► L'essentiel de la semaine
L’Union Européenne, pour la première fois de son histoire, a émis de manière commune des obligations. Et cette première expérience fut un succès car plus de 230 milliards d’euros d’ordres ont été enregistrés. Cette émission groupée a été réalisée dans le cadre du programme Sure pour un montant visé de 100 milliards d’euros. L’objectif principal de ce programme est d’apporter un soutien aux plans d’aides nationaux et plus particulièrement aux sujets de l’emploi et du chômage partiel.
L’attractivité de ce programme provient premièrement de la volonté de Bruxelles d’être transparent sur l’utilisation de ces fonds par les Etats bénéficiaires, ce qui l’inscrit dans une démarche éthique (social bonds), de plus en plus recherchée par les investisseurs. Mais aussi du rendement avantageux par rapport aux autres obligations d’Etats de la zone (France ou Allemagne) avec -0.23% à 10 ans. Cette réussite concernant l’émission d’obligations peut être considérée comme un premier pas vers une solidarité financière européenne.
Cette union affichée en Europe a également un effet sur sa monnaie qui s’apprécie. Déjà, depuis le début de l’année celle-ci a pris +5.3% par rapport au dollar. Cette appréciation s’explique aussi par la crise qui a poussé les investisseurs européens à délaisser leurs placements à l’étranger et notamment dans les pays émergents pour revenir sur des valeurs européennes. De plus, la politique de quantative easing menée par la Fed a été plus importante que celle de la BCE, ce qui a eu aussi pour effet de dévaloriser le dollar par rapport à l’euro. Néanmoins même si l’euro est devenu plus fort, cette appréciation de la monnaie a un effet négatif, celui de rendre les entreprises européennes moins compétitives à l’exportation.
La Turquie qui s’enlise de plus en plus dans les conflits avec sa présence dans le Caucase, avec l’Europe en Méditerranée ou plus particulièrement avec la France en annonçant le boycott de ses produits, voit quant à elle sa monnaie atteindre des niveaux historiquement bas. En effet, depuis le début de l’année la livre turque a perdu 27% ce qui la place juste derrière le record du real brésilien avec -28,5%. La réserve de change du pays également a fondu à 41 milliards de dollars ce qui les empêche d’intervenir sur les marchés de changes et ainsi influencer le cours de sa monnaie. Les investisseurs étrangers délaissent aussi les obligations et actions turques qui enregistrent un record de vente depuis 15 ans avec -13,3 milliards sur cette année.
Au niveau des marchés, la deuxième vague du covid qui contraint les pays à renforcer les mesures de confinement provoque un vent de panique chez les investisseurs. L’Europe notamment est particulièrement touchée par le retour de la pandémie et voit ses principaux indicateurs fléchir depuis lundi. La CAC 40 qui attendait le discours d’Emmanuel Macron ce mercredi perd plus de 7% depuis le début de la semaine et passe sous la barre des 4 600 points. Le Dax en Allemagne perd ce mercredi plus de 4% avec les prévisions à la baisse de la star de la tech allemeande SAP qui perd 21,94%.
Emmanuel Macron lors de son allocution, comme ces homologues européens, a annoncé un reconfinement généralisé afin d’endiguer la propagation du virus et de limiter cette deuxième vague qui s’annonce d’ores et déjà plus importante que la première.
Les secteurs les plus touchés et qui provoquent cette chute des indices sont le multimédia, l’électroménager, l’habillement, la restauration d’entreprise ou encore les foncières commerciales.
Pour les marchés américains l’ampleur de la baisse des cours n’est pas aussi importante. En l’absence de bonne nouvelle concernant un accord pour un nouveau plan de relance et avec la résurgence des contaminations dans le monde, les investisseurs ne sont pas rassurés. En conséquence, le Dow Jones perd depuis lundi 6.41% le Nasdaq 4.71% et le S&P 500 5.61%.
Les chiffres de la semaine :
Agenda de la semaine :
· Lundi 26 octobre : Indice lfo (octobre) Allemange
· Mardi 27 octobre : Commande de biens durables (septembre) EU ; Demandeurs d’emploi (3e trim) France ; Taux de chômage (3e trim) Espagne
· Jeudi 29 octobre : Décisions de la BCE ; 1er estimation PIB (3e trim) EU ; Taux de chômage, indice des prix, demandeurs d’emploi (octobre) Allemagne
· Vendredi 30 octobre : Revenus et dépenses des ménages (septembre) EU ; Taux de chômage (septembre) Japon et UE ; 1er estimation PIB (3e trim) UE, France et Espagne