de la bonne définition des règles
Au risque de perdre toute chance de nomination à la prochaine légion d’honneur, qui m’a pourtant été promise par le cousin par alliance de la belle sœur du frère d’un ministre dont je tairai le nom, au risque disais-je de briser le rêve d’une vie par ailleurs déjà légèrement écornée, je voudrais revenir sur les règles édictées vendredi par le gouvernement. Non dans un esprit critique bien entendu, mais pour illustrer le côté opérationnel des formations dispensées par Fidens et mettre en exergue ce qu’il convient de faire et de ne pas faire dans la rédaction d’une politique de sécurité, d’un plan de continuité ou … d’un plan d’urgence sanitaire :
- Chaque règle doit faire l’objet d’une communication préalable et d’une négociation avec les représentants des acteurs concernés ; ils connaissent leur métier et son contexte, vous moins voire pas du tout, chercher ensemble le possible est loin d’être saugrenu.
- Chaque contrainte doit faire l’objet d’un compromis et d’une compensation ; on ne peut pas exiger plus sans donner en contrepartie ; de l’argent si vous fixez des astreintes ; du temps si vous ajoutez des tâches, …
- Chaque règle doit être accessible par les destinataires ; il est préférable de faire peu que de ne rien faire en exigeant trop
- Chaque règle doit être acceptée par son destinataire et pour cela comprise, et si l’acculturation sécurité n’est pas bonne, sachez que ce ne sont pas forcément vos collègues qui sont stupides, mais sans doute votre communication qui est défaillante, et bonjour à Sibeth en passant
- Chaque règle doit être efficace et pour cela réduire un risque ; si elle va à l’encontre de l’objectif retenu – fermer les bars, c’est perdre la main et encourager les regroupements incontrôlés, - il convient de changer la règle
- Les règles doivent être cohérentes entre elles ; fermer toutes les fenêtres et laisser la porte ouverte est stupide et très mal perçu
- Les règles doivent être homogènes et justifiées, on ne peut demander beaucoup aux uns et peu à d'autres
Enfin, il convient de prévenir et sensibiliser longtemps à l’avance ; si une situation de crise arrive, disons en mars, sans que vous l’ayez préparée, c’est une erreur ; si vous abordez une deuxième situation comparable six mois après sans politique communiquée, sans préparation, ça n’est plus une erreur. C’est une faute.
Je me tiens bien sûr à disposition de l’ENA pour l’atelier « des règles pour rédiger des règles », puisqu’aussi bien le poste n’est pas pourvu ; dès que j’ai mon ruban rouge sur mon sweet, promis.