Ep. 12 - l'actu politique du 03 juillet 2024
🗳️ LE CHIFFRE À CROQUER
Pas de petit écran pour le RN !
Alors que Jordan Bardella a refusé un débat avec Marine Tondelier, lui préférant Jean-Luc Mélenchon, seul représentant légitime du camp de gauche à ses yeux (l’installant par là même dans le costume d’opposant principal), de nombreux candidats RN qualifiés au second tour ont également refusé ou annulé en dernière minute leur débat à la télévision.
Au moins 25, d’après France Bleu qui a fait le compte.
Avec quels motifs ? Il y a ceux :
Alors, refus d’obstacle ou vraie stratégie de campagne ?
A y regarder de plus près, refuser le débat, c’est d’abord s’assurer qu'il n'aura pas lieu, surtout lorsqu’on fait la course en tête. C’est aussi éviter d’exposer ses faiblesses lorsqu'il y en a, pour ne pas prêter le flanc à la critique. C'est enfin se poser en majesté, en montrant aux électeurs que l’on a pas besoin de débattre pour remporter l’élection.
Jacques Chirac, dans l’entre-deux tours de la présidentielle de 2002, n’avait-il pas refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen ?
Stratégie en tout cas intéressante et qui interpelle, alors que le Rassemblement national demande depuis plusieurs années une privatisation de l'audiovisuel public...
✍️ DÉDICACES
Vivement dimanche !
Pour connaître les résultats des élections législatives ? Pour visionner l'émission de Michel Drucker ? Perdu ! Notre titre fait bel et bien référence au… repas de famille !
Tradition oblige, les politiques déjeuneront certainement avec leur famille ce week-end. Et l'un d’entre eux pourrait être animé : celui du chef de l’État. Jean-Michel Macron a en effet donné une interview à l’Est Républicain pour livrer sa vision du contexte actuel.
S’il salue l’action de son fils, le père d’Emmanuel Macron se livre aussi à certaines indiscrétions qui pourraient desservir le Président : critiques de certains ministres, connaissance du projet de dissolution bien avant d’autres (Premier ministre, Président du Sénat), affection particulière pour François Ruffin ou encore, sur un ton plus léger, oubli de son anniversaire par le Président de la République.
Autre sujet pouvant créer des tensions père-fils : le choix de carrière. Jean-Michel Macron espère en effet que son fils fera « autre chose que de la politique » après son mandat. Les prochains mois donneront la tendance...
🎥 LES LOGES
La saison 2 de "Les LR rempilent à l'Assemblée" est ouverte !
Le début de la saison 1 avait été tonitruant : dans le rôle principal, Eric Ciotti réussissait à narguer ses anciens amis LR et à rester président du parti, fêtant sa victoire se pavanant seul dans son bureau. Même Valérie Pécresse n’avait pas réussi à le déloger… La saison 1 se concluait dimanche soir avec 3,9% des voix pour les LR-Ciottistes et 6,5% des voix pour les LR non-Ciottistes. Tout ça pour ça...
Mais LR frappe fort pour l’ouverture de la saison 2 dévoilée ce matin : une passe d’armes et menaces d’exclusions réciproques par médias interposés entre le président LR Eric Ciotti et le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand ! Et au Nordiste de lancer au Sudiste : « On sait pourquoi il est parti au RN, parce qu’il pensait avoir un poste de ministre, voiture, chauffeur, gyrophare, c’est ça le rêve de sa vie (…) Pourquoi il la ramène encore ? ».
Ciotti, Bertrand, Pécresse, Wauquiez… c’est finalement chez les LR qu’on trouve nos meilleurs comédiens ! On trépigne d’impatience pour connaître le dénouement : une alliance des RN/LR-Ciottistes gagnante pour former un gouvernement ? Ou une alliance du centre dans laquelle les LR modérés se retrouveraient pour gouverner ?
A vos pronostics !
5 circos à suivre 👀
Nous poursuivons pour vous le balayage des circonscriptions qui méritent le plus votre attention. Vous reprendrez bien un peu de 🍿 ?
→ 1ère circonscription du Loir-et-Cher
o Marine BARDET, RN : 35,2%
o Marc FESNEAU, ENS-MODEM : 34,5%
Notre analyse : Arrivé en seconde position au premier tour, le ministre de l’Agriculture est au coude-à-coude (seulement 358 voix) avec la candidate du Rassemblement national arrivée en tête. Le candidat NFP n’ayant pas été qualifié (15%) s’est par ailleurs vu retirer son investiture trois jours avant le premier tour, pour des messages à caractère antisémites publiés en 2018. Le ministre devrait pouvoir bénéficier des reports de voix à droite, au centre et à gauche, mais rien n’est encore joué.
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→ 12ème circonscription du Rhône
o Lucie GAILLOT DURAND, NFP-EELV : 30%
o Cyrille ISAAC-SIBILLE, ENS-DEM : 29%
o Clémence LUISIER, RN : 25%
o Pascal CHARMOT, LR : 14%
Notre analyse : le député spécialiste des questions de prévention arrive en deuxième position, à seulement 633 voix de la candidate de la gauche rassemblée et avec une avance de 4 points sur la candidate RN arrivée en 3ème position. Dans cette situation de triangulaire, le réservoir de voix que constitue la candidature LR de Pascal CHARMOT (14%), non qualifié au second tour, sera la clé du 2nd tour. Si aucune consigne de vote n’a été donnée, ce réservoir pourrait profiter en priorité au député sortant, dont la proximité avec l’électorat de droite est plus forte par rapport au Nouveau Front Populaire. À moins qu’il ne profite au candidat RN créant ainsi la surprise ? Cyrille ISAAC-SIBILLE a de bonnes chances d’être réélu, mais l’écart devrait être faible.
→ 6ème circonscription de la Gironde
o Marie RECALDE, NFP-PS : 35%
o Éric POULLIAT, ENS-REN : 33%
o Jimmy BOURLIEUX, RN : 27%
Notre analyse : le député sortant est arrivé en seconde position du 1er tour, distancé de peu par la représentante du NFP et avec une avance confortable de 6 points sur le candidat RN. Dans cette triangulaire, et du fait des très faibles réservoirs de voix dans cette circonscription, aucune logique de report de voix ne devrait s’appliquer. Ce qui pourrait maintenir au 2ème tour le rapport de forces relativement serré du 1er tour entre les deux candidats arrivés en tête. L’issue de l’élection est donc incertaine et va dépendre de la campagne d’entre-deux tours ainsi que du taux de participation de ce dimanche.
→ 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône
o Emmanuel FOUQUART, RN : 48%
o Pierre DHARRÉVILLE, NFP-PC : 36%
Notre analyse : Accusant un retard de 12 points derrière le candidat RN, le député sortant Pierre Dharréville est en mauvaise posture. En effet, les réserves de voix du 1er tour ne devraient pas suffire à rattraper ce retard : 12% venant de Renaissance, tandis qu’environ 3 points devraient se reporter vers le candidat RN (Debout la France et Reconquête).
→ 8ème circonscription de la Seine-et-Marne
o Arnaud BONNET, NFP-EELV : 36%
o Hadrien GHOMI, ENS-REN : 33%
o Manon MOURGERE, RN : 28%
Notre analyse : Dans ce cas de triangulaire, les réserves de voix sont peu nombreuses : 1,39 point chez Reconquête, 1,32 point chez Lutte ouvrière. Les grands équilibres devraient donc rester les mêmes pour le second tour, plaçant ainsi le député sortant dans une mauvaise posture. Ancien secrétaire général du groupe LREM-RDPI (Majorité présidentielle) au Sénat, Hadrien Ghomi était déjà en difficulté en 2022, élu à 4 voix près et validé après un recours en Conseil constitutionnel pour 1 voix d’écart seulement.
🤌 LA RÉPLIQUE
🥂 L'ENTRACTE
Rendez-vous demain pour un nouvel épisode de la série #PolCorn 2024 🍿 !