Franchise : le mythe du « profil idéal »
Après le 1er volet des quiproquos à lever avant de se lancer en franchise - dans lequel j’abordais le mois dernier les mythes de la franchise et de l'entrepreneuriat facile – penchons-nous aujourd’hui sur une autre idée reçue qui pollue la franchise, dès le premier acte de candidature posé.
Idée fausse n°2 : "Je suis sûr d'être pris, j'ai les fonds nécessaires"
FAUX. Posséder l’apport financier personnel demandé est une condition nécessaire mais insuffisante pour entreprendre en franchise. Ce qui compte, c’est la personnalité du futur franchisé. Le recrutement est aussi une histoire de feeling, et de choix réciproque. D’ailleurs, on appréciera l’apport personnel du futur franchisé surtout en perspective de sa situation personnelle et de son âge, plus que par une approche financière qui se traduit par un pourcentage minimum d’apport personnel. Chez Gamecash, nous estimons par exemple que l’engagement et la prise de risques sont les mêmes pour un primo entrepreneur de 25 ans qui apportera 20.000 € que chez un cadre dirigeant de 50 ans disposant de 70.000 €. Ensuite, il conviendra de bien vérifier que le projet, dans son envergure, cadre bien avec les moyens de l’un ou de l’autre…
Fuyez en tout cas les franchises « auberges espagnoles » qui partent du principe que rentre qui veut ; du moment que le portefeuille est bien garni et sur la seule base de l'affect. Le franchiseur doit appliquer une sélection, dans l’intérêt de l’équilibre et de la pérennité de son réseau, et savoir parfois dire NON à un candidat qui sur le papier semble correspondre au bon profil, mais pour lequel il a des doutes sur la mise en oeuvre du concept, ou sur son acclimatation à la vie en réseau… Les jeunes concepts meurent parfois d’avoir été « trop accueillants », n’ayant pas eu le temps (ou la volonté !) d’être sélectifs dans le sourcing de leurs franchisés.
Exit l’illusion du « profil idéal » du cadre supérieur avec 15 ans d’expérience dans le commerce ou la banque. C’est un contrat de franchise qui est signé, pas un contrat de travail : seul, un curriculum vitae ne suffit pas à convaincre. Encore moins une capacité financière élevée permettant de lever facilement de la dette bancaire ! Ce n’est donc pas tant les compétences professionnelles que les affinités personnelles, l’envie d’entreprendre et la capacité à respecter scrupuleusement des règles, qui séduisent un franchiseur.
Ne se lancer que si l’on adhère aux valeurs du franchiseur
J’ai un avocat, qui se reconnaîtra sûrement, et qui a coutume de dire que les bonnes franchises sont comme des grandes familles. Comment envisager partager pour le meilleur (c’est à souhaiter) et pour le pire (n’excluons pas cette hypothèse) quelques années avec son franchiseur, le personnel de la tête de réseau et les autres franchisés en place, sans savoir si l’on partage des valeurs communes ? Et à "tout seigneur tout honneur", apprécie-t-on le chef de famille à savoir le franchiseur ?
Pour être heureux en franchise, il faut être en adéquation avec l’enseigne, la marque, la stratégie et ne pas seulement s’y engager parce que l’activité vous semble très rentable. Un candidat n’a pas plus d’intérêt à rejoindre un réseau avec laquelle il ne partage aucune valeur qu’un franchiseur en a d’embaucher un entrepreneur indifférent au concept éprouvé et aux méthodes qui ont fait sa réussite. Débutant ou expérimenté, seul ou en couple… Ce qu’un réseau recherche avant tout est un partenaire fiable pour porter son concept et son image, et porter hauts les couleurs de la marque auprès des clients.
La franchise est une forme de collaboration originale, collaborative et profondément vertueuse quand elle est bien mise en oeuvre : une relation gagnant-gagnant dans laquelle chacun des partis doit s’y retrouver et partager une vision commune. Sans affinités avec le produit ou service, les valeurs et l’esprit de l’enseigne, quel est l’intérêt pour le candidat ou le franchiseur de s’engager dans ce partenariat ? Imaginez-vous un seul instant un candidat à la franchise pour un concept Burgers et qui soit végétalien, ou un futur boulanger qui soit allergique au gluten et à la farine ?
Avoir déjà entrepris n’a finalement pas tant d’importance, un franchiseur doit savoir donner leur chance à ceux qui ont toutes les qualités requises, l’envie de rejoindre le réseau et surtout toutes les aptitudes requises pour être entrepreneur. Car c’est là aussi toute la responsabilité sociale d’un franchiseur : aider ceux qui le méritent. Quand la franchise a atteint l’âge de la maturité, elle permet aussi aux salariés qui la composent et qui le souhaitent, de devenir eux-mêmes franchisés. En ce sens, c’est aussi un magnifique ascenseur social !
Comme le dit si bien Dominique Rousset, fondatrice et directrice de l’Indicateur de la franchise, aux candidats qu’elle accompagne : « La condition la plus importante de la réussite, c’est vous ! ». Et c'est ce vous que le franchiseur cherchera à rencontrer afin d'écrire ensemble quelques pages entrepreneuriales.
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🧩 MEDIATEUR professionnel chez Cour d’Appel de Paris et Versailles
7 ansla 1ère leçon à retenir un par importante de probabilités mais aussi compter sur l'inconnu et l'improbable. Tout peut toujours arriver...
Chargé de formation Groupe FBD.
7 ansQuel plaisir que de lire l'avis d'un franchiseur sur la relation gagnant gagnant de la Franchise (idée originelle de ce système) de choix mutuel entre le Franchiseur et le Franchisé, et de Responsabilité sociale ! Bravo pour ce billet et surtout cette vision du commerce organisé.
Entrepreneur collaboratif | Investisseur participatif
7 ansDixit Me Hubert Bensoussan ? Référent & incontournable sur le sujet de la franchise ! 😉