Haut Potentiel intellectuel, et alors ...
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Haut Potentiel intellectuel, et alors ...

Comment savoir si j'ai un HPi ?

C'est très facile !

Quand je suis gamin je dis ce que je ferai quand je serai grand et on me répond : "Ça ne sera pas possible !"

Quand je prends ma retraite et que je raconte ce que j'ai réalisé on me répond : "Ce n'est pas possible !

Tout commence la seconde année de l'école primaire quand mon petit frère saute la première classe et que s'inventent les Bois Brothers. Les enseignants et les parents qui ne doutent de rien donnent aux deux frères le même impératif : "Il faut que tu sois premier de la classe !" Dans leur infini sagesse ils n'ont pas remarqué qu'il n'y a qu'UNE place de premier !!!

La plaisanterie va durer pendant dix ans avec le petit frère toujours premier de la classe et l'ainé qui doit trouver comment occuper son HPi. Pour commencer, l'ainé apprend à jouer du banjo, de l'harmonica chromatique, de la flute baroque, de l'euphonium, de la clarinette, du saxophone et des guitares. Ça occupe déjà un petit bout de la semaine.

Ensuite faire partie du groupe théâtral, être animateur du journal du lycée, créer un Club Unesco, être archiviste et chanteur dans la chorale. Tout en étant rat de bibliothèque.

Il faut quand même faire un peu de figuration à l'école. Un truc génial pour utiliser sont HPi c'est de faire des exposés. En classe de 5ième, une enquête approfondie sur les Chemins de fer français. En classe de seconde la tectonique des plaques et la dérive des continents, en terminale le suicide. Et puis Giuseppe Verdi en long et en large, l'antisémitisme et le racisme, les Pays Bas.

Une autre astuce est de faire des tâches scolaires qui ne sont pas demandées. Par exemple faire des rédactions puis des dissertations plus longues que la normale.

Hors école, réparer tout ce qui bouge : deux roues, quatre roues, électrophones, machines à coudre, armes à feu. Pour réparer il faut avoir une trousse à outil. Quand on a une trousse à outil ... on répare. Même à l'école on trouve des trucs à réparer.

Quand on a mis le bras dans l'engrenage "occuper son HPi" on entre très jeune dans le triptyque métro-boulot-dodo. Autrement dit on n'a pas le temps de faire autre chose que de bouquiner, jouer de la musique, chanter, réparer, écrire.

J'exagère un peu. J'ai "quelque peu" tapé dans un ballon de foot en bas de l'immeuble puis tapé dans une balle de tennis.

Quand je suis adolescent, je veux être musicien, électronicien et interprète. On me dit : "Il faut choisir". Erreur fatale ! Je serai électronicien. Je serai ingénieur autodidacte. Je serai interprète en électronique et en sciences de l'homme. Je jouerai de la musique sur les cinq continents. De la gaïta au Maroc, du ukulele dans l'Océan indien, de la country chez les Cow boys, de la flute avec un Chinois, du djembe avec des Africains, de la bombarde bretonne en Allemagne, de la flûte indienne à Londres, de la guitare espagnole au Danemark.

Je chanterai en français, anglais, allemand, italien, espagnol, hébreu, russe, ukrainien, mongol, chinois et sanscrit. Et dans des langues amérindiennes, africaines, balkaniques, etc.

Je fais partie des HPi à qui il ne faut surtout pas dire : "Ça ne marchera jamais !" J'ai fabriqué des instruments de musique - cordes, vents, percussions. Après ma retraite j'ai préparé le bac "vite fait" avec WikiPédia et France culture et je l'ai eu. Avant ma retraite, j'ai écrit une thèse de doctorat "dans ma cuisine" comme le disait le patron du labo, Philippe Dumas.

Je raconte tout ça parce que les gens qui ont la télé me parlent de la série HPi sur TF1. Je n'ai pas été femme de ménage - comme le personnage de la série - mais, en sortant des jupes de ma Maman, j'ai commencé à me frotter à la vraie vie en étant ouvrier à l'usine, ouvrier du bâtiment et aide sous-archiviste à l'Assurance maladie.

Des fois on me pose la question : "Et ça te fait quoi d'être HPi ?" Dans 99% de ma vie, je n'ai pas "réalisé" que j'étais HPi. Quand je décroche un job de responsable de veille chez Alcatel parce qu'il faut connaître suffisamment l'électronique, l'informatique, les télécoms et être bilingue je ne fais pas le lien avec être HPi. J'ai juste horreur de la plage et je passe mes vacances à lire des articles académiques d'électronique, etc. en anglais, etc. Un jour je suis même parti en vacances en avion avec une thèse de mille pages !!!

Quand les Nations Unies demandent à la France de leur envoyer un expert et que je me retrouve à Genève je ne fais pas le lien avec être HPi. Juste j'ai bien aimé former des techniciens et des ingénieurs sur les cinq continents et comme mon grand-père paternel était un didacticien et que je l'ai vu enseigner j'avais ça "dans le sang". Je n'ai aucune idée que des didacticiens en technologies de demain en anglais qui veulent bien partager, il n'y en a pas beaucoup sur la planète.

Quand je décris l'Internet de 1996 en ... 1981 je ne fais pas le rapport avec mon HPi. Juste je sais lire "entre les lignes" de ce qui est écrit dans les publications académiques de 1980. En 1996 a lieu à Paris la cinquième conférence du World Wide Web. Murray Goldberg présente son outil pour l'université virtuelle WebCT. Là aussi il faut lire entre les lignes. Ma spécialité devient d'imaginer les enjeux didactiques et pédagogiques de la formation via le Web. Lorsque j'écris des publications prémonitoires puis un mémoire sur le sujet je ne fais toujours pas le rapport avec le fait d'être HPi. Juste je joue à être demain.

Ma vie a toujours été dans le futur. Mais il n'y a pas besoin d'avoir conscience de son HPi pour vivre dans le futur. C'est juste naturel. On se lève le matin et on pense comme les gens penseront dans dix ans, dans vingt ans. On écrit des publications académiques qui sont lues par deux pelés et trois tondus qui sont eux aussi dans le futur. On ne se rend pas compte que l'on est sur une toute petite île avec un tout petit nombre de gens.

Si ! A partir du moment où il y a des boutons "je te like" sur les publications je vois bien que je n'ai pas beaucoup de like parce que je n'ai pas beaucoup de lecteurs. Mais ça change quoi de pas avoir de like ? Le cerveau HPi continue à fonctionner à fond même sans likes !!! Et puis quand on a plus de deux mille documents en ligne, ça arrive quand même à faire des visiteurs et des like !!! Même que des fois on passe à la télé !!!

Et puis, quand on vit dans le futur, on est toujours sur une nouvelle plateforme avec deux pelés et trois tondus !!! La solitude est juste un état ordinaire. Et si je veux échanger avec des gens il suffit que je prenne un instrument de musique et que je "traine" dans un endroit en vrai ou en ligne où il y a des gens qui font du blues, du jazz, du playin for change, un boeuf de djembés.

Même sans instrument de musique, on peut faire du scat, du gromelot, du charabia, du gibberish, du gobbledygook et différentes sortes de khoomei.

Faut juste le HPi qui va avec ...

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Faut juste le HPi qui va avec



Jean François Roche

Administrateur et Président de la commission Innovations et Industrie du Futur chez Comité France Chine

3 ans

On peut être aussi enseignant et marquer les esprits d’anciens élèves même 3 décennies plus tard...😉

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