Génération COVID-19 ou pas...
Face aux conséquences économiques de la crise, les étudiants et jeunes diplômés font partie des publics en première ligne.

Génération COVID-19 ou pas...

Depuis la fin du confinement c’est le jeu de qui arrivera à déterminer les conséquences et les modalités de ce fameux monde d’après, que nous expérimentons au quotidien. Force est de constater que ce nouveau monde ressemble fortement à l’ancien : nos systèmes économiques et politiques sont les mêmes, nos modèles de pensées restent majoritairement les mêmes, nos attentes se maintiennent au même niveau.

Concernant l’emploi la situation est et restera historique en tout point : le 12 mai 2020 la France a atteint son pic de demandes de chômage partiel, avec 12,3 millions de demandes. En parallèle, entre le 17 mars 2020 et le 3 juin 2020 il y aurait eu, au minimum, 12 000 cessations d’activité uniquement dues au coronavirus. Nous sommes donc passés d’un environnement économique prospère à une économie plus contractée que pendant la crise de 2008 avec le confinement en guise de pont et d’élément déclencheur.

Le chômage partiel englobe d'innombrables situations personnelles, celles-ci suscitent de l'anxiété et de l'incertitude, certes moindre que celles qui auraient pu faire suite à une incapacité de mise en oeuvre de ce même chômage partiel mais tout du moins réel et perceptible. Si l'on regarde les faillites, celles-ci engendrent et engendreront, sur le temps long, des catastrophes sociales et économiques importantes pour des millions de Français à travers notre pays. Cette grille de lecture binaire tend à démontrer qu’il y a un phénomène de continuité évident dans nos vies respectives, ce phénomène dilue fortement le discours aliénant du “monde d’après”. 

Je tacherai au cours de cet article de me concentrer sur la thématique de l’accès à l’emploi des primo-accédants, également appelés “Génération Covid” par les médias de tous bords. Mon objectif est de partager des conseils qui permettront, à ceux qui les liront, de développer leur confiance en l'avenir, car la jeunesse ne doit pas se laisser imposer son destin par les multiples cris d'orfraie, sonnants et trébuchants.

Non il n’est clairement pas le moment de baisser les bras ! 

1. La réponse étatique : Le cadre

Nous avons tous entendus lors de son allocution du 14 juillet 2020, notre Président de la République marteler que « notre jeunesse doit être la priorité de cette relance».En outre, nous entendons, en boucle, le chiffre de 750 000 jeunes qui vont chercher à s’insérer professionnellement, cet automne, dans un contexte économique très difficile. S’il est indéniable que le marché de l’emploi connait une forte contraction, on peut reconnaître qu'il existe de nombreuses possibilités d’insertion et je vais m’atteler à balayer les différentes “strates” de ces dispositifs.

En réponse à cette situation lors du plan de relance le gouvernement a annoncé une enveloppe de 6,7 milliards d’euros sur 2020-2021 pour soutenir l’emploi des jeunes. Il y a deux leviers principaux dans cette enveloppe : inciter les employeurs à recruter grâce à un système de prime à l’embauche et accélérer la formation des jeunes vers les métiers émergents.

Si vous n’êtes pas au courant des mesures du “Plan Jeunes” voici un rappel succinct ci-dessous :

Prime à l’embauche : 

  • Une compensation de charges de 4 000 euros pour tout jeune recruté entre août 2020 et janvier 2021.
  • Une aide exceptionnelle de 5 000 euros pour recruter un alternant de moins de 18 ans ou de 8 000 euros pour recruter un alternant de plus de 18 ans.
  • 100 000 missions de service civique supplémentaires pour permettre à des jeunes de s’engager dans des associations.

Métiers émergents : 

  • 100 000 nouvelles formations qualifiantes ou pré-qualifiantes qui seront proposées aux jeunes sans qualification ou en échec dans l’enseignement supérieur.
  • 16 000 formations dans le secteur du soin pour doubler les capacités de formation des aides-soignants, des infirmières et des auxiliaires de vie dans les 5 prochaines années.
  • 35 000 formations numériques pour les jeunes non-qualifiés en 2020 et 2021.
  • Des parcours individualisés pour 35 000 décrocheurs entre 16 et 18 ans d’ici fin 2021.
  • 26 500 places supplémentaires pour poursuivre des formations en études supérieures, en CAP et BTS à la rentrée 2020.

Prenez le temps de regarder les conditions d'accès à ces dispositifs, ils sont faits pour aider un maximum de personnes, nous avons la chance d'être dans un pays qui offre un soutien de qualité pour ses concitoyens. Néanmoins vous pouvez vous dire que tout ceci est abstrait, trop éloigné de votre quotidien et que votre avenir repose uniquement entre vos mains. Le sous-chapitre suivant sera plus orienté sur des conseils activables à l'échelle de l’individuel.

2. Les ressources internes : L'individu

Voici les principes qui me semblent essentiels pour aborder cette période de transition ou de recherche d’emploi : 

1.Ne jamais cesser d’apprendre : l’apprentissage est une source de savoirs en continu et peut prendre toutes les formes. Que vous soyez scolaire, peu scolaire, l’apprentissage est avant tout un état d’esprit. Si vous n’aimez pas lire, n’êtes pas académique ou un rat de bibliothèque, passez de la théorie à la pratique, expérimentez, engagez-vous, restez informés.

Aujourd'hui vous disposez dans votre poche d'un accès à toutes les formes possibles de consommation d’informations, le champ des possibles est donc illimité.

Si vraiment, vous n’avez aucune inspiration/idée d’un thème, discipline, art qui pourrez vous plaire, suivez l’actualité et sentez ce qui fait écho en vous. Inspirez-vous de vos proches ou de personnalités publiques pour commencer à investiguer un sujet, une discipline, un art. Faites preuve d’imagination ! 

2.Toujours se fixer des objectifs à court terme : si le monde d’avant était “VUCA” (volatility, uncertainty, complexity, ambiguity) le monde d’après l'est d’autant plus, ce qui augmente le degré d’incertitude, perturbe nos croyances et habitudes. Dans ce contexte, je vous recommande fortement d’adopter la stratégie “des petits pas”. 

Cette stratégie n’est pas une démarche temporaire avec un début et une fin, c’est plutôt un mode de vie au quotidien.

Cet état d’esprit vous permettra : dans un premier temps d’apprendre à vous adapter; puis de vous dépasser et de réaliser des choses, de plus en plus importantes. Votre rigueur sera votre meilleure alliée, il faudra donc que votre objectif vous tienne réellement à coeur.

3.Toujours penser collectif : Vous n’êtes pas tout seul peu importe votre situation personnelle. Votre famille, vos amis, vos rencontres, vos collectivités sont des espaces où vous pouvez trouver appui et/ou inspiration pour aller de l’avant. Lorsque vous avez défini votre objectif, qui vous tient à coeur, prenez le temps d’identifier QUI pourrait vous tirer vers le haut afin de trouver votre élan.

Dans cette étape il faut avoir un bon mental, n’abandonnez jamais car plus vous progressez vers la réalisation de vos ambitions, plus vous comprenez la profondeur et le vrai sens des mots travail, persévérance et détermination.

Enfin, votre meilleur mentor est la personne qui a déjà réalisé ce que vous désirez. Osez communiquer avec elle et, si votre détermination est assez forte, il y a de très grandes chances que cette personne vous épaule dans votre cheminement.

4.Toujours consolider sa confiance : pour bien comprendre ce pilier il faut voir la confiance en soi comme un mécanisme. Plus on s’estime, plus on a confiance en soi. Plus on a confiance en soi, plus on prend des décisions d’action et plus on s'affirme. Plus on agit, plus on a confiance en soi, et donc plus on s’estime. Voilà pour le principe et la boucle est bouclée.

Pourtant cela ne répond pas à la question suivante, qu’est-ce que la confiance en soi ? La confiance en soi se réfère à nos actes, et non à nos pensées.

Avoir confiance en soi signifie donc être confiant dans notre capacité d’agir de façon adaptée à une situation donnée.

Deux notions fortes apparaissent : l’acquis et l’adaptabilité. Concernant l’acquis il provient de nos réalisations, de nos actes. Par exemple, une fois que vous avez obtenu votre bac on ne peut plus vous le retirer, c’est un acquis. On puise donc sa confiance dans ses réalisations. Concernant l’adaptabilité c’est la suite logique mais elle requiert un nouveau degré d’apprentissage : on garde son acquis mais on tire des leçons de nos réalisations précédentes ce qui nous permet de mieux nous comporter, de mieux anticiper, de mieux gérer des situations auxquelles nous avons déjà été confrontées. 

5.Toujours identifier plusieurs scénarios : pour éviter de subir l’incertitude même dans une pratique de petits pas au quotidien, il est important d’entrainer sa réflexion en identifiant plusieurs chemins permettant d’arriver au même endroit. Le cas échéant vous serez soulagé d’avoir anticipé d’autres options potentielles à l’atteinte de votre objectif. Vous passez de la possibilité de subir à la possibilité d’agir, ce qui est d’autant plus simple avec un objectif à court terme, vous devenez acteur de votre quotidien. Cet exercice demande une extrême rigueur et reste faillible car vous contrôlez uniquement vos actes et non pas ceux des autres.

Il y aura toujours des facteurs exogènes que vous ne contrôlerez pas et qui vous pousseront à continuer d’imaginer de nouvelles solutions.

Au bout d’un certain temps, ce réflexe pourra être valorisé comme une compétence rare sur le marché du travail : la capacité d'adaptation à haute fréquence basée sur de l'analytique est synonyme de décision éclairée et vaut de l’or.

Peu importe vos ambitions professionnelles ces 5 piliers sont fondamentaux pour votre développement personnel et donc votre employabilité à court et moyen terme. Je précise que c’est un point vue personnel issu de ma propre expérience, néanmoins je suis convaincu que ces piliers seront partagés par un maximum d’entre vous. Je prendrai tous les commentaires du moment qu'ils restent dans le champ constructif.

Pour réflexion :

« Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. » Blaise Pascal

Plus jeune j'étais un garçon impuissant face aux différentes injonctions que je percevais de la société, celles-ci semaient en moi la graine du doute, au point de ne plus savoir ce qui était conforme aux attentes de la société pour mon développement personnel. Pendant longtemps, j’ai suivi les avis, les intuitions, les insinuations placés par d’autres sans savoir que je plaçais mon destin entre leurs mains. 

Faire société n’est pas imposer des standards à tout bout de champ, je crois que faire société consiste à permettre à chacun de faire sa place et d’oeuvrer mutuellement, à nos échelles respectives, pour atteindre un point d’équilibre juste et efficace. 

Il n’y a pas de déterminisme, il n’y a que la poursuite de ses rêves les plus fous avec sérieux et détermination. Les diktats ne peuvent rien face à la rigueur, ne laissez jamais quelqu’un décider pour vous de ce qui serait bon pour vous. Prendre le contrôle sur soi ne veut pas dire imposer aux autres son logiciel c’est au contraire utiliser son logiciel pour faire corps avec la société et participer à la concorde nationale. Trouver votre équilibre vous permettra de trouver votre clarté d’esprit, votre compétitivité, votre hauteur de vue. 

L'esprit d'entreprise joue un rôle essentiel dans l'émergence de citoyens, responsables et engagés, qui leur permet de suivre le chemin de l'émancipation face à tous les obstacles qui pourraient se mettre en travers de leur volonté. Alors oui je n'ai pas honte de dire que je ne crois pas à la génération sacrifiée mais à la génération audacieuse !

J’espère avoir pu vous apporter, au delà du témoignage de mon expérience, des leviers de confiance pour être efficace dans vos projets et aspirations.

Bravo à tous ceux qui ont pris le temps de lire ce texte jusqu’à la fin, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne continuation.

Le sujet vous inspire ? N’hésitez pas à le dire en commentaire. 

Jack-Hermann N.

Global FinTech C-Executive | Financial Solutions Innovator | Growth Transformation Leader & Investor/Advisor | Chief Operating Officer & Co-Founder@TradeIn 🚀 "Let's enable SME to get paid earlier & financed quicker"🚀

4 ans

Merci du partage...bel article!

Johanna Rocton

EMEA Innovation Product Manager

4 ans

Excellent Samuel ! Merci pour ce partage.

..Christine Fanny T.

PMO Sénior,Portefeuille projets| Directrice de programmes (CDI) | IT & Finance +10 ans d'expérience, Leadership de programmes complexes| Résultats tangibles 👇Ouverte aux opportunités au Luxembourg et France

4 ans

Merci Samuel Tamba pour cet article..Que s'est il passé post guerre mondiale..Croyons en notre capacité à nous renouveler, à nous adapter et à rebâtir notre société...Arretons ce pessimisme. Parmi les mesures fiscales l'Allemagne a baissé la TVA Pourquoi pas nous ?

Karine Boullier

Head of Industrial Upskilling @Sanofi Digital Transformation, Operational Excellence and Learning Strategies. Global Learning and Development

4 ans

Très utile tribune de Samuel Tamba ! Pour ma part je ne saurais insister assez sur son bon conseil #3: la puissance du collectif !!! 🤜🤛

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