ENSEIGNEMENT : BLENDED ECONOMIQUE OU MULTIMODAL PEDAGOGIQUE
La crise du covid a été un facteur d’accélération des méthodes de formations et d’enseignements digitaux et à distance, par nécessité avant tout.
Cessons les anglicismes superfétatoires lorsque la langue française laisse suffisamment de champ lexical… parlons plutôt de formation multimodale….Après tout blended n’est que la déclinaison d’un mélangeur, sorte de mixeur …..
La Formation multimodale devrait avant tout être une formation qui utilise différents modus operandi pour faire assimiler des connaissances nécessaires au développement de compétences
La multimodalité permet en alternant les outils de dynamiser le message au grand dam des cours magistraux 8 ex cathedra….
La digitalisation des communications est venue donner une autre dimension ,…celle du distanciel…. Et par abus de langage, dans la tête de beaucoup,…. la formation blended ou multimodale est devenue une alternance de présentiel et distanciel….
Pourquoi cet effet de mode… tout simplement parce que chacun y trouve son compte : la classe dirigeante y voit des opportunités d’économies de fonctionnement (moins de bureaux… des locaux dans des zones moins couteuses… économies de frais liés aux locaux…. ) et les salariés des économies de temps et de trajet….
Mais ne nous y trompons pas, la nouveauté n’est pas le blended , mais bel et bien l’introduction du distanciel….
En effet, le véritable enseignant ou formateur , utilise déjà depuis longtemps le multimodal pour alterner les modes de transmission et d’apprentissage, pour des raisons pédagogiques…
La difficulté du distanciel réside principalement dans le fait que le formateur n’ a pas le même échange avec son auditoire. Cela peut être un avantage notamment lorsqu’il veut s’adresser à des individualités ou des groupes. En effet l’outil digital permet la création de salles privées , alors que la salle de cours le permet difficilement. Par contre il ne peut pas évaluer de la même façon le degré d’attention de son auditoire ni le degré de compréhension des messages passés…
La dispensation de notions généralistes ou culturelles peut simplement être adaptée pour convenir au mode distanciel, par contre , de la même façon en quelque sorte, qu’un cours magistral , le distanciel intégral n’est pas très adapté à l’enseignement de disciplines techniques complexes voir pointues…
En effet ces dernières correspondent à des process de démonstration ou de déploiement plutôt longs et multifactoriels, qui, pour être bien assimilés et compris nécessite une vigilance auditive et visuelle permanente de l’enseignant. Ainsi rien qu’aux regards ou expressions des visages, l’enseignant vigilant va percevoir la nécessité de s’arrêter et reprendre ses explications sur d’autres registres, n’hésitant pas à procéder par modulations itératives.
Cette attitude professionnelle de pédagogie vigilante et bienveillante est difficilement praticable dans une démarche distancielle.
Pour ces discipline dans la mesure du possible, l’intervenant dans le cadre d’une multimodalité alternera les interventions distancielles et présentielles, les phases d’enseignement magistral et pratique, les activités de simulations, les classes inversées, les MOOCS, les "business games" et autres systèmes de simulation, les pitchs et bien d’autres outils d’appropriation
Ne nous trompons pas l’alternance Distanciel/Présentiel répond à des données économiques et organisationnelles auxquelles les enseignants doivent préparer leurs apprenants.
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Et la multimodalité des méthodes d’enseignement et d’appropriation et une nécessité pédagogique induite par le fonctionnement du cerveau humain qui s’appuy sur plusieurs types de mémoire.
Bon nombre d’auteurs ainsi que les neurosciences, se sont penchés dessus. Ainsi on peut mettre en évidence :
on distingue souvent les mémoires explicites (épisodique et sémantique) des mémoires implicites (procédurale et perceptive).
Ainsi les dernières publications de l’Inserm quand à elles mettent en évidence
Qu’ il existe cinq différents types de mémoires, qui sont sollicitées selon le moment et la situation : la mémoire de travail, la mémoire sémantique, la mémoire épisodique, la mémoire procédurale et la mémoire perceptive. Selon le type de mémoire, ce sont des zones spécifiques du cerveau qui entrent en jeu.
Celle qu’on appelle la mémoire à court terme, c’est la mémoire de travail. On l’utilise en permanence : lorsqu’on prend des notes ou que l’on écoute quelqu’un parler par exemple. C’est cette mémoire qui utilise l’aspect auditif (appelé boucle phonologique) et l’aspect visuel (appelé calepin visuospatial). Là encore, contrairement aux idées reçues, c’est rarement un seul de ces aspects qui est utilisé. Une fois une information stockée dans la mémoire de travail, elle a deux devenirs possibles : passer dans la mémoire à long terme ou être effacée.
La mémoire à long terme est constituée par la mémoire sémantique et la mémoire épisodique. La mémoire sémantique inclut les mots, le langage, mais aussi toutes les connaissances sur le monde qui nous entoure, par exemple à quoi sert un objet ou qui est une personne. Comme son nom l’indique, la mémoire épisodique correspond aux souvenirs des événements. Celle-ci apparaît entre 3 et 5 ans. C’est pour cela qu’on a peu de souvenirs précis avant cet âge, que l’on se souvient des mots que l’on a appris vers 2 ou 3 ans, mais pas des vacances que l’on a pu vivre, par exemple.
En revanche, lorsqu’on se souvient précisément d’un lieu qu’on a visité en vacances, c’est la mémoire perceptive qui est impliquée. Cette mémoire qui intègre les sons et les images sert aussi à retenir les visages des personnes que l’on rencontre. C’est une mémoire inactive, on retient sans s’en rendre compte. Il en est de même pour la mémoire procédurale, qui est celle des mouvements automatisés : faire du vélo, du ski ou couper sa viande.
Face aux nécessités économiques la vérité scientifique n’a pas toujours sa place. Dans le cas précis de la formation, les résultats scientifiques démontrent bien pourquoi le multimodal traduit en tant que diversité pédagogique est une impérative nécessité, afin de stimuler les différentes zones du cerveau de l’apprenant.
L’émergence de la pratique du distanciel nous oblige en tant qu’enseignant à préparer nos apprenants à l’utiliser , mais en prenant soin de ne pas mettre le distanciel à toutes les « sauces » académiques
Jean Marie CHAUDRONNIER