En attendant la FED...
Après une semaine de pause, les marchés hésitent à reprendre franchement leur ascension. La pandémie fait toujours des ravages et des mesures de confinement sont encore prises dans de nombreux pays, comme les Pays-Bas ou l’Allemagne. La Chine, en revanche, a déjà repris le chemin de la croissance, comme le prouvent les dernières données économiques annoncées ce matin : + 7 % pour la production industrielle et + 5 % pour les ventes au détail en rythme annuel. L’espoir suscité par les vaccins rend les actifs risqués plus attractifs pour jouer le rebond de la conjoncture l’an prochain, mais les investisseurs savent aussi qu’il faudra du temps avant que l’horizon ne soit complètement dégagé.
Les Etats-Unis, qui comptent plus de 300.000 morts causés par la Covid-19 ont lancé hier leur première campagne de vaccination et les chiffres avancés ont rassuré : plus de 100 millions d’américains devraient avoir reçu une première dose d’ici à fin mars. Par ailleurs, le fameux plan de relance budgétaire de 908 milliards de dollars a été présenté au Congrès. Rien ne dit que le texte sera vite adopté, mais pour que le vote soit facilité, il a été divisé en deux parties, dont une de 748 milliards, à destination des chômeurs et des petites et moyennes entreprises, et le reste, soit 160 milliards, pour les Etats et les autorités locales.
Dans l’attente de la Fed
Enfin, ce qui maintient le marché américain sur les hauteurs (avant de terminer en légère baisse, le Dow Jones a battu un nouveau record), c’est la perspective d’une politique monétaire américaine toujours très accommodante. Aujourd’hui, débute la première journée de la réunion du comité de la Réserve fédérale, qui rendra son verdict demain soir. Il est prévu que la Fed augmente ses achats sur la partie longue de la courbe des taux, mais il n’est pas certain qu’elle accélère ses rachats (autour de 120 milliards de dollars actuellement). Aurel BGC explique que techniquement, la Fed à la différence de la BCE, n’a pas de limite sur le montant, la durée et le rythme de ses rachats d’actifs.
Jerome Powell, son président, qui ignore quand le plan budgétaire sera voté, pourrait préciser que l’impact de la crise sanitaire semble être plus important qu’anticipé, du fait des nouvelles restrictions de circulation dans de nombreux Etats. « Ce dernier point plutôt négatif en temps normal devrait au contraire rassurer les investisseurs concernant la poursuite, voire l’intensification du soutien monétaire de la Fed » indique Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
En attendant, les opérateurs regarderont l’enquête manufacturière Empire State de la Réserve fédérale de New York, attendue en hausse à 6,9 en décembre contre 6,3 (il avait baissé de 4 points) en novembre et la production industrielle, qui devrait avoir augmenté de 0,3% le mois dernier.
En Europe, les banques resteront sur les radars. Vont-elles pouvoir reprendre le versement d’un dividende et si oui, à quelles conditions ? Le conseil de surveillance prudentiel de la BCE devrait statuer dans la journée.
Du côté des entreprises,
Europcar Mobility a annoncé l’ouverture par le Tribunal de Commerce de Paris d’une procédure de sauvegarde accélérée dans le cadre de sa restructuration financière.
BioMérieux et Eurofins Scientific ont relevé leurs prévisions pour 2020.
La cotation de Solution 30 va reprendre. La négociation avait été suspendue vendredi. Accusé de diverse fraudes, le groupe qui estime être la cible de tentatives de déstabilisation avait alerté l’AMF et porté plainte.