Ecologie et Entreprise : au-delà des indicateurs

Ecologie et Entreprise : au-delà des indicateurs

Bilan carbone, données ESG, indicateurs extra-financiers, performance multiple, comptabilité multi-capitaux, taxonomie européenne, Impact Score, Chief Value Officer… 

L’heure est à la mesure pour l’écologie dans l’entreprise.

Nous pouvons nous en réjouir. 

Trop longtemps, les questions environnementales ont été laissées à la porte des comités d’investissement et en annexes (dans le meilleur des cas) des rapports d’activité et de performance ; l’écologie étant considérée comme “un engagement moral” décorrélé de la mission même de l’entreprise. 

La montée en puissance des indicateurs

Depuis quelques années, face aux rapports de plus en plus alarmistes du GIEC, à la pression réglementaire croissante et aux évolutions des attentes des consommateurs et des collaborateurs, l’écologie n’est plus perçue par nombre de dirigeants comme un simple “engagement moral”. Les enjeux écologiques (a minima les enjeux climatiques) se rapprochent progressivement des enjeux stratégiques des entreprises et se dotent donc d’indicateurs de mesure de performance. 

Ces indicateurs sont indispensables pour transformer durablement les modèles à l’échelle de chaque entreprise, tout comme le sont les référentiels à l’échelle internationale. C’est le sens de la nouvelle mission que porte Emmanuel Faber en tant que Président de l’ISSB (l’organisme chargé des normes extra-financières mondiales) : “créer un langage commun aux investisseurs et aux dirigeants pour qu’ils intègrent dans leurs décisions les enjeux du changement climatique”. 

Ce langage commun doit permettre aux entreprises de progresser et à leurs parties prenantes d’évaluer leur réussite de manière plus complète que par la simple santé financière à court terme. 

L’intégration d’indicateurs extra-financiers dans les feuilles de route stratégiques est donc un progrès considérable et nous pouvons nous réjouir qu’un nombre croissant de “professionnels du chiffre” se saisissent de ces enjeux. 

Attention toutefois à ne pas considérer la question écologique en entreprise uniquement par le prisme d’indicateurs…

Au-delà des indicateurs

Si l’écologie est une démarche scientifique, c’est aussi une conscience, un lien que chacun entretient avec son environnement, avec la nature et le vivant qui l’entourent. 

L’écologie - y compris en entreprise - est avant tout une (r)évolution individuelle et collective de nos modèles mentaux et de nos comportements : or, les changements de comportement naissent rarement de la découverte d’un ratio sur un fichier Excel.

Les histoires de déclics de dirigeants engagés sont parlantes. Dans Chemins de Traverse, Emmanuel Faber partage comment son environnement familial et une expérience en Inde ont façonné son engagement. Nicolas Hennon (ex-directeur général de KIABI) raconte quant à lui comment un choc émotionnel produit par la beauté d’un paysage menacé a été la source de son engagement. Les récits partagés dans des films (comme Don’t Look Up) ou documentaires (comme Demain) suscitent également des vagues d’engagement qu’aucun rapport ou indicateur ne parviendrait à générer.

Comme aime le dire un entrepreneur social philippin : “Ce n’est pas un hasard si Martin Luther King a dit : “I have a Dream” plutôt que “I have a plan…or a retroplanning”. 

La transition écologique est un processus tout aussi rationnel qu’émotionnel. Les indicateurs sont tout aussi importants que le sont les récits, comme l’étymologie d’éco-logie nous le suggère peut-être : du grec oïkos, habitat ; et logos, pouvant aussi bien désigner la parole, le discours que la raison, le rapport.

Pour transformer les modèles économiques, les métiers et les personnes qui les font vivre, les entreprises doivent jouer sur deux piliers : compter et conter. Compter pour rassurer et progresser ; conter pour inspirer et mettre en mouvement. Pour cela, elles auront autant besoin de sciences dures que de sciences humaines et sociales. 

Si l’écologie en entreprise se limite à des récits, elle sera vite discréditée. Si elle s’en tient aux indicateurs, elle risque de perdre son âme. 

— 

Vous souhaitez vous faire accompagner dans votre transformation durable ? Faire appel à des consultants ou freelances sur un projet à impact ? LittleBig Connection vous accompagne dans la définition de vos besoins et dans la recherche des experts qui y répondent au mieux.

Contact : jonas.guyot@littlebigconnection.com

Nina C.

Ralliez autour d'une vision inspirante et de priorités d’action • Administratrice et Executive coach engagée • 15 ans de direction en transformation durable • 💌 Ma newsletter : Les Leaders d'envie, la clé du renouveau

2 ans

Oui oui oui ... merci Jonas ! La transformation des organisations en faveur de l'écologie passera par un changement d'intention et de modalité d'action. Les indicateurs ne sont là que pour mesurer le degré de changement. Évitons d'inverser l'ordre des priorités. Mention spéciale pour: "Attention toutefois à ne pas considérer la question écologique en entreprise uniquement par le prisme d’indicateurs… (..) Si l’écologie est une démarche scientifique, c’est aussi une conscience, un lien que chacun entretient avec son environnement, avec la nature et le vivant qui l’entourent (...) Si l’écologie en entreprise se limite à des récits, elle sera vite discréditée. Si elle s’en tient aux indicateurs, elle risque de perdre son âme"

Camila Gomez

Ensemble, accélérons l’engagement et l’impact collectifs.

2 ans

L'écologie est une science qui étudie les interactions des êtres vivants, entre eux et avec le milieu, elle a besoin d'une approche systémique. Tout ne peux pas être calculé ni découpé en expertises. Le premier pas des entreprises est peut être d'accepter de naviguer dans la compléxité mais avec un cap de durabilité et des limites bien définies.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets