Et qui, libre ?

Et qui, libre ?

Oui, c’est la question. Qui donc est libre dans un monde qui n’est pas très équilibré, en ce moment ?

 Faut-il être équilibriste ? Un peu, sans doute…

Car il faut se battre avec des factures à payer, avec des obligations à remplir, avec un boulot à conserver, avec une famille dont la source, une fois sur deux, se sépare…

 Notre mode de vie actuel est sans beaucoup de pitié pour les petits humains que nous sommes. La peur, la peur rôde, et peut-être est-ce elle, avant toute chose, qui fait beaucoup de dégâts.

La peur du chômage avant le chômage, la peur de la précarité, qui frappe si souvent aujourd’hui, même en Suisse, avant la précarité elle-même… La peur de perdre son conjoint, ou alors la fuite en avant dans une nouvelle histoire pour en finir avec toutes ces angoisses mentionnées en début de paragraphe…

La peur ratatine, la peur rabougrit, la peur rétrécit. La peur ferme, aussi. Elle nous ferme aux autres, elle nous ferme à nous-même, elle nous ferme à nos proches, nos enfants, notre conjoint, on y revient !

 Les enfants, d’ailleurs, dont de plus en plus, comme les adultes, souffrent de burn-out et d’angoisses sur leur avenir… parfois à douze ans !

Une amie me racontait que sa fille de cet âge n’en dormait plus, non mais il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, dans cette société-là… Ma nièce, aux Etats-Unis, 14 ans, assommée sous les devoirs jusqu’à 23h00 alors qu’elle est brillante… L’angoisse rôde, rodéo intérieur si compliqué à gérer pour petits et grands…

Quant aux adultes, occupés à s’accrocher à leur boulot suite aux annonces de délocalisation, de glo-blabla-lisation, ils n’arrivent pas toujours à voir l’inquiétude de leurs petits !

Pour se sentir bien dans ce monde en déséquilibre, il faut, me semble-t-il, se sentir libre. Équilibre, oui, être libre d’abord, ce qui est loin d’être simple dans cette société tenue de plus en plus par la peur.

Or pour être libre il faut ressentir de la joie, ou peut-être est-ce le contraire. Le sentiment de liberté implique une certaine jubilation, et donc quand on est libre on se sent joyeux.

 Oui, me diront les esprits soucieux, mais comment se sentir libre dans une vie dans laquelle tout peut à tout moment basculer ?

Peut-être faut-il s’affranchir de ses peurs et faire confiance à quelque chose de plus vaste, qui s’appelle la vie, la vie qui nous veut in fine du bien, malgré toutes les embûches et tous les obstacles…

Le bonheur nous déchaîne, et quand on n’est plus en chaîne… hé bien on est libre, cqfd !

Soyons joyeux d’abord, quelles que soient nos difficultés, et le monde suivra… Contaminons le monde de notre propre bonheur, et d’autres nous imiteront… jusqu’à faire basculer une société qui ne parle plus que d’argent à une vie qui sourit aux nôtres, aux autres…

 Ce qui revient à la parole de Gandhi, sois le changement que tu veux voir dans le monde !

Alors, une petite cuillère de joie de vivre à emporter, Messieurs-dames ?

Christine Camporini

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