FONDATION CHARLES DE GAULLE Lettre n°48 : L’épopée de Leclerc au Fezzan (1941-1943)
FONDATION CHARLES DE GAULLE
Lettre n°48 : L’épopée de Leclerc au Fezzan (1941-1943)
Chères amies, Chers amis,
On n’écrit pas l’histoire avec des si. Mais le destin de la France eût sans doute été différent si deux Compagnons du général de Gaulle, les plus proches et les plus dissemblables, Leclerc et Jean Moulin n’étaient pas morts prématurément.
Leclerc est le Compagnon du premier jour. Nul doute que s’il n’était pas mort accidentellement en 1947, il aurait joué un rôle encore plus important dans la France de l’après-guerre. Il est l’artisan du ralliement du Cameroun, l’été 40, avec des galons surnuméraires cousus à la hâte, avant de s’engager dans cette équipée formidable qui le mènera, avec ses « clochards épiques » (dixit Malraux) de la deuxième DB, du Tchad à Koufra, à Mourzouk, à Strasbourg, son objectif initial, puis outre-Rhin.
Nous revenons sur la conquête du Fezzan libyen, qui fait suite à la prise de l’oasis de Koufra, premier fait d’armes de la France Libre, sublimé ensuite par Bir-Hakeim. Après un accord avec les Britanniques qui se réservent la Tripolitaine et la Cyrénaïque, le Fezzan sera sous administration française jusqu’au 1er janvier 1952, conservant trois aérodromes jusqu’au 1er janvier 1956.
Jean Moulin, préfet radical-socialiste, qui incarne la résistance intérieure, devient l’homme de confiance du général de Gaulle. Lui aussi aurait été un des piliers de la France restaurée, s’il n’avait pas succombé sous la torture nazie. Nous avons décidé en cette année anniversaire de son martyre, de cheminer avec lui. Aujourd’hui, nous abordons un aspect méconnu de sa vie, l’artiste qui signe Romanin. Son secrétaire Daniel Cordier, avant-dernier Compagnon de la Libération à nous quitter, qui ignorait qui il était quand il le servait, deviendra galeriste après la Libération. L’art et la culture sont des formes éminentes de résistance à l’infamie, qu’elle soit brutale quand elle tue, ou plus sournoise quand elle vrille la pensée. Il faut toujours s’en souvenir.
Nul doute que dans le service de la France qu’il assuma jusqu’au 27 avril 1969, Charles de Gaulle a dû souvent penser à ces fidèles Compagnons, qu’il devait ressentir comme des membres amputés.
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Dans notre remémoration de la libération de la Corse, nous vous donnons à prendre connaissance de ce documentaire passionnant sur la vie sur l’île de Beauté sous le gouvernement de Vichy, sujet souvent méconnu.
Et nous vous recommandons trois ouvrages récents.
Jean Moulin : une nuit, une vie (L’Harmattan) de Guy Beaudoin avec une excellente préface d’Yves de Gaulle, dont nous rend compte notre ami François Berriot.
J’aime la France, sous la direction d’Alfred Gilder et de Patrice Molle (Glyphe) que chronique notre vice-président, Jean-Marie Dedeyan.
Ainsi qu’un essai stimulant de notre ami Philippe Radal, De Gaulle écrivain (Bookélis), qui nous livre de nouvelles perspectives.
Bonne lecture !
Hervé Gaymard
Président de la Fondation Charles de Gaulle
5 RUE DE SOLFÉRINO
75007 PARIS