FONDATION CHARLES DE GAULLE
"La mano en la mano" [Lettre n°57]
LE MOT DU PRÉSIDENT

FONDATION CHARLES DE GAULLE "La mano en la mano" [Lettre n°57] LE MOT DU PRÉSIDENT

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"La mano en la mano" [Lettre n°57]

LE MOT DU PRÉSIDENT

Chères amies, Chers amis, Plus d’un demi-siècle après sa disparition, l’ombre portée du général de Gaulle demeure féconde, comme en témoigne l’intérêt et l’attraction qu’il suscite encore partout dans le monde. C’est ainsi que le soixantième anniversaire de son voyage au Mexique a fait l’objet de nombreuses manifestations, à l’initiative des autorités mexicaines et de l’ambassade de France, dont nous rendons compte aujourd’hui. Il y a une relation particulière entre le Mexique et la France, que les aléas de l’histoire n’ont pas ternie. La lutte pour l’indépendance du Mexique, acquise en 1821, s’est faite au nom des idéaux de la Révolution française. La lettre de Victor Hugo de 1867 au président Juarez, est plus importante dans la mémoire mexicaine que le soutien de Napoléon III à l’Empereur Maximilien. On peine à imaginer l’importance de l’influence culturelle de la France jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Une importante migration à la fin du XIXème siècle installera une véritable diaspora, toujours vivante et entreprenante. Dès 1940, le Mexique et l’Amérique Latine, seront le cœur vivant des « Comités France Libre », avec 300 sur 400 dans le monde entier, dont 45 au Mexique. Ces comités, constitués notamment par Jacques Soustelle à la demande du général de Gaulle, permettront de combattre la propagande nazie, de susciter des volontaires pour combattre dans les rangs de la France Libre, et de lever des fonds. Le Mexique sera le second pays après la Grande-Bretagne à rompre avec Vichy et à reconnaître officiellement la France Libre dès le 2 novembre 1942, deux ans avant les États-Unis. C’est parce qu’il était conscient de cette dette morale, que le général de Gaulle décide de faire ce premier voyage d’un chef d’État français au Mexique en mars 1964, un an après la visite de son homologue en France. C’est un immense succès populaire, comme l’attestent les documents que nous vous donnons à lire et à visionner. Il convient de renforcer désormais les liens avec ce grand pays, trop méconnu en France, à qui notre diplomatie n’accorde pas toute l’attention qu’il mérite.  

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Avec Jean Malaurie, une « grande figure » nous a quittés. Personnalité d’un seul bloc, doté d’un charisme qui emportait tout sur son passage, il sera, dans le sillage de Paul-Émile Victor, le maître des études polaires françaises, et le créateur de la merveilleuse collection « Terre Humaine » chez Plon, qui renouvellera complètements l’approche du récit ethnologique. Très attaché au général de Gaulle, ami de Jacques Chirac, qu’il soutiendra publiquement dans son parcours dès 1981, il a livré à notre revue Espoir, un superbe texte, Quai des Français Libres, que nous vous donnons à lire aujourd’hui.  

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Quand un écrivain rend hommage à un autre écrivain, c’est toujours une étincelle qui nous éclaire. Ainsi en est-il du beau texte que nous livre Philippe de Saint Robert à propos du merveilleux livre d’Olivier Germain-Thomas, Du Fuji à l’Athos par l’Amérique. Jean Baggioni est un gaulliste corse irréductible, au parcours politique exceptionnel, maire, conseiller général, président du conseil exécutif de Corse pendant douze ans, député européen. C’est surtout une belle personne, comme l’atteste son beau livre, La Corse passionnément, recensé par Marie-Thérèse Suart-Fioravente. Thomas Gomart, directeur de l’Institut Français des Relations Internationales, édifie, livre après livre, une belle œuvre qui nous aide à comprendre le monde d’aujourd’hui. Son discernement nous guide, dans le « brouillard de la guerre » (Clausewitz), qui semble venir vers nous, comme nous le rappelle Vincent Patey, dans l’analyse de son dernier ouvrage, L’accélération de l’histoire. Les nœuds stratégiques d’un monde hors de contrôle. Franck Roubeau nous rend compte du dernier ouvrage d’Hélène Harter, Eisenhower. Le chef de guerre devenu président. Cette biographie fouillée complète utilement l’exposition « Eisenhower-de Gaulle » présentée par la Fondation Charles de Gaulle il y a quelques années et confirme le parallélisme des destins du président américain et du général de Gaulle. Et puisque le gaullisme est inséparable de la littérature, nous vous invitons à découvrir, grâce au formidable talent de François Broche, Compagnons de la Libération écrivains, qu’il co-signe avec Alfred Gilder. Bonne lecture !

Hervé Gaymard

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