Et l’Europe surperforme les États-Unis…

Les actions européennes surperforment depuis le début de l’année, et ce n’est pas de la faute de l’euro !

Depuis mi-avril, les actions de la zone euro, matérialisées par l’indice EuroStoxx, sont parvenues à revenir en territoire positif et affichent à la clôture du 26 avril une progression de 0,63 % par rapport au 31 janvier. Sur la même période, les actions américaines accusent pour leur part un léger repli (- 0,25 %). Et cette fois, le constat est le même en utilisant une devise unique : en dollar, les actions européennes affichent une hausse de 1,5 % depuis le début de l’année.

La faute aux valeurs technologiques ? Il est effectivement tentant de justifier la contreperformance des actions américaines (en relatif) par le poids des valeurs technologiques dans les indices outre-Atlantique. Les récents déboires de Facebook (le scandale Cambridge Analytica) et les attaques de Donald Trump contre Amazon apportent probablement aussi une part d’explication. De la même manière, la composante plus « value » des indices européens, plus riches en valeurs financières et pétrolières, pourrait fournir une bonne explication à la surperformance des actions européennes, alors que plane la menace de la remontée des taux longs.

Et si le rattrapage était plus fondamental ? En fin d’année dernière, nous avions pointé du doigt la décote excessive des actions européennes, en termes de valorisation, alors qu’un rebond relatif de la profitabilité se profilait. Malgré nos arguments, les marchés américains sont restés largement soutenus par les attentes des investisseurs quant à la réforme fiscale de l’administration Trump et de son impact potentiel sur les profits des entreprises. Mais aujourd’hui, on note que le rebond relatif de la profitabilité des entreprises européennes s’est confirmé, si bien que l’écart de ROE (Return on Equity, soit le retour sur fonds propres) est en passe d’être comblé. En parallèle, la décote des actions européennes se réduit rapidement et s’établit désormais à 15 %, contre 20 % à fin 2017, avec en ligne de mire la moyenne de long terme autour de 12 %.

Un comblement total de la décote européenne ? Il n’est d’ailleurs pas impossible d’envisager qu’une fois l’impact de la réforme fiscale complètement digéré par les marchés américains, la décote de l’Europe se comprime davantage. En effet, alors que l’économie américaine est au plein emploi et que le cycle est largement mature, la zone euro pourrait encore délivrer une croissance supérieure à son potentiel grâce au rattrapage en cours et ainsi, soutenir les perspectives de profits de entreprises européennes.

Une perception durablement améliorée. Quelques jours ne font pas une tendance, mais les flux indiquent depuis des mois une préférence des investisseurs pour les actifs européens, dans le sillage d’une détente du risque politique. En effet, sur l’ensemble de l’année 2017, d’après les données de BofAML, les fonds actions américains ont perdu 4 milliards de dollars, alors que leurs homologues européens ont collecté…38 milliards de dollars. Et depuis le début de l’année (données au 13 avril), en dépit d’une remontée de la volatilité, cette tendance reste solide, avec une décollecte de l’ordre de 33 milliards des fonds actions américains contre une collecte modeste, mais positive, d’un milliard pour les produits investis en actions européennes. 

Benoit Peloille, stratégiste et gérant de VEGA Grande Europe et VEGA Disruption

Achevé de rédiger le 27 avril 2018



Ionel G. Sbiera, CFA

Cofondateur - Directeur Général Délégué en charge de la gestion

6 ans

The dead cat bounce...

Et le Nordique HY surperforme l'Europe Continentale HY...

Sophie Chauvellier

Fund manager at Dorval AM, CESGA

6 ans

comme quoi il ne faut pas désespérer ;-)

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