De la bosse au trou des maths...
« combien y-a-t-il de quarts d’heure dans 3/4 d’heures » : 50% des élèves français entrant en 6ème ne savent pas répondre et autant confondent 1/2 et 1,2, pensent que 0,8 + 1 font 0,9. 25% des élèves de 3ème ont une note < à 4/20 en maths au brevet… l’affolement est général au lycée, dans les écoles d’ingénieurs sur la chute des savoirs et de la compréhension et les profs commencent à détecter des signes alarmants à Polytechnique..
Pour un pays qui détient le record des médaillés Fields avec les EU, qui a éclairé le monde par ses penseurs en mathématique et en sciences depuis le XVIIIème siècle, à l'heure où l'on fête le 400 ème anniversaire de Pascal, cet effondrement est un drame, une gifle et une menace pour notre futur et nos capacités d’innovation.
La note du conseil scientifique de l’Education Nationale émet une énième alarme sur, ici aussi, un effondrement du niveau scolaire en France, particulièrement en maths. Les résultats des tests Pisa et Timss sont insultants pour notre pays depuis plus de 20 ans. En Allemagne, il avait suffi d’un résultat dégradé au début des années 2000 pour mobiliser tout le pays et réformer son modèle scolaire idem en Finlande il y a 25 ans. Chez nous… tout le monde s’en fout.
La pédagogie, la médiocre formation des enseignants et l’obsession égalitariste qui met à l’abri de l’effort expliquent en partie ce déclin.
Ce qui est terrible, pour ce sujet comme pour tous ceux qui concernent nos glissements, c’est que l’on sait ce qu’il faudrait faire, les exemples internationaux le prouvent, nous les connaissons mais.... pas pour nous!
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Tous les pays en tête des évaluations internationales (Singapour et Asie en général, Irlande, Finlande…) ont investi massivement sur la formation des enseignants et considèrent l’enseignement comme un métier qui nécessite un long apprentissage (en général dans les pays européens, 5 années après le bac).
Ces pays ont innové en pédagogie et copié les approches qui donnent des résultats probants, parfois spectaculaires comme la méthode dite de Singapour. Le plan Villani Torossian l’encourage depuis 2019. L’objectif est de permettre aux élèves d’accéder à l’abstraction non à partir de l’idée mais de la sensibilité, du toucher, de l’image. Avant l’idée pure, le concret et le sensible. Comme dans la communication, comme dans la prise de parole…
Ces pays de plus n'ont pas renoncé à l'ambition. Ils assument la recherche de l’excellence sur le nivellement médiocre, la nécessité, la beauté de l’effort et les vertus du travail sur le goût du confort, l’ambition de la réussite sur le culte de l’égalitarisme.
Tient donc, il en est presque pareil du management. Si enseigner est un métier, manager, avant d’être une promotion est aussi un métier, passionnant, qui s’apprend et demande du temps, des efforts, et legoût inusable de faire réussir.
Serge Griffon – Néom – l’infini des possibles
Hôtesse Auchan Cloche d'Or
1 ansTrès bel article, juste une petite faute sur la locution interjective " tiens donc" qui s'écrit bien avec un s et non un t...
Consultant chez premiers de cordée
1 ansUne amie institutrice à qui sa directrice a demandé de ne pas parler d'échec mais de succès différé !.Lorsqu'un élève doit apprendre et donc savoir sa table de multiplication et qu'au jour de l'interrogation, il se plante, c'est la manifestation d'un savoir pas encore acquis. Par rapport à la demande, c'est donc bien un échec à l'instant T....Ce n'est pas un grave et ça ne dit pas que le gamin ne connaitra pas sa table de multiplication dans un semaine. Echec c'est le constat. L'évaluation à l'instant T. Le succès différé, c'est un pronostic, à la limite un petit projet....qui ne se décrète pas, mais que dépend de quelques conditions, dont certaines sont à jouer par l'élève : notamment bosser un peu. Au moment de l'évaluation, ne pas connaître sa table de multiplication alors qu'on devrait être capable de la réciter, c'est un ECHEC. Mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde, disait Raymond Poulidor ou Camus. Camus, l'écrivain pas le producteur de Johnny
Recruteur indépendant - Partenaire commercial indépendant
1 ansEn fait le système part en cacahuète depuis plus de 20 ans. Tout le monde le sait et rien n'est fait. Tout est lié : le niveau des prof, le niveau des élèves, la qualité des infrastructures, le niveau des conseillers d'orientation, le niveau de compétences à "proposer" sur le marché du travail, la qualité des patrons et des managers...la création des parcours de formation en vue des nouveaux métiers... A ce rythme ce n'est plus un mur qui nous attend, mais un vrai trou noir...