Humeur du jour... De la responsabilité du dirigeant...
Discussion avec un ami qui travaille dans une grande banque française.
Quand je l'entends parler du management général de cette dernière, je ne peux m'empêcher de penser qu'ils sont déjà morts sans le savoir.
Appliquer des méthodes et des stratégies des années 80 est juste une manière de signer la fin d'une entreprise des années 2020...
Chaque année, les objectifs deviennent toujours plus exigeants alors qu'intéressement et part variable diminuent...
Le secteur bancaire avait la chance d'être assis sur une manne où il n'y avait pas besoin d'être performant dans sa relation client, dans son management interne, dans les SI, dans la RSE... Avec les nouveaux entrants, ceci est révolu et si personne ne vire les dirigeants actuels de cette entreprise... les salariés du réseau iront tous bientôt pointer chez Pôle Emploi...
Quand on constate les conditions de travail, les critères de promotion internes, la pauvreté des outils de pilotage, la piètre performance du SI (pannes ou bugs quotidiens récurrents), l'asynchronisme de la remontée des données d'activité, la lenteur de la transformation numérique interne, la centralisation des centres de responsabilité (suppression des délégations), la distanciation des dirigeants avec le business, l'absence de différenciation de l'offre, l'entêtement à ne pas écouter le terrain et les clients, l'absence d'organisation concernant la continuité d'activité (votre conseiller par en vacances, personne ne traite ses dossiers - même pas une redirection des mails...), l'absence d'analyse stratégique "banque de réseau vs banque en ligne", la politique radicale de "cost killing (au détriment de la business efficiency) plutôt que de "Value creation"...
Qui peut penser que les clients d'une banque de réseau ont envie d'attendre plus d'un mois pour obtenir un rdv avec leur conseiller?
Qui peut être dirigeant en 2017, le savoir depuis des mois voire des années et ne rien proposer pour améliorer cela..?
Qui peut apprécier les performances commerciales d'un conseiller juste sur le chiffre des ventes brutes sans intégrer la marge et/ou les chiffres des comptes clôturés?
Qui peut encore penser que le client accepte de bonne grâce la dématérialisation des relevés de compte en sachant parfaitement que ces derniers représentent un poste de coûts non-négligeable sans voir, ne serait-ce qu'une infime partie de ce gain, diminuer son forfait de compte (je suis le client, personnellement, je fais bien attention de rester en mode papier rien que pour cela)?
Qui peut imaginer que le client qui à une autorisation de découvert de 2000,00€ se retrouve avec un forfait de plusieurs euros même s'il n'a été à découvert que de 1 euros sur son compte à un moment dans le mois?
Bref, Mesdames, Messieurs... Prenez votre retraite (ou vos responsabilités... mais ça m'étonnerait vraiment)
De là à penser que c'est un objectif caché à termes... car j'ai dû mal à croire que ces dirigeants aussi éduqués ne lisent rien depuis 30 ans.
Le capitalisme à l'ancienne est en rupture car il est devenu seulement financier, qu'il ne redistribue plus les richesses aux salariés (voir le niveau des salaires dans cette banque !), ni la valeur aux clients (toujours moins pour toujours plus cher !) ...
Quand j'entends certains de mes collègues, dirigeants d'entreprises, dans les soirées "mondaines", j'ai juste envie de leur dire: "mais sinon, t'aimes bien la pêche à la ligne?" Pour éviter de craquer, je n'y vais plus d'ailleurs...
Gérant du Château Erigoye
7 ansUne analyse que tout bon chef d'entreprise a pu observé...C'est très bien dit mon cher Olivier...
Founder & CEO Baritec
7 ansTellement vrai mon ami Et surtout dans les grandes entreprises ou l’humain n’est pas pris en compte