rognant une rémunération déjà très modeste dans le système d'assurance complète.

Plus d'un million d'assurés sont affiliés à la dénommée assurance complète. Or en 2017 la rémunération pondérée des assureurs vie atteignait près de 0.25% dans le régime surobligatoire du deuxième pilier. En 2018, la rémunération de l'épargne ne dépassait pas 0.56% (régime obligatoire LPP inclus) selon PK-Netz. Alors que la plupart des fondations collectives ont appliqué ces années là (en 2017 en tous cas) des taux d'intérêts annuels supérieurs à 2%. Le delta est important. L'effet des intérêts composés l'est tout autant.

L'employeur est le premier cotisant, l'employé est le second, mais ou est passé le troisième cotisant (c'est à dire le rendement) dans le système d'assurance complète ?

Autant dire que les salariés couverts par une solution d'assurance complète accumuleront probablement moins d'épargne vieillesse à moyen/long terme si l'allocation d'actifs des assureurs restent la même.

Si certains décideurs dans les entreprises restent très (trop?) sensibles au discours liée à la sécurité, ces garanties "totales" semblent s'offrir au détriment de l'épargne retraite de leurs collaborateurs. A tel point qu'un grand assureur de la place, a récemment purement et simplement décidé de sortir de ce modèle d'affaires, jugé non compétitif pour ses propres clients.



Alexandre Genet

Planificateur financier de la retraite chez Bordier & Cie | Spécialiste de la prévoyance professionnelle surobligatoire

5 ans

Il est d'autant plus important de s'assurer de la bonne rémunération de ses avoirs deuxième pilier, que sur le front de l'épargne privée "cash" la conjoncture n'est pas brillante : comme les avoirs bancaires non placés sont actuellement rémunérés à taux 0 ou presque, avec une inflation proche de 1%, on obtient un taux réel négatif. Plus de 720 milliards étaient "parqués" par les épargnants en 2018 en Suisse. Il en résulte donc quelques 7 milliards de perte en pouvoir d'achat. Indépendamment de placements spéculatifs, n'oublions pas que le cash peut rapporter du "rendement fiscal" au travers de rachats dans le deuxième pilier. Ce cash n'est alors plus disponible, vous me direz ? Et si vous pouviez tout de même le récupérer (en conservant votre gain fiscal bien entendu) sans faire de retrait du deuxième pilier, mais en demandant un prêt à la caisse de pensions. Des solutions ingénieuses et performantes existent...  

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