Des chiffres et des lettres en politique
Introduction
Quand il y a des candidats aux élections ; quand une ministre, un député, une secrétaire chargée de… Bref quand une personnalité publique politique est invité sur un plateau de télévision, et qu’elle se sent démunie face aux questions -légitimes voire même insuffisamment légitimes ! - de l’interlocutrice, elle se repose sur des indicateurs statistiques et des rapports officiels. Donc des chiffres et des lettres. C’est en politique !
Les mots n’ont de sens que ce que l’on veut bien leur donner : un « nombre » est un « chiffre », mais pas pour les intellectuelles médiatiques, pas pour les politiques non plus ! Ce sont surtout des mots qui sont utilisés pour compenser, ou justifier un argument qu’elles peinent à compléter pour convaincre. Ainsi, le chiffre est donné dans un tableau, un graphique, un sondage… Il est la résultante d’un résultat préalablement retraité, filtré et se repose sur « un échantillon de la population, de l’objet d’étude, etc. » Ce sont ces outils, des chiffres et des mots ou des lettres, qu’utilisent nos « menteurs » politique.
A présent, on peut constater la modernisation des discours et des réponses données aux médias : c’est ce qui recouvre un nouveau monde que nous maîtrisons de moins en moins ; les classes sociales semblent se modifier d’elles-mêmes à contrario du XIXe siècle ; les trente glorieuses ont bel et bien disparu. De même le fonctionnement étatique, libéral certes, mais plus traditionnel de la droite incarnée par Georges Pompidou, a aussi bel et bien disparu. Et puis la France se compare à l’Allemagne dès que nos intellectuels se croient légitimes à résoudre un problème au plus vite ; mais cela, c’est au XXIe siècle ! Aujourd'hui !!
La nouvelle lutte des classes
Entre la fin du XIXe siècle et au début du siècle précédent, Karl Marx avait expliqué que le patron prenait la plus grosse part de la plus-value fournie par l’ouvrier pour ne laisser à celui-ci que le minimum vital. Les grands groupes mondialisés agissent aujourd’hui de même avec leurs sous-traitants. Qui sont les sous-traitants au XXIe siècle ? Ce sont les startups, les PME traditionnelles de moins en moins présentes sur le sol français, et puis les travailleurs indépendants. Nous autres, freelances et demandeurs d'emploi, souvent inactifs.
Nous avons aujourd’hui une grande différence des notions que l’on peut donner à cette expression : lutte des classes. En effet, aujourd’hui il n’y a pratiquement plus d’ouvriers car peu d’industries et plus d’usines françaises. Les propriétaires du capital se sont éloignés de la vie réelle pour vivre dans des zones paradisiaques en franchise fiscale. Les employés qualifiés sont encore salariés, le seront- ils encore dans dix ans ? Les employés non qualifiés et les agents de maîtrise mais aussi les cadres peinent à retrouver un emploi salarié et une partie d’entre-eux ont fini par se présenter comme freelance : des travailleurs indépendants constamment à la recherche de clients, des entrepreneurs en quelque sorte inactifs ou actifs par intermittence.
En somme, au-delà des théories marxistes dépassées ; les classes sociales se résument ainsi :
1. Les grands groupes sont représentés par un minimum d’actionnaires majoritaires,
2. Les employés qualifiés en CDI, CDD, sont recrutés souvent par voie d’intérim, sinon sont en formation ou en reconversion dans l'espoir de rebondir
3. Les autres, (cadres, agents de maîtrise, employés non qualifiés) sont devenu des indépendants disponibles, du moins qui cherchent à rester visibles.
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Malgré les faits, on continue à se borner au marxiste ; pour la référence intellectuelle, lisez ceci par exemple : LA NOUVELLE LUTTE DES CLASSES (lemonde.fr)
En politique : au temps des « trente glorieuses » en France
C’est un héritage des années Pompidou, quand le successeur du général de Gaulle avait forgé des grands groupes industriels dans de nombreux secteurs. On raconte que le Président réunissait une fois par mois leurs patrons à l’Elysée, pour diriger leurs stratégies et leur recherche-développement, sans oublier leurs relations avec leurs sous-traitants. Mais après que la gauche les eut nationalisés en 1982, la droite les privatisa en 1986 et ces multinationales s’émancipèrent de la tutelle de l’Etat en venant se financer sur le marché. C’était d’abord TF1, puis Rhône-Poulenc, le reste s’ensuivi.
Mais c’était tout d’abord à la fin de la seconde guerre mondiale, où commença une ère d’espoir avant cette ère du choc pétrolier et des privatisations :
L’expression « Les trente glorieuses » est consacré à l’expansion économique sans précédent qu’a connu la France, comme les autres grands pays industriels, jusqu’au choc pétrolier de 1973. La période 1945-1973 des "Trente Glorieuses" peut être considérée comme son équivalent sur le plan économique. La croissance annuelle des douze pays de l'époque qui adhéreront par la suite à la Communauté européenne a été en moyenne de 4,6% ! Un dynamisme qui fait aujourd’hui rêver. L’exode rural est important, les villes s’étendent et la consommation se développe. Le rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis, notamment le développement de la télévision, change les habitudes de vie. Le rêve américain devient réalité, en France ! Les ménagères achètent des machines à laver le linge ou la vaisselle. Les Français s’enrichissent, le chômage tombe en Europe à 2,4% de la population active et les premiers lotissements de maisons individuelles préfabriquées se multiplient. Une époque bénie qui sera brutalement interrompue par le premier choc pétrolier de 1973.
Comparaison politique France Allemagne
En Allemagne, qu’on nous donne toujours en exemple, les groupes industriels ont des relations beaucoup plus loyales avec leurs sous-traitants. Ce qui fait que les PME et les travailleurs indépendants sont certainement moins souvent au chômage technique ; elles trouvent même peut-être plus facilement des clients.