Esport : atout économique et structurant des territoires ...
En quelques décennies, la France aura acquis un statut de grande nation sportive. Par-delà la réussite de ses compétiteurs aux niveaux continental et mondial, notre pays que l’on disait volontiers timoré dans l’engagement de ses acteurs, réservé dans l’engouement de ses fans et discret dans la production d’évènements planétaires, se retrouve aujourd’hui à occuper les meilleures places de la géopolitique sportive mondiale. Il est en cela consensuellement porté par les gouvernants, les ambassadeurs, les entreprises et ses sportifs qui en font une valeur diplomatique exceptionnelle. Dans une époque où le maillage des compétences et des domaines crée les conditions d’un développement global, il n’en fallait pas plus pour faire naître à l'international des ambitions de leadership sportifs et technologiques au label "France".
Enfant assumé de l’innovation numérique et de la performance, l’Esport à la française qui exalte la notion de « mobiquité » (le concept rejoindra bientôt sans doute les 17 hautes valeurs sociétales portées par l’ensemble de la communauté mondiale), rassemble aujourd’hui, en France, la plus grande communauté de pratiquants qu'un sport défini n'est jamais atteint (8 millions).
La satisfaction de l’attrait du phénomène pourrait s’arrêter là, si l’on ne percevait, sans creuser bien loin, l’extraordinaire potentialité de diversité des dynamiques économiques et sociales que porte en lui le mouvement Esport. A ce stade d’intérêt partagé, la bonne question envers l’Esport n’est ni clivante, ni protectionniste, ni manichéenne entre « les anciens et les modernes ». Sa vocation serait plutôt d’interroger la coopération possible, dans ces modèles et développements, des synergies et réciprocités entre le sport « institué » et la nouvelle discipline. Le bon sens nous amène à réfléchir sur les perméabilités, l'alliance et les réciprocités possibles des écosystèmes afin de promouvoir les aubaines pour une expansion agile de tous sous l’égide de l’échange et de la compréhension des prérogatives de chacun.
Les pistes de réflexions.
Economie des territoires.
Il existe un écart conséquent entre le succès populaire rencontré par l’Esport dans sa pratique et son poids économique. L’esport se structure et commence seulement sa phase d’expansion. (CA 30 millions d’euros).
Les potentialités du marché semblent, par-delà les éditeurs, reposer sur un développement des produits complémentaires, des marques et services périphériques à la pratique. C’est un « océan bleu » à alimenter. Tout est à faire en coopération avec les acteurs économiques du pays et de ses régions. (Sans doute plus de 10 milliards de CA à terme).
Il faut trouver les idées, réunir et concerner les entreprises, les former à la culture, activer les partenariats, lancer les développements et les projets.)
- Innovation.
- Formation.
- Maillage social.
- Emploi.
- Réindustrialisation.
- Soft power des territoires. (Image dynamique des territoires, attrait, notoriété, investissements.)
- Clusters et pôles de développement.
Cohésion sociale des territoires.
On assiste à la fois à une atomisation des pratiques hors structures sportives, à une érosion du nombre de licenciés en clubs fédérés, à la naissance de communautés nouvelles adeptes de la flexibilité et plus « égo-consommatrice » du sport que les générations précédentes. Par ailleurs, si les transferts de repères marquent l’époque, le sport, transcende sa condition d’offre de loisir pour s’imposer par-delà les obédiences, comme la pierre commune, angulaire, axiale et résistante de l’éducation au sens large du terme. Dans une société qui peine à réunir, incontestablement, l’Esport « parle » la langue commune d’une génération qu’il fédère. C'est assez précieux et rare pour ne pas en minimiser le fait et le pouvoir.
Comme le font les structure les plus en vue du sport professionnel, l’intégration de l’Esport à l’offre des clubs territoriaux semble opportune à leurs développements partenariales et à un nouvel attrait des licenciés.
- L’Esport vecteur fédérateur et transmetteur de valeurs dans la langue de la « e- génération ».
- L’Esport offre supplémentaire des structures « Traditionnelles » afin de reconquérir des licenciés et de les ouvrir à une diversité physiques des pratiques.
- L’Esport implique le numérique : aubaine et solution contemporaine de développement pour les clubs traditionnels, leur communauté et leurs partenaires. (Synergies actives de ressources).
Patrice RIBATON.