The Death and Life of John F. Donovan
© Mars Films

The Death and Life of John F. Donovan

Le choix de ses acteurs (casting à la fois riche et sophistiqué car hyper référentiel) témoigne de ce que je ressens comme la sincérité de Xavier Dolan, de son amour du cinéma et de sa sensibilité. J’ai été impressionné par cette distribution, qui rend hommage au talent de grands comédiens, et exprime par la mise en scène la vérité de l’histoire racontée (en réalité, deux histoires coexistent dans le film : celle de l’acteur, et celle de son admirateur). La dimension autobiographique ne fait aucun doute. La scène bouleversante confiée à Michael Gambon (le voleur du « Cuisinier » de Peter Greenaway) témoigne de la culture cinématographique de Xavier Dolan, et nous informe sur la qualité de ses références esthétiques. Il est bien dommage - mais espérons qu’un « director’s cut » viendra - que l’on n’ait pas droit au personnage interprété par Jessica Chastain (scènes coupées au montage pour raccourcir le film). On ne peut que deviner des moments fortement dramatiques. Tout chez Xavier Dolan ne m’a pas toujours enchanté, certains effets ne me plaisant pas, mais comment nier à ce metteur en scène son génie ? Les mères, qu’elles soient biologiques ou de substitution, sont là surtout pour s’attendrir sur le sort de leurs fils homosexuels. Eux ne savent pas s’ils doivent les accabler, les pardonner, ou les quitter. Elles n’ont pas vraiment d’autre vertu ou d’autre qualité que ce regard bienveillant sur un enfant différent, parfois en souffrance, parfois libéré et heureux... Les mamans de Xavier Dolan sont jeunes et moins jeunes, blanches et noires, dures et douces à la fois... Elles se fâchent parfois, mais leur amour est acquis pour toujours. Le film est jalonné de scènes très émouvantes qui, même si elles sont parfois trop lourdement musicalisées, sont d’une grande justesse. Du très bon cinéma.

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