Emploi, reprise et tensions
Retour à la croissance, hausse des recrutements et des CDI, les nouvelles semblent plutôt bonnes pour l’emploi ! Le Monster Year Report, rapport annuel 2018 publié par Monster, met néanmoins en évidence une guerre des talents sur certains secteurs et certains profils.
Une envolée des intentions d’embauche à relativiser
Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, annonçait récemment "Il y a une augmentation comme jamais des promesses d’embauche en CDI". Une augmentation des CDI confirmée par les organismes de sécurité sociale. En 2017, 15,3% des contrats signés étaient des CDI, soit deux points de plus qu’en 2016. Des chiffres encourageants qui doivent pourtant être relativisés par la notion de flux sur le marché du travail : arrivées, départs, suppressions de postes. L’augmentation du nombre de CDI n’a donc pas d’impact massif sur le taux de chômage mais est quand même le signe d’une reprise. Les entreprises étaient bien plus nombreuses en 2017 qu'en 2016 à déclarer la hausse de leur volume de recrutement (46% contre 40%). Les entreprises déclarant une baisse de leurs embauches étaient quant à elles moins nombreuses en 2017 qu’en 2016.
Des tensions à prévoir sur le recrutement des cadres
Les prévisions records d’embauches jusqu’en 2019 établies par l’APEC laissent présager une amplification des difficultés de recrutement, un véritable enjeu pour les DRH en termes d’attractivité et de fidélisation. Au dernier trimestre 2017, 33 candidatures étaient envoyées en moyenne pour une offre confiée à l'Apec contre 36 auparavant, une moyenne qui tend encore à baisser. La fonction de production industrielle-travaux et chantier est celle qui enregistre la baisse la plus marquée avec 25 candidatures par offre en moyenne sur le dernier trimestre 2017 contre 37 un an auparavant.
Une pénurie des profils numériques
Les entreprises IT ne sont plus les seules à recruter des profils numériques, les entreprises tous secteurs confondus sont à la recherche de la personne qui saura les accompagner dans leur transformation digitale. Or, les candidats au fait des dernières technologies sont denrée rare : le délai entre l’émergence d’un nouveau métier et la création d’un cursus de formation peut prendre plusieurs mois voire plusieurs années. Les experts de technologies plus anciennes prennent parfois du temps pour mettre à jour leurs compétences et se former aux méthodes et langages nouveaux. Les entreprises se disputent donc les rares profils spécialistes disponibles sur le marché donnant naissance à une surenchère salariale qui accélère le turnover. Mais attention, ceux qui optent pour la mobilité ne le font pas que pour être mieux rémunérés. Les candidats à ces postes apprécient les projets qui démarrent et les Proof of Concept. A la fin d’un projet, proposez leur vite quelque chose de nouveau, si vous ne voulez pas qu’ils aillent chercher la nouveauté ailleurs !