ERDOGAN La reconquête ottomane
La politique étrangère d’Erdogan s'est traduite par une diplomatie offensive et une ouverture sur plusieurs fronts. Cette conquête est perçue comme une menace par certains pays occidentaux et de la région du Moyen Orient alors que d'autres en voient une incarnation d'un islam modéré et une recherche d'influence dans un monde de plus en plus multi polaire. L’analyse se portera sur les aspects économiques et sécuritaires.
Depuis l’avènement du parti de la Justice et du Développement (AK parti) en 2002, le nombre d'ambassades de Turquie en Afrique a plus
que triplé, passant de 12 à 41.
Sur le plan économique, le pays est conscient de son poids
démographique 82 millions, la rareté des ressources, leur caractère conflictuel et de l'opportunité que représente le continent. Le volume des échanges est de 179 milliards de dollars entre 2009 et 2019.
En une année, une vingtaine de contrats ont été signés entre Dakar, Banjul, Tripoli, Alger, Niamey et Ankara lorgne la construction de l'aéroport de Bissau. Cet engagement s'est fait grâce à sa diplomatie parallèle encadrée par de multinationales : Summa (construction et gestion de concession), Sadat société de sécurité paramilitaire qui a
contribué auprès du GUN pour former des militaires en Tripolitaine en vue de repousser l'offensive de l'Armée nationale (ANL) de Khalifa Haftar ou la firme de BTP turque Bozdemir qui va construire la Police Academy de Sousse dont le département d'Etat américain va financer la construction à Enfidha.
Toujours en Tunisie, Nurol Makina spécialiste de fabrication de véhicules militaires reste actif. en 2019, il a vendu plus de 70 véhicules de transport de troupes blindés Ejder Yalçin.
En Libye, dans sa visite du 17 juin, le ministre des Affaires étrangères a précisé les ambitions stratégiques d'Ankara afin d'obtenir la gestion de la concession du port de Misrata (important hub régional) au détriment de Bolloré qui avait signé un contrat depuis 2010.
En Algérie, , les ambitions commerciales s'accentuent. Un petit bataillon de milliardaires turcs et algériens prêts à remplacer au pied levé des Français de plus en plus désavoués et à concurrencer des Chinois est omniprésent, confirment Afrik Intel.
Sur le plan sécuritaire et stratégique
En peu d'années Ankara s'est doté de ses propres drones Bayraktar et Anka avec une technologie de pointe. Elle est nettement en avance sur la France en matière de drones, comme l'affirme le chercheur Jalel Harchaoui. Ses capacités industrielles dans le domaine de la défense ne sont plus à démontrer. Ces drones utilisés à la fois pour des missions de surveillance et de renseignement et pour des frappes de précision continuent de séduire bon nombre de pays africains.
Ankara ne veut plus rater aucune occasion et continue de tisser sa toile. Il compte sur son influence idéologique dans les pays maghrébins où les partis représentés par les Fréres musulmans lui vouent une sympathie inconditionnelle et sur l’Agence turque de coopération et de développement Tika.
En Libye le GNA et le parti Justice et Construction (PJC)
Maroc : Parti justice et développement (PJD)
Tunisie : Ennhada.
Journaliste. Rédacteur en chef à Teranganews.sn
4 ansAnalyse pertinente de la diplomatie turque dirigée en premier chef par le président Erdogan avec ses nombreux voyages dans les pays d'Afrique gage d'assurance. De plus en lus la Turquie bouscule les partenaires traditionnels de bcp de pays d'Afrique