F comme Fermeture - Et la boucle est bouclée ?

Une ouverture entraîne une fermeture. Je m’y attèle pour clôturer cette série de réflexions.

L’environnement anxiogène et complexe dans lequel nous évoluons nous impose de nous remettre en cause et de focaliser notre attention sur l’essentiel et non l’important.

Comment faire en sorte de trouver une alternative pour le monde moderne dans la course frénétique au contrôle et à la maîtrise de notre relation au monde ? Renoncer à l’accélération inexorable, technologique et économique, au travers de la quête vers toujours plus de croissance au sacrifice des ressources à notre disposition ? Il ne s’agit pas de revenir à un âge fictif et passéiste et reprendre à notre compte l’adage populaire : « c’était mieux avant » mais de réenchanter notre relation au monde.

Nous n’avons jamais eu autant la perception de pouvoir rendre le monde disponible à notre bon vouloir alors que nous n’en tirons en règle générale que frustration et vide émotionnel.

Hartmut Rosa nous propose le concept de “résonance”. Cela signifie être à l’écoute de l’indisponibilité du monde, qui en partie nous échappe, et l’accepter pour être à l’écoute de ce qui l’a à nous donner et lui répondre en retour. Ce dialogue permet une transformation réciproque et de rentrer dans un rapport dynamique. Ces moments de résonance sont ces moments imperceptibles et fugitifs que nous ne pouvons ni anticiper ni planifier mais qui permettent de révéler le côté positif et vertueux de notre humanité. Cela nécessite d’accepter notre vulnérabilité et d'accueillir l’indisponibilité du monde, d’être à l’écoute de nous-même et des éléments insaisissables qui nous entourent. Pour accueillir cette résonance, il me semble nécessaire de nous y préparer et de travailler pour atteindre une meilleure connaissance de nous-même dans notre relation aux autres et au monde. Investir sur la relation me semble un bon placement pour acquérir l’assise et la sérénité nécessaire pour aborder les défis qui nous font face.