Pour être plus fort, apprendre à s'aimer aussi dans sa vulnérabilité.

Pour être plus fort, apprendre à s'aimer aussi dans sa vulnérabilité.

Croire que développer l’estime de soi nous amènera à nous sentir plus confiant pour assumer de nouvelles responsabilités, pour nous affirmer, pour progresser risque de ne pas nous permettre d’affronter les moments les plus cruciaux.

Je partage avec vous ici une démarche utilisée avec les managers et dirigeants que j’accompagne pour entretenir une bonne relation à soi, même dans les situations difficiles, d’échec où l’estime de soi risque de s’effondrer.

L’estime de soi ne permet pas nécessairement de s'accepter complètement

L’estime de soi dépend du regard qu’on porte sur soi au regard de qualités ou aptitudes que nous jugeons importantes. Donc, si je considère le courage comme une qualité importante, et si je me trouve courageux, j'ai une bonne estime de moi. Mais que je me trouve courageux/se ou non résulte d’une comparaison aux autres et du jugement que les autres portent sur moi. L’estime de soi dépend donc de comparaisons ou jugements extérieurs. C’est donc une valeur relative qui se base sur nos accomplissements et qui nous permet d'affirmer "je pense que je suis une bonne personne". Elle ne nous relie pas à notre valeur intrinsèque qui nous ferait dire "je suis une bonne personne". Elle peut même nous conduire à taire ou déformer certaines parties de nous-même pour être jugé positivement par les autres. Elle ne nous conduit pas nous accorder de la valeur à 100% tels que nous sommes vraiment.

L’estime de soi : pas toujours saine

De plus, l’estime de soi peut être saine ou pas. Une trop grande estime de soi peut conduire à la flatterie de l’égo et nous amener à manquer de lucidité sur nos qualités et nos faiblesses.

L’estime de soi devient instable dans l’échec

En cas de réussite, il est assez facile de se sentir bien avec soi, mais qu'advient il de l'estime de soi en cas d’échec, de difficulté ? C’est à cet endroit que l’estime de soi devient insuffisante. Elle résiste mal aux revers de fortune.  Or c’est de façon permanente qu’on cherche à être ok avec soi : tant dans les situations glorifiantes (facile ! ) que – et voire même surtout ! - dans les situations difficiles.

Une autre option ? Cultiver l'amour de soi & l’auto-compassion.

Car l’important est d’entretenir une bonne relation avec soi tel qu'on est dans toute son imperfection, autant dans ses forces que dans ses limites.

Il s’agit non seulement de nous reconnaître et de nous accepter tels que nous sommes vraiment mais également de cesser l’autocritique et de faire preuve de douceur, de compréhension et de soutien vis à vis de nous même lorsque nous échouons ou traversons un moment difficile pour pouvoir trouver l’énergie de rebondir, d’aller de l’avant, d’oser…

Certains pourraient craindre que nous accepter dans notre vulnérabilité nous conduise directement à la complaisance et à la médiocrité. Les études scientifiques prouvent exactement le contraire. Ceux faisant preuve de plus d’auto-compassion, sont plus enclins à tester des choses nouvelles, à se relancer après un échec et donc à progresser que ceux qui se critiquent tout le temps.

Comment cultiver l'amour de soi & l'auto-compassion ?

Le plus difficile est de s’accepter et s'aimer dans ses limites, car avouons-le, quand nous sommes fiers de nous, il n’est pas difficile de nous accepter ni de nous aimer !

La première étape consiste donc à reconnaître qu’on se trouve dans un moment difficile. En effet, souvent, on cherche trop vite à s’en détourner pour ne pas éprouver les émotions pénibles qui vont avec le sentiment d’échouer, de ne pas y arriver, de ne pas savoir, de douter…

            ETAPE #1 : Prendre le temps de reconnaître avec douceur pour soi qu’on vit une situation difficile.

Au lieu de se blâmer ou de blâmer les autres, voir ce que cette situation nous fait ressentir

            ETAPE #2 : contacter et embrasser avec douceur l’émotion ou les émotions présentes (peur, honte, colère… ?)

Ecouter avec une oreille douce et bienveillante ce qu’on se dit au sujet de soi même par rapport à la situation.

            ETAPE #3 : être à l’écoute de la blessure ou la fragilité que provoque ou réactive la situation.

Faire preuve de compréhension et de compassion envers soi-même. En effet, contrairement à ce que nous croyons dans les moments de doute, d'échec, de crainte..., nous vivons tous le même genre de réaction dans des situations similaires. Cesser de penser être seul à vivre ça !

            ETAPE #4 : Prendre le temps d’accepter que l’imperfection est inhérente à notre condition humaine, d’accueillir notre vulnérabilité et d’entendre notre besoin sous jacent dans cette situation.

Une fois qu’on a pris soin de soi, en général, l’égo réactif est apaisé et nous pouvons mieux reconnaître nos erreurs, nos pensées irrationnelles etc dans la situation et identifier l’action juste pour nous, pour l’autre et pour la situation

            ETAPE #5 : Reconnaître ses erreurs et percevoir l’action juste

Plus que l’estime de soi qui se construit surtout sur nos forces, l’auto-compassion nous permet de nous aimer, de rester ok avec nous-même, même dans les moments les plus difficiles et où nous sommes le plus vulnérables. Elle installe donc inconditionnellement une relation à soi bienveillante et acceptante, qui reste stable et nous soutient même quand nous échouons ou rencontrons des difficultés. N’est-ce pas exactement ce dont nous avons besoin pour être en confiance pour avancer et sortir de sa zone de confort ?

Au plaisir de lire vos commentaires !

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