Design to cost
Il est devenu incontournable de prendre en compte dans tout projet d’innovation, produit industriel et autres, la consommation des réserves (eau, air, gaz, sol, etc.) de la planète que cette démarche engendre.
Et tout autant obligatoire de rendre compte comment est rendu à la planète ce qui lui a été emprunté.
Chacun de nous a fait évoluer, et fait évoluer encore, sa démarche de décision d’achat à une allure que les producteurs n’ont pas réellement appréhendée. A l’exception des populations tenues à l’écart de nos consommations industrielles, pour de mauvaises raisons dans la plupart des cas, peu de personnes n’ont pas réfléchi, a minima, à leur consommation, bien souvent d’abord pour leur santé, puis, de plus en plus, pour notre environnement, d’aucun n’osant nier l’interdépendance des deux.
Il est donc assez vraisemblable qu’il va y avoir rapidement inadéquation entre l’offre et la demande. Un déséquilibre rapide va se créer entre les entreprises capables de proposer une offre en correspondance avec nos attentes et celles qui n’y seront pas parvenues.
Quand on constate l’inertie avec laquelle les grands producteurs sont capables de manœuvrer, cela laisse la possibilité à de nouveaux acteurs, aux processus agiles, d’entrer en lice et de prendre rapidement des positions de leaders. Malgré tout, les moyens de ces derniers seront encore assez faibles pour imposer en masse leurs produits. Et c’est tant mieux, car ce seront les usagers qui couronneront finalement les meilleurs, en fonction de la qualité de leur offre.
A la clé, ce sont bien les modes de distribution, les lieux d’achats, et, par conséquence, les modalités d’échanges qui vont évoluer. Les états eux-mêmes vont perdre leur hégémonie sur la régulation des flux financiers.
Les entrepreneurs qui souhaitent être de ce nouveau monde, moins gourmand, plus responsable, plus suffisant, ont devant eux de belles opportunités, pour peu que leurs produits soient économes en ressources, pour leur fabrication et leur usage, et soient conçus pour tout leur cycle de vie, destruction respectueuse comprise.
Il y a un grand enjeu également dans la communication, le faire savoir. Promouvoir les produits, avec la transparence qui devient la règle, n’est plus simple. Il ne s’agit plus seulement de séduire, mais de convaincre.
La notion de « design to cost » est désormais entendue pour la consommation et le renouvellement des réserves de la planète dans toute démarche de conception, et avec un solde positif, si possible !
Mais, attention, tout est à faire pour demain, pas plus tard.