Etes-vous multipotentiel sans le savoir?
Xavier Andignac est expert dans la gestion de la multipotentialité et l’hypersensibilité chez les entrepreneurs.
Multipotentialité, quèsaco ?
Le multipotentiel est un touche-à-tout. Il a de multiples curiosités et dispose d’un schéma de pensée en arborescence qui l’amène à être souvent dans la digression (contrairement à la moyenne des personnes qui ont une pensée en « corde à nœuds » : l’une après l’autre).
Il se caractérise par une hyperstimulabilité émotionnelle et sensorielle (visuelle, auditive, kinesthésique), et fait preuve de beaucoup d’empathie, ce qui l’amène à facilement comprendre les autres mais également à avoir des réactions émotionnelles de défense s’il se sent attaqué.
C’est quelqu’un qui a besoin de mettre beaucoup de sens dans ce qu’il fait, et qui aime les conversations profondes.
Ce « bon à tout, expert en rien » se sent souvent illégitime dans un monde de spécialistes. Il a, de fait, du mal à trouver sa place. Il occupe souvent une fonction transversale, fait beaucoup de choses, mais a du mal à reconnaitre et faire reconnaître sa valeur, comparativement aux autres.
Il a par ailleurs des difficultés à faire des choix, car « choisir c’est renoncer ».
Et le stress dans tout ça ?
Lorsque le stress survient, on a l’impression que le problème vient de l’extérieur (locus externe). Or, en cherchant un peu plus loin, on s’aperçoit que tout ce qui nous arrive dans la vie est lié à ce que l’on vit à l’intérieur.
Il est essentiel d’écouter les messages. Or, les émotions très puissantes que nous vivons en tant que multipotentiels nous font tellement souffrir que nous finissons par nous couper des messages de notre corps.
Tout ceci va se traduire par une tendance à être à fleur de peau et à prendre plus à cœur les petites remarques de l’entourage. Cela peut nous amener à réagir de manière incontrôlée et faire des dégâts.
On est dans un « temps psychologique » : on ressasse le passé et on anticipe le futur. Le sport est alors un bon moyen de lutter contre le stress car le corps, prenant le relai de la tête, nous oblige à rester dans le moment présent.
Que pouvons-nous faire ?
Le focus
Le multitasking est l’ennemi de la productivité. Le focus va permettre de se concentrer sur une tâche importante et de la mener à son terme.
L’exercice consiste à se focaliser sur un point imaginé sur un mur, yeux ouverts, mains se rejoignant sous le nombril. Lorsque l’on se sent repartir dans ses pensées, on utilise la puissance du rappel et on revient à ce point.
L’idéal est de faire cet exercice pendant 2-3 minutes, le matin.
Cela permet de réapprendre à décider de se focaliser. C’est nous qui décidons et le cerveau obéit.
La gestion des émotions
Trois facteurs peuvent influer sur notre état interne :
- Le focus : Tout ce sur quoi nous focalisons notre attention se développe, que ce soient des éléments externes (perceptions, sens, informations reçues), ou des éléments internes (émotions, pensées, sensations). Se focaliser sur l’objectif que l’on veut atteindre nous permet d’aboutir.
- Le langage : Il peut être interne ou externe. Tout ce que l’on se dit intérieurement ou que l’on exprime extérieurement a un impact sur l’état interne. Ainsi, lorsque l’on se dit des affirmations positives, on se met en conditions de réussite.
- La physiologie : Au même titre que le langage, notre corps peut influencer notre état interne. Lorsqu’on va mal, si on se recroqueville, la respiration courte, penché vers l’avant, on entretien la spirale négative. Au contraire, si on sourit et qu’on lève les yeux vers le haut, le cerveau ne peut pas avoir de pensées négatives.
Les blocages inconscients
Notre ego, cherchant à nous protéger, va créer de la souffrance face à ce qu’il estime dangereux pour nous. Il va nous faire croire que nous ne pouvons plus avancer.
En dépassant ces croyances limitantes, on va pouvoir trouver en nous des ressources insoupçonnées qui vont nous permettre de grandir.
Lorsque l’on se retrouve face à des blocages émotionnels, il est intéressant de faire une chronologie des différentes blessures que l’on a subies.
Prendre conscience des choses, mettre des mots sur les maux, c’est le début de la résolution des problèmes.
Cet article est une synthèse de l'épisode 31 du podcast Zen et Pro, disponible dans son intégralité sur zenetpro.fr et sur toutes les plateformes de podcast (Apple podcast, Deezer, Spotify, YouTube...)