Faire moins pour faire plus... vraiment ?

Faire moins pour faire plus... vraiment ?

A chaque époque ses nouveaux concepts. Ainsi en réponse à des sociétés de plus en plus fondées sur l’abondance ou la profusion, face à la multiplication des supports des objets et en réponse à un sentiment de dissolution est apparu le concept d’essentialisme.

Théorisé en 2014 par Greg McKeown dans son ouvrage Essentialism : The disciplined Pursuit of Less, l’essentialisme prône un retour à la simplification et comme son nom l’indique à l’essentiel. Dès lors et avant même d’aller plus loin, c’est la notion même d’essentialité qu’il nous faut interroger. Cet ouvrage, très documenté, a le mérite de nous inciter à réfléchir et à questionner des concepts trop souvent monolithiques. En somme, la thèse est simple. Une multitude de tâches détourne l’individu de ses priorités. Dès lors, faire moins, se concentrer sur le plus important et de facto abandonner le non prioritaire pour recentrer l’individu autour de ses aspirations profondes. 

Cette théorie vaut et s’applique bien entendu au monde du travail mais se déploie également dans la sphère privée. Optimiser son temps plutôt que le disloquer permettrait donc un gain d’efficience et in fine un gain de temps. L’essentialisme porte donc en lui une dimension humaniste au sens où il replace l’homme face à ses priorités réelles et l’éloigne du superflu. En termes de ressources humaines, on entend trop souvent parler de situations, de pertes de repères, de perte de sens. L’essentialisme propose donc une voie vers l’épanouissement personnel et, osons le terme, vers le bien-être.

Comme tout concept l’essentialisme porte en lui certaines contradictions ! L’essentialisme revêt ontologiquement une dimension personnelle, dimension fortement subjective. En somme, il s’agirait de confronter les volontés du moi aux nécessités du nous. Comme souvent la réponse est dans l’équilibre et ne peut être dans la radicalité…

Dans l’entreprise, dans son quotidien justement, il est intéressant de constater la double portée de cette notion si on s’emploie avec effort et vigilance à la faire vivre, à la rendre concrète.

Si le rôle d’un manager consiste aussi à apporter du sens, j’aime à croire en tant que Dirigeant qu’une de mes missions est de tester avec mes équipes de nouvelles méthodes de travail, de nouvelles approches. Je suis sensible à la mise en pratique réelle du « test and learn »

Aller à l’essentiel, s’efforcer de le faire, c’est rechercher une efficacité, une efficience, dans nos tâches au quotidien en prenant le temps du recul nécessaire. Cet état d’esprit individuel impacte inévitablement et positivement le collectif… Le moi ne viendrait pas en opposition au nous mais se poserait comme un complément aussi riche qu’utile.

Chacun à la lecture de l’ouvrage se forgera son opinion. Quoi qu’il en soit, force et de constater que Greg Mc Keown apporte une pierre solide à notre réflexion contemporaine.

Source : http://bit.ly/2pML1eC 

Jérôme Herr

Chef de projets transverses

7 ans

Ce concept de focalisation a été théorisé en Allemagne par le professeur Wolfgang Mewes . Beaucoup d'ETI qui sont leaders mondiaux dans leur domaine ont mis en oeuvre la stratégie EKS. Elle préconise d'identifier et de se concentrer sur des besoins prioritaires "goulots" des clients.

Michel Brancaléoni

CEO & Co-founder ADn solutions

7 ans

Merci de ce conseil de lecteurs. Il est effectivement nécessaire de retourner ou plutôt de retrouver ce qui est essentiel dans nos choix, nos actions, nos vies. Cela permet de concilier le besoin de faire simple dans un temps d'hyper personnalisation.

André Delaforge

Gestion de Projet | Administration Fonctionnelle | Data | Objets et Territoires Connectés | Innovation Publique | Prospective

7 ans

Merci. cela me semble assez proche de la notion de Wabi-Sabi (( Wabi (simplicité, nature) & Sabi (finitude des choses et des êtres)) et d'innovation frugale (Navi Radjou & Jaideep Prabhu). Un beau paradoxe dans une société où les raisons de se perdre et les sollicitations sont nombreuses.

Sébastien Reyes

Directeur chez Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne Président du Comité Local des Banques de l’Yonne

7 ans

Belle philosophie de la vie professionnelle et personnelle qui permet de se prioriser sur les vrais enjeux et gagner les vrais batailles. Dans un monde toujours plus complexe et trépidant d'information, une vraie nécessité pour avancer sereinement et efficacement.

Dr Annaik Feve,

Neurologist and Neurofinde executive coach and investigator

7 ans

Intéressant

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