Frédérique Alexandre Bailly, rectrice de l’”académie apprenante “ de Dijon : "nous co-construisons les indicateurs de pilotage du projet académique"
La Cardie de Dijon organise chaque année une journée académique de l’innovation où se rencontrent l’ensemble de tous les acteurs des académies de Dijon et de Besançon qui participent à des projets innovants .
La Maison des Sciences de l’Homme de la faculté des Sciences et Techniques de l’université de Bourgogne accueillait plusieurs centaines de participants le 16 janvier dernier sur le thème :
« Du concept d’apprenance aux communautés et espaces apprenants : Quelles modalités d’organisation ? Quelles modalités d’apprentissage ? »
Au programme, une Conférence - conversation de Franck Ramus, chercheur, directeur de Recherche (CNRS), professeur attaché à l’ENS, membre du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale: Des neurosciences à « l’éducation fondée sur des preuves ».
Et de nombreux ateliers débats menés par des équipes pluridisciplinaires ( méthodologie de la recherche et travail avec les chercheurs, classes mutuelles, classes inversées, aménagements de l’espace scolaire, écoles laboratoires, les cogni-classes, les Savanturiers et Minetest …)
C’était également le moment pour Frédérique Alexandre Bailly, la rectrice de l’académie, de revenir sur le projet académique qui fait l’originalité de ce territoire : activer une démarche qui vise à construire une académie apprenante.
Il s’agit, pour reprendre les termes du rapport écrit par Catherine Becchetti Bizot, Guillaume Houzel et François Taddei - Vers une société apprenante, Rapport sur la recherche et développement de l'éducation tout au long de la vie - dont il s’inspire,
que chacun des acteurs de l’académie, élève, enseignant, cadre, puisse “à son niveau construire et partager ses connaissances et ses découvertes avec les autres, documenter ses apprentissages, disposer des ressources, des lieux et des accompagnements nécessaires pour progresser mais aussi pour permettre à d’autres de s’en inspirer et d’améliorer leurs pratiques.”
Selon la rectrice, 3000 personnes ont construit ce projet académique et élaboré 380 propositions de changement . Le lancement s’est effectué le 19 septembre 2018 sur quatre sites selon les quatre axes définis dans le cadre du projet académique 2018-2022 : « Apprendre et réussir », au lycée Emiland-Gauthey de Chalon-sur-Saône, « Garantir le bien-être », à la cité scolaire Parc des Chaumes d’Avallon, « Investir son avenir », au lycée des métiers François-Mitterrand de Château-Chinon, « Libérer les énergies », au lycée Charles-de-Gaulle de Dijon.
Dans cet entretien Frédérique Alexandre Bailly fait le point sur ce projet et présente la feuille de route 2019 qui fait le pari d’une co-construction avec tous les acteurs des indicateurs permettant la mesure de l’atteinte de ses objectifs.
Réagissant aux propos de Franck Ramus selon lequel la France sait innover mais ne sait pas évaluer ses innovations, Frédérique Alexandre Bailly conclut cet entretien par ces propos :
“Innover pour se faire plaisir c’est important sinon on s’ennuierait. Mais il faut mesurer l’impact de ce qu’on a fait sinon cela ne sert à rien..L’idée de l’intelligence collective et de faire profiter les autres de ce qu’on a fait c’est d’être capable de mesurer si cela a un impact.”
Claude TRAN
Psychopédagogue et Formatrice
5 ansIntelligence collective, oui oui et encore oui