"Dites à mes enfants que je les aime"
Ce sont les derniers mots qu’a prononcé Simone Barreto Silva, qui a lutté jusqu’au bout pour survivre. Il est presque 9h00 du matin le jeudi 29 octobre 2020 quand cette brésilienne expatriée en France s’enfuit en courant de l’église Notre-Dame de Nice. Elle a été poignardée à plusieurs reprises quelques secondes plus tôt par le terroriste islamiste qui vient de tuer deux personnes dans la basilique du centre-ville de Nice. Mère de 3 enfants, elle avait 44 ans.
Il y a quelques temps, après des attaques terroristes envers des soldats du dispositif sentinelle, nous estimions que c’était le rôle des militaires, que d’assumer de recevoir la violence terroriste. C'est-à-dire que, tant que les terroristes s’en prenaient aux militaires, ils ne s’en prenaient pas aux populations civiles. Alors, que penser du courage de ces individus qui s’en prennent à de simples citoyens, dans une inégalité des forces tout à fait radicale ? Que dire de ces pseudo-combattants s’en prenant à des dessinateurs, des personnes âgées, des prêtres, des profs et, à cette mère de famille ?
« Quand le lion saigne, les chacals reprennent courage » Proverbe arabe
Une triste certitude, c’est que l’action terroriste qui s’en prend aux plus faible « terrorise » vraiment dans le sens où, l’imaginaire collectif sera stimulé vers un message porté par les grandes organisations terroristes : Créer le trouble, compris sous plusieurs angles dont la psychologie de l’individu et la sociologie des sociétés occidentales à travers l’effroi et la crainte. La modernité des médias sociaux et l’immédiateté de la transmission de l’information des temps modernes participe à véhiculer ce message : « Vous n’êtes en sécurité nulle part ».
Si nous sommes tous « quelque chose » aujourd’hui (Je suis Charlie, Je suis Nice…), que l’on se positionne en résistance ou en collaboration face à la terreur, il y a une posture, une expérience extraordinaire appelée courage qui s’expérimente dans ces moments où l’abandon serait de mise.
« Le courage est un don auquel chacun doit se préparer avec optimisme » Général GALLET
Il est des histoires que l’on ne peut raconter à personne.
Non pas que nous ayons honte ou que nous manquions de fierté, ce n’est pas parce que nous avons mal fait ou pas assez fait. C’est seulement parce que nous sommes les seuls à pouvoir comprendre, que ce que nous avons vu, ce que nous avons vécu ne se raconte pas.
Le récit des policiers, ces primo-intervenants qui sont entrés dans Notre Dame de Nice, nous ne l’entendrons pas. Et nous ne retiendrons que ces derniers mots de Simone ayant réussi à s’échapper, transpercée dans ces chairs pour porter ce dernier message, un message d’amour.
Ce message est une leçon, l’exemple d’un courage qui nous fera emporter ce combat, le courage de nous battre pour quelque chose, plutôt que de lutter contre quelque chose.
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Landry RICHARD 11.2020
Sapeur pompier / Adjoint au Maire délégué à la sécurité Proximité et cadre de vie chez Mairie de Saint Jean d’Illac
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