Histoires de transfo - Accélérer

Histoires de transfo - Accélérer

On parle beaucoup d'accélération dans mon travail. Mon poste, même, vise l'accélération. On a des Digital Accelerators en interne, on accélère la transformation...

Le message qu'on reçoit immanquablement avec toute cette terminologie de l'accélération, c'est la vertu de la vitesse.

Mais faut-il tout accélérer ? Est-ce que parce que ça va vite c'est vertueux ? Est-ce que tout doit aller vite ?


Pour ne citer que lui (mais c'est une bonne référence, vous en conviendrez), j'en appelle à l'ami Jean :


 Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
 Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.


Ca m'a fait penser à mes cours de conduite (il y a loooongtemps). Tellement longtemps qu'on apprenait encore à conduire avec une voiture équipée d'une boîte de vitesse. Et tout l'enjeu, toute la subtilité (au-delà de ne pas foncer dans un platane, ou écraser une grand-mère), c'était d'apprendre à appuyer sur l'accélérateur juste assez pour impulser le mouvement en libérant l'embrayage, mais pas trop sinon tout calait.

Je crois que c'est l'image exacte de ce que je cherche à exprimer : accélérer, oui, l'idée est clairement de prendre de la vitesse pour aller d'un point A à un point B (puis C, mais ça c'est parce que j'aime les feuilles de route à long terme), mais si on néglige le subtil dosage de l'embrayage, le pied sur l'accélérateur devient plus un problème qu'une solution.


Oui accélérer, bien sûr, la réalité nous le rappelle incessamment : il suffit de regarder les chiffres de progression de l'adoption de nouveaux outils dans tous les aspects de la vie économique : pour atteindre 50 millions d'utilisateurs, il a fallu 68 ans au transport aérien, 50 ans au téléphone, 22 ans au téléphone portable, 2 ans à Twitter, et 19 jours à Pokemon Go* . Penser face à ça que ralentir serait la solution... relève du doux rêve.

Mais penser que parce que beaucoup de choses accélèrent, tout doit accélérer relève aussi de l'illusion. Les révolutions industrielles successives n'y ont rien pu : l'humain met toujours en moyenne un an à apprendre à marcher, a toujours besoin en cible de 7 à 8 heures de sommeil par jour, et idéalement de 3 repas.

Et quand on accélère la transformation du business, on s'adresse immanquablement à des humains : des personnes avec un degré personnel et unique d'absorption de la nouveauté, une capacité donnée d'apprentissage et un besoin personnel variable, mais incontournable, de conviction et d'appropriation (j'en ai parlé déjà à de nombreuses reprises).

C'est toute la beauté je crois de l'exercice d'accélération. 

Accélérer avec tout le monde, sans faire caler la machine. Trouver ce subtil dosage entre appuyer sur la pédale de droite, et libérer celle de gauche (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...).

Alors, en route !


*(source Visualcapitalist.com)


Pourquoi des "Histoires de transfo" ?

J’ai eu envie de partager quelques anecdotes, idées et inspirations glanées au cours de plusieurs années au service de la transformation, d’abord au sein du secteur public, maintenant dans le secteur privé. Si elles s’inspirent d’expériences vécues et bien réelles, ces opinions ne sont que le reflet de ma perception ou de mon analyse personnelles et n’engagent ni mes employeurs précédents ni mon employeur actuel.

Sages paroles Anne merci!

En tous cas, je n'ai pas accéléré la lecture de cet article car c'est toujours un plaisir de te lire !

Anne Willot

Transformation/ Change/ Tech at scale

3 ans

une métaphore que je dédicace à Damien Boccon-Liaudet ✅ bien sûr

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