Fabriquer en France, notre enjeu pour demain
Si le « made in France » était déjà dans notre tête avant la crise, aujourd’hui, il est devenu notre préoccupation première. En 2019, nous produisions chez mlle Cabestan déjà 30% de notre collection en France. En 2021, nous visons les 50% !
Pourquoi ?
Parce que la crise a révisé beaucoup de paradigmes. Pourquoi aller chercher loin ce que l’on peut trouver à coté ? Il y a 10 ans, la différence de coût était un argument de taille. Les productions lointaines (Chine principalement) étaient à ce point attractives qu’il était tentant de ne pas succomber. Mais depuis, le coût de la main d’œuvre a augmenté, celui du transport également…
Made in France, dans notre tête depuis l’origine
Depuis l’origine, mlle Cabestan a à cœur de proposer une mode accessible. Au début de l’histoire, pour tenir cette promesse prix, nous n’avions guère autre choix que nous fournir dans des pays comme La Chine. La France - à couts équivalents - exigeait des quantités trop importantes. Nous avions tenté des approches en 2006 et 2008 auprès de petits ateliers parisiens sans succès. Puis mlle Cabestan s’est développée. Une 10ème boutique. Une 15ème. Et la 24ème très récemment. A ce moment-là, les choses ont changé. Les portes se sont ouvertes. On a commencé à travailler avec 1 atelier puis 2 puis 5 puis 10. Aujourd’hui, 30% de la collection provient de ces ateliers parisiens.
Pourquoi pas d’avantage ?
La principale raison, c’est que la France n’est pas équipée pour tout produire. S’il est aisé pour nos ateliers français d’assembler un vêtement simple qui demande peu de façon, un vêtement complexe (type parka) relève de l’impossible. Ou à des coûts rédhibitoires. A l’inverse, La Chine a développé l’une des industries textiles les plus modernes au monde capable de fabriquer tout absolument tout mais surtout des produits qui impliquent une technicité élevée. La problématique n’est donc pas que le coût.
Que signifie vraiment made in France ?
En fait, le label est assez flou. C’est d’ailleurs plus une définition du code des douanes qu’un label. Le code précise "un produit peut être estampillé made in France s'il a subi la dernière transformation substantielle dans l'Hexagone, ce qui peut correspondre à une valeur ajoutée générée sur le territoire français d'au moins 45%". Cela signifie qu’un modèle confectionné en France à partir de matières premières produites en Asie peut revendiquer le label « made in France ». Tout ça a donc de sens que si un maximum d’étapes sont réalisées en France. A condition que cela soit possible…
Alors pourquoi cette quête à tout prix ?
Parce que cela correspond avant tout à nos valeurs, à notre positionnement de proximité, à notre adoration des belles choses, à notre amour pour la France.
En payant le salaire de la styliste, du coupeur, de la modéliste et des couturières en France, on fait marcher l’économie de notre pays.
Aussi parce que nous sommes intimement convaincus que les habitudes des consommateurs sont en train de changer. Aujourd’hui, les Français raffolent des produits "bien de chez nous", parce qu'ils les associent à l'emploi local, à la qualité et au respect des normes sociétales. Et tant pis si la facture est un peu plus salée.
Autre raison, les délais et le temps de transport. Fabriquer en Chine revient à passer un ordre auprès d’une usine plus de 6 mois à l’avance. Dans un secteur où les tendances changent tous les mois, cela est handicap. A l’inverse, produire en France tient dans un délai de 3 semaines. Il faut compter 10 jours se faire livrer le tissus, 1 semaine pour produire soit 3 semaines en tout. Qui dit mieux !