Dirigeant(e)s, laissez-vous tenter par des solutions digitales porteuses de vos valeurs

Le Digital, c’est un peu mon Amérique à moi (j’ai fait la queue pour le 1er modèle d’ iPhone) c’est un peu mon 1er pas sur la lune quand, en un clic, j’ai vécu un grand pas pour l’humanité. C’est aussi ma terre plate qui est devenue ronde quand j’ai changé de paradigme.

Après le feu, l’acier, l’atome… sommes-nous irréversiblement entrés dans l’ère du digital ? Oui, la terre promise est là : l’App Store avec ses myriades d’appli séduisantes, Instagram avec ses photos à foison… ressemblent à des rivières espérances remplies de gems plus chatoyants que les rivières de diamants de la caverne du véritable Alibaba et de ses 40 voleurs. Mazette, je me dis que cette époque est réellement formidable.

D’ailleurs même le soir, au coin des feux de bois projetés sur YouTube, les échanges de snap sur la mémétique (la science de mèmes) ont remplacé les débats animés autour d’un pisse-mémé,… c’est dire.

Les digital natives n’ont certes pas assistés à la nativité...du Digital mais ils ont pour eux jeunesse, gloire et beauté, les véritables valeurs du digital, ils peuvent naturellement s’y référer en temps réel pour voir s’ils sont, tel le stock market, « sous ou sur cotés ». Si par hasard ils aiment l’histoire ils peuvent compter sur leurs aïeuls : les quadras, les quinquas, etcetera… pour leur parler du monde d’hier, celui d’avant la révolution (Digitale pas celle du Che Guevara !)

Alors que tout allait bien dans ce meilleur des mondes, un doute a fissuré mes certitudes à l’aube, au moment où le jour doit à la nuit son premier éclat dans la couche d’ozone. Un doute certainement viral, qui devait planer dans mon air pourtant purifié (grâce à un achat impulsif sur Wish), le doute s’est, à l’insu de mon plein gré, immiscé comme un ver dans le fruit de mon esprit.

Ce matin-là, je me demande, si je n’ai pas investi le digital de trop de pouvoirs surnaturels à la Marvel. A l’époque je n’hésitais pas à clamer à mes clients « Digitalisez votre vie professionnelle et vous accéderez aux performances éternelles, aux améliorations continuelles ». Le doute matinal s’installant durablement, je tente de le leurrer grâce à une rafale de Likes sur Insta pour dire à tous que je les adore, encore et encore, sans réussir à me défaire de ce doute que j’abhorre. 

Une « crazy idea » me fait alors de l’œil telle une notification tenace sur mon écran OLED : je me demande… si le purgatoire lui aussi se digitalise ? Je pense aussi, à Saint-Pierre qui s’inquiète peut-être, aux portes du paradis, de savoir s’il va recevoir aujourd’hui des 1, 2, 3, 4 ou 5* comme les chauffeur d’UBER. Je me demande si comme sur Airbnb son délai de réponse aux requests sera suivi ?

Me concernant, je me demande, quand mes collègues (que je croyais être mes amis inconditionnellement bienveillants) deviendront en fait mes clients internes qui m’évalueront 24/7 « pour mon bien, me diront ils » ? J’espère quand même que mon temps de réponse quasi instantané sera reconnu publiquement comme le meilleur du marché ! Et je rêve que mon nombre de vue croisse à un niveau inégalé tout en craignant que ma popularité ne se tasse avec les années qui passent. Je me rassure un peu en me disant que ma beauté intérieure (concept supposément inventé par les moches) finira par rayonner telle les artistes d’antan, célébrés davantage par la postérité que dans les actualités.  

Amoureux de la transparence, j’aimerais demander à St Pierre en face time s’il jugera demain avec plus de mansuétude l’erreur humaine du conducteur ou celle du développeur qui a buggé sur la Google car. Je me demande comment St Pierre résistera à la tentation de pactiser avec les sirènes de l’AI si fiables et si peu sensibles aux aléas des émotions humaines ? Mazette que tout cela devient compliqué d’y voir clair !

Heureusement, à ce moment précis Stéphane Soumier sur BFM Business présente un drôle d’oiseau : Marion Choppin de Listen Léon qui rime presque avec Paon ! Elle n’hésite pas à casser les codes pour offrir une solution digitale porteuse de valeurs humanistes qui donnent la pêche aux plus dubitatifs. Sans céder au doute elle cite Roland Barthes à une heure de grande écoute !... et OMG elle réussit à ce que Digital et Valeurs humaines, ce matin marchent main dans la main!

Requinqué, je passe rue de Marignan fier comme Artaban, gagner ma pitance quotidienne en libérant le potentiel des clients fidèles de Huitième Continent.

C’est décidé, je vais œuvrer à ce que les solutions digitales des dirigeants qui sont nos clients soient le fidèle reflet de leurs valeurs humaines. Dernière pensée fugace avant d’ouvrir slack pour me connecter et notifier à ma communauté que je suis dispo à ce qu'on me contacte, je me dis que le Digital s’est bien comme l’argent, un très bon serviteur mais un bien mauvais maître.

Si ce petit texte de changera pas la face du monde j’espère qu’il déclenchera quelques sourires dans certains de nos profils, a minima il m’apportera une « cool memory » pour le futur.

A bientôt sur le Huitième Continent

Ludovic Herman, Libérateur de potentiel

Remerciements à #JacquesBrel, #NeilArmstrong, #Christian Signol, #AldousHuxley, #StefanSweig, #MarvelStudios, #SaskiaHerman, #YasminaKhadra, #AliceMiller, #StéphaneSoumier, #MarionChoppin, #RolandBarthes, #JeanBaudrillard, #CollectifMILK