Données: enjeux récurrents et nouveaux concepts

Parmi les enjeux liés au monde des données et à leur économie, certains doivent être pris en charge ou encadrés sur les plans législatif, réglementaire, éducatif et social. Voici comment j’en abordais certains dans mon ouvrage FIN DE L’INNOCENCE NUMÉRIQUE - Éduquer aux données, préserver la vie privée – publié en 2017 chez EDILIVRE. Avec l’introduction de notions comme l’apporteur de données et ses droits, le civisme numérique et la prise de conscience numérique.

EXTRAITS

1/ vie privée et données

Le vrai enjeu pour l’apporteur de données  est …. d’abord d’avoir la possibilité de connaître la nature de celles-ci, ensuite, de savoir qui les a recueillies et pour quel but. Et dans ce cas, espérer avoir le droit de les consulter et de les corriger éventuellement, à défaut de pouvoir les contrôler directement. Mais tout ceci ne peut prospérer que si l’on estime envisageable que les données personnelles puissent faire partie de la vie privée. En effet tout le monde ne pense pas comme cela. Certains les considèrent comme des paramètres de marketing, sinon comme une marchandise….

2/ Droit des apporteurs de données

Les données ne sont pas des œuvres, mais …

Créer un nouveau droit des apporteurs de données : toute exploitation leur octroyant des retombées (Mais lesquelles ? Comment ? et dans quel but ?). Les réponses sont encore à trouver et à organiser…

L’on peut donc essayer de codifier de telles prérogatives, mais il apparait clairement que la tâche ne sera pas aisée. On peut penser au droit d’auteur et à la propriété intellectuelle pour esquisser un modèle. Mais si pour l’aspect moral de ces droits, l’on peut penser aux contenus créés, postés dans le monde numérique, pour l’autre aspect constitutif et lié à l’exploitation commerciale des données, aucune élaboration politique ou juridique ne se perçoit quant à l’approche exhaustive.

Et ce malgré l’existence de lois relatives à l’informatique et aux libertés dans beaucoup de pays.

De plus les données personnelles ne sont pas des œuvres au sens philosophique ou économique du terme ; sans oublier leur production en continu, leurs différents états et leur diversité sans limite à l’instar des activités humaines qui en produisent les traces génitrices….

3/ De la continuité avec l’éducation aux médias

Des concepts mis en avant pour l’éducation aux médias sont également pertinents pour établir la responsabilité collective et inciter à la prise de conscience : certains experts se réfèrent aux « 6 C des Compétences développées par l’éducation aux médias : Compréhension, Capacité de jugement critique, Créativité, Consommation, Citoyenneté et Communication interculturelle ».

Après avoir ajouté un 7ème C, comme je le prône pour civisme numérique, notion qui peut être d’importance dans le comportement digital individuel et dans les relations avec les Etats intelligents, il est possible d’être encore plus explicite en faisant appel à des notions beaucoup plus précises du genre : .…

4/ Attention particulière aux jeunes nés avec ce monde numérique et virtuoses de ses outils

Pour rester dans le même esprit d’incitation à la prise de conscience numérique, l’on peut aussi reproduire des avertissements publiés par certains gouvernements, en particulier pour les plus jeunes. Ils sont nés dans le numérique et ils en maîtrisent les instruments ; ils y sont tellement à l’aise qu’il faut leur rappeler certains principes de précaution. …