Diantre, prenons exemple sur l'Afrique pour une fois!

Me revoici de retour en France, après 4 ans au Congo. Cette expérience de vie m’a profondément marqué. Elle m’a fait m’interroger sur le sens que nous donnons à notre société, pour le développement des générations futures. C’est ainsi que j’ai choisi de suivre le MOOC « Economie circulaire et innovation » de l’UVED sur la plateforme FUN.

En effet, en Afrique les déchets sont amassés à la sortie du village et souvent brulés à l’air libre. Mais la majorité des « déchets » que nous considérons en Europe ne le sont pas en Afrique, d’ailleurs ce mot ne fait même pas partie du vocabulaire. Les bouteilles plastiques et verre, les cartons et papiers sont réutilisés, les pièces métalliques sont revendues, les voitures sont usés jusqu’à la casse…Les machines que nous considérons obsolètes en Europe ne le sont pas en Afrique. Au grand marché il est possible de trouver des pièces détachés et composant électroniques de tout type afin de pouvoir réparer l’irréparable en Europe. Ainsi, le gaspillage et le remplacement systématique ne font pas parti de leur mode de vie.

Pourquoi donc ne prenons-nous pas modèle sur l’Afrique pour nous développer de manière plus durable?

Dominique Bourg précise dans le cours « du développement durable à l’économie circulaire », que le développement durable est un échec : le PIB a continué à croitre sans que les flux de matières et les flux d'énergies sous-jacents aient pu régresser. Nous n’avons pas réussi à séparer la croissance du PIB de la croissance des flux sous-jacents et très probablement, nous n'y parviendrons jamais.

On envisage quelquefois, à tort, l’économie circulaire uniquement sous l’angle du recyclage. L’économie circulaire tire son nom de son opposition au modèle économique actuel, dit linéaire, et caractérisé par une extraction massive de matières premières pour répondre aux besoins d’une production industrielle dont la destination finale reste principalement la mise en décharge. Elle vise à assurer le découplage de la croissance et de la consommation de ressources naturelles, en plaçant l’augmentation de leur productivité et la gestion de leur raréfaction au cœur de l’activité économique.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte, parue à l’été 2015 en France, précise les 3 domaines et les 7 piliers sur lesquels il est possible d’agir :

• Offre des acteurs économiques via

o L’approvisionnement durable

o L’éco-conception

o L’écologie industrielle et territoriale

o L’économie de fonctionnalité

• Demande et comportement des consommateurs, via

o La consommation responsable

o Allongement de la durée d’usage

• Gestion des déchets, via

o le recyclage.

C’est en développent chacun de ces 7 piliers que la société pourra se tourner vers une économie circulaire. (Alain Geldron).

Dominique Bourg précise également que l’économie circulaire n'a de sens que si l'on réduit ces pressions globales pour ne pas avoir d’effet rebond. En effet, si nous considérons le système terre et le taux de matière entrant dans le système. Si ce taux croît fortement d'année en année, tous les efforts que l'on pourra faire en termes de recyclage seront vains.

François Grosse précise en complément que le développement durable du point de vue de la gestion des matières premières doit respecter 3 conditions: 1/ un taux d'efficacité du recyclage très élevé, supérieur à 60 %, 2/ un taux d'accumulation, un taux d'addition aux stocks inférieur à 20 % de ses consommations de matière, 3/ il faut que la croissance des consommations de matières premières soit faible, inférieure à 1 %.

Est-ce que la définition de durabilité doit être mise à jour avec le concept d’économie circulaire ?

La définition de « durable » nécessite à mon sens une mise à jour avec le concept d’économie circulaire.

#circulareconomy, #climatechange, #financedurable, #ODD

C’est ainsi que François Grosse défini le terme de « soutenable » : action qui permet de décaler de plus d'un siècle par rapport à la poursuite de la politique actuelle. Une politique qui décale les échéances d'un siècle et plus nous rapproche de la soutenabilité. Un siècle, cela donne une chance à la société humaine de s'adapter : retarder d'un siècle l'épuisement des ressources, c'est donner une chance à l'humanité de transformer ses valeurs, ses règles économiques, ses modes de consommation. En un siècle, il se sera passé tellement de choses insoupçonnées, en termes d'innovation scientifique et technologique en particulier, que penser au-delà semble un peu déraisonnable.

Je pense que l’économie circulaire est une condition sine qua none qui nous permettra d’atteindre les 17 objectifs du développement durable défini par les Nations Unis. Eliminer la pauvreté et la faim, faire en sorte que tous les êtres humains puissent réaliser leur potentiel dans des conditions de dignité et d’égalité et dans un environnement sain, lutter contre la dégradation de la planète, en recourant à des modes de consommation et de production durables, en assurant la gestion durable de ses ressources naturelles et en prenant d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques, afin qu’elle puisse répondre aux besoins des générations actuelles et futures.