Femmes créatives & audacieuses - Episode #5: Qui a dit qu’une digital detox ne pouvait pas être fun ?
« Le temps file entre nos doigts » « On a l’impression d’être pressés comme des citrons ».
⏱ C’est ce constat qui revient en boucle au sein de la génération de trentenaires dont Margaux fait partie. Autour d’elle, ses amis se plaignent régulièrement du manque de temps de qualité à consacrer à leur entourage et à leurs loisirs.
Et pourtant, nous avons plus de temps libre et de loisirs que nos parents et nos grands-parents. Alors, d’où vient ce sentiment d’urgence et de perte de contrôle? Selon l’entrepreneure, notre multi-tasking permanent et notre usage du numérique sont à la racine de ce mal du 21ème siècle.
WHY
📲 Margaux m’explique de but en blanc que son usage actuel du numérique est le fruit de ses conviction tout autant qu’un soucis de cohérence. Son entreprise, En Cavale, s’engage pour redonner aux familles le pouvoir de passer du temps déconnecté.
« Des jeux d'enquête sans écran tellement cool que vos enfants les préfèrent à Tik Tok et la Switch. » dit leur site internet.
C’est en pleine cohérence avec la mission de sa boîte qu’elle fait un usage sobre de son téléphone, de ses emails et des réseaux sociaux.
« Il n’y a rien qui me hérisse plus que de réaliser que je viens de zoner 1h sur Facebook / le Bon coin / Vinted, sans rien accomplir de concret ».
Ses amis lui demandent souvent comment elle trouve le temps de lire Courrier International alors qu’elle est chef d’entreprise. Elle leur répond simplement qu’eux aussi ont du temps, simplement ils l’utilisent à autre chose.
Pour étayer son argument, elle me donne 2 statistiques:
(sources: *Article La Croix **Etude de l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique x UNAF)
HOW
📵 Voici la méthode de « digital detox » que Margaux a suivie en 4 étapes (la 4ème va vous surprendre)
👉🏻 Cap ou pas cap ?
1ère étape: couper toutes les notifications de son téléphone et PC pour être concentrée sur l’action en cours. D’abord des réseaux sociaux, puis de toutes les applications. Cela permet de ne pas se faire interrompre par une news ou un message en plein milieu d’une conversation ou activité demandant de la concentration. Passer au séquentiel et faire une chose après l’autre.
2ème étape: passer son téléphone en mode « nuit », le soir à partir de 22h. Enlever le côté attractif des écrans en supprimant ce qui nous rend addicts: les couleurs, les musiques, l’ergonomie… « Essaye de scroller sur Instagram en noir et blanc, sans le son, c’est c***», me dit-elle en riant.
3ème étape: désinstaller toutes les applications de réseaux sociaux (LinkedIn / Instagram / Facebook / Slack). Ça augmente la barrière à l’entrée, et on y va moins. C’est en effet plus fastidieux d’accéder à un média social depuis un navigateur, ça demande une vraie volonté.
4ème étape: mettre un répondeur sur Whatsapp : pour passer en asynchrone et ne pas se sentir obligée d’être tout le temps active sur la messagerie.
C’est son prof de sport qui lui a donné l’idée. Après un cours, elle lui envoie un message sur Whatsapp et elle reçoit en retour une réponse du type « actuellement en cours, je ne peux répondre et te recontacterai plus tard ».
C’est la révélation. La marche à suivre: 1) télécharger Whatsapp business (gratuit) et 2) mettre en place un message d’absence.
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« Je sentais que ça allait énerver pas mal de personnes mon histoire de répondeur, et je me suis dit que tant qu’à faire j’allais faire des blagues ».
Du coup son message de répondeur Whatsapp est le suivant:
Margaux reconnaît qu’elle se marre bien avec ce nouveau dispositif, qui lui permet de se prendre de bons fou-rires, de traiter les messages quand elle le veut, sans en oublier mais sans inquiéter ses interlocuteurs. WIN-WIN.
🤓 Bilan: si vous avez vraiment envie / besoin de la joindre, il faut soit lui téléphoner, soit lui faire des blagues. Soit (encore mieux) lui envoyer un petit mot par la poste.
HOW MUCH
🤯 Suite à la mise en place de cette nouvelle détox, Margaux passe désormais 2h par jour maximum sur son téléphone - incluant coups de fil, agenda, musique ou GPS.
Au niveau de la sphère pro, elle insiste pour mettre en place la même organisation au sein de son équipe. Slack est généralement utilisé en asynchrone.
« Je regarde mes emails lors de plages de temps dédiées pour éviter d’être sans arrêt dérangée et en multitâches. Je fais environ 4 checks par jour, 2 le matin, 2 le soir. »
Elle n’envoie jamais d'e-mails le soir et le week-end, pour ne pas mettre en place un sentiment d'urgence ou d'immédiateté attendue.
« La déconnexion numérique ça peut sembler un nice-to-have, mais en fait c’est un droit dans la loi française, on a trop souvent tendance à l’oublier ».
WINS & WORRIES
📖 Dans les Wins, elle reconnaît que le temps de qualité passé avec famille, amis, collègues ou devant un bon bouquin / magazine est très savoureux.
Faire en séquentiel plutôt qu’en parallèle donne plus de goût aux choses, on est plus dans l’instant présent, plus concentré.e. Une évidence, mais qu’il faut vivre dans sa chair pour l’apprécier.
Le FOMO (Fear of Missing Out) ? Elle ne connaît pas.
« Je viens du monde des médias, mais je pense que c’est inutile de regarder les infos au quotidien. Au pire c’est angoissant, au mieux on est au courant d’un flash info dont tout le monde parle à la pause café. »
En vrai, la probabilité d’apprendre une nouvelle capitale via les réseaux sociaux est assez moindre. Elle a dû en revanche s’organiser pour noter tous les anniversaires car elle n’avait plus de rappel des réseaux sociaux par exemple.
Une perte de lien social ? Non plus. Il a fallu quelque temps à son entourage pour s’habituer. Le flux messenger et la messagerie Instagram se sont taris, faute de répondant.
Ce qu’elle n’avait pas anticipé: le volume de messages LinkedIn et les sollicitations en temps réel pour son business, sujet qu’elle va devoir aborder dans les prochains mois.
🤨 Dans les inconvénients, Margaux admet qu’être déconnectée au sens littéral du terme donne parfois lieu à des situations comiques : « Ah bon tu prends le train demain ? Mais tu sais qu’il y a grève ? » Elle a bien des petits moments de solitude, mais c’est pour la bonne cause.
« Si je n’avais pas une boîte à gérer, je passerai au Nokia 3310 » me dit-elle en conclusion de l’interview. La connaissant, je sais qu'elle en serait capable.
💌 Next time, on fera l’interview par échange de courriers !
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1 ansBelle découverte ! Merci :) A quand une version pour les adultes ? 😊