IA paradoxale-Mes Flashs de la Semaine #11
C’était la semaine des paradoxes ! D’un côté, Google menacé de démantèlement au moment où deux Nobels ont été accordés à trois scientifiques, qui ont mené leurs recherches chez Google Deep Mind.
Et de l’autre, un des prix Nobel de physique, Geoffrey Hinton, distingué pour ses travaux pionniers avec John Hopfield sur les réseaux neuronaux artificiels à la base du développement de l'IA moderne, sur les dangers desquels il alerte, craignant que les machines ne surpassent l’intelligence humaine, posant des risques pour l'emploi et la sécurité.
Paradoxe encore : Demis Hassabis de Google DeepMind a aussi averti des risques potentiels liés à l'IA, rappelant son rôle « à double usage », le jour où il se voit décerné avec John Jumper, le prix Nobel de chimie 2024 pour le développement du modèle d'IA AlphaFold, capable de prédire la structure des protéines à partir de leurs séquences chimiques.
Utilisé par 2 millions de chercheurs dans 190 pays, AlphaFold a permis des découvertes majeures, telles que la compréhension de la résistance aux antibiotiques et la création d'enzymes décomposant le plastique.
Ce beau doublé de Google met en lumière sa puissance dans l’IA…juste au moment où le Département de la Justice (DOJ) américain recommande des mesures antitrust contre le géant Tech, envisageant un démantèlement.
Parmi les solutions envisagées : interdire les accords de distribution par défaut avec Apple et Samsung, partager des données avec les concurrents, et limiter l'accès exclusif de Google à ses propres fonctionnalités d'IA.
Le DOJ cherche à freiner la domination de Google en imposant des mesures structurelles qui pourraient transformer le marché de la recherche et l'accès aux technologies d'IA.
Un paradoxe et une tuile, alors que la guerre fait rage entre les rivaux de la Tech et que Google perd du terrain face à TikTok et Perplexity sur le Search.
Bonjour et bienvenue dans cette newsletter, qui paraît exceptionnellement un dimanche pour cause de retour d'Inde ! Vous êtes plus de 3100 abonné.e.s et je vous remercie de votre accueil et de vos partages qui font connaître Mes Flashs de la Semaine.
« Nous n'avons aucune expérience de ce que c'est que d'avoir des objets plus intelligents que nous », a déclaré Geoffrey Hinton, pointant que l’IA est un atout pour le domaine de la santé, mais s’inquiétant que les choses deviennent incontrôlables.
« Pour l'instant, (les systèmes d'intelligence artificielle) ne sont pas plus intelligents que nous, mais je pense qu'ils le seront bientôt » a-t-il déclaré dans une interview à la BBC.
Le sujet de la sécurité de l’IA était également au cœur des débats du GTS Innovation Dialogue, qui avait lieu à Bengalore les 8 et 9 octobre, et auquel j’étais invitée à participer par le gouvernement indien.
Car l’Inde, qui veut définitivement jouer un rôle de premier plan sur ces sujets, s'apprête à lancer un Institut sur la sécurité de l’IA pour construire un écosystème d'IA sûr et fiable.
Le GTS Innovation Dialogue avait été précédé d’une journée d’ateliers autour des infrastructures publiques numériques pour accélérer l’innovation, avec une quarantaine de participants du monde entier.
Et il faut dire que ce que l’Inde a réalisé grâce à ces infrastructures numériques publiques est juste impressionnant.
D’abord en lançant l’Aadhaar en 2009. Ce système d'identification unique, basé sur les données biométriques, permet à chaque citoyen d'obtenir un numéro d'identité unique.
Ensuite avec l’UPI, un système de paiement instantané lancé en 2016. Cette plate-forme rend les paiements numériques aussi simples que l’envoi d’un message texte.
Le plus petit vendeur de rue peut se faire payer via un QR Code et même s’il est analphabète, un message vocal sur son téléphone l’informe que la somme a été versée.
L’Inde a aussi lancé DIKSHA, une plateforme numérique qui centralise les ressources pédagogiques pour les enseignants et les étudiants. Elle contient des manuels numériques et des outils pour la formation continue des enseignants.
En complément, depuis 2023, des entreprises comme Byju’s, Unacademy, Vedantu ont créé des plateformes d’apprentissage en ligne avec des évaluations basées sur l'IA. Et des tuteurs virtuels assistent les élèves dans des matières complexes.
A certains égards, l’Inde est bien plus avancé que beaucoup de pays occidentaux, y compris la France.
Alors évidemment tout n’est pas rose et comme me l’expliquait les journalistes de l’AFP et du Monde rencontrés lors de la soirée de gala, le sujet de la formation est crucial pour l’Inde.
A côté des prestigieuses écoles qui forment les meilleurs ingénieurs sur lesquels OpenAI jette son dévolu au détriment de ceux sortant du MIT, il y a un énorme besoin de formation, entraînant du chômage.
La fracture numérique persiste entre les zones urbaines et rurales, en particulier sur l’accès à Internet haut débit...sans parler de la pauvreté, qui est loin d’être éradiquée ! Paradoxe encore.
Dernier détail croustillant, et assez révélateur de l’avance du pays dans le digital, le département gouvernemental de la consommation propose désormais officiellement aux citoyens de faire rédiger des courriers de réclamation par ChatGPT.
Les clients insatisfaits sont eux aussi augmentés !
Et cette montée des « custobots », ou robot client, était au centre de la conférence, que j’ai donné jeudi,-deux jours après avoir atterri à Paris-, lors du Digital Tour Ima à l’invitation de Catherine LARDY💫 , en charge de l’innovation pour le groupe IMA (Inter Mutuelle Assistance). Le thème : L’IA, nouveau paradigme de la Relation Client.
Gartner prédit qu'en 2030, ces systèmes autonomes capables de négocier et d’acheter des produits de manière autonome représenteront une part significative des revenus dans plusieurs industries. Il faut se préparer à des relations avec des clients augmentés, des IA et des transactions sans relation.
On n’en a pas fini avec le paradoxe de l’IA.
L’IA était aussi bien évidemment au centre des expérimentations menées par Groupe IMA et présentées lors du Digital Tour, organisé à destination des 5000 collaborateurs du groupe d’assistance. Pendant deux jours, ils se sont plongés en immersion dans les nouvelles technologies avec des ateliers, des conférences, et un village de start-ups dans lequel le groupe a investi.
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Entre l’assistant multilingue pour communiquer en instantané dans la langue de son pays, la formation en VR, Eloïse, le chatbot qui simplifie le travail d’analyse et d’interprétation pour les professionnels du droit, ou encore Call In, le nouveau voice bot qui va rendre l’expérience d’assistance plus rapide et fluide, les couloirs du siège social bruissaient d’activité, permettant aux salariés de découvrir les projets innovants du groupe.
Un grand coup de chapeau à cette initiative qui est à la fois de l'acculturation et un moment qui permet de développer une culture d'entreprise forte autour de l'innovation.
Pas de paradoxe en revanche, avec le lancement hollywoodien des robotaxis d’Elon Musk et des robots Optimus. Mais la plus grosse Fake News de l’année.
Ses robots humanoides qui ont défilé dans les rues du studio de Warner Bross, servi des verres et répondu intelligemment à toutes les questions qu’on leur posait, étaient en fait téléopérés par des humains !
Ce dispositif, dont se servent les employés de Telsa pour éduquer les robots, a donc servi à faire croire encore une fois qu’Elon Musk avait de l’avance. Sans même avertir que ce n’était que supercherie !
Optimus, présenté par Elon Musk, comme le robot domestique de l’avenir capable de faire du baby sitting ( !!!) ou des corvées ménagères pour la modique somme de 20 à 30 000 dollars, n’est tout simplement pas prêt.
Mais Optimus a fait le show et Elon Musk aussi, en mode rock star. C’est à se demander si le robotaxi fonctionne vraiment, en dehors de la route du studio et si tout cela n’était pas qu’un effet spécial des studios de Warner Bross !
Paradoxe ou pas, on rejoint la plus grosse préoccupation de Geoffrey Hinton : à savoir la possibilité que l'internet soit rempli de fausses photos, vidéos et textes et que l'utilisateur moyen « ne puisse plus savoir ce qui est vrai ».
En revanche, le robot Da Vinci SP que le CHU de Saint-Etienne vient d’inaugurer n’est pas là pour le show. Utilisé en gynécologie et en urologie, il va réduire le nombre d’incisions nécessaires à une intervention et offrir une convalescence plus rapide aux patients.
L’établissement hospitalier est le seul en France, et l’un des premiers en Europe, à disposer de cette technologie pour laquelle il a investi 4,8 millions d’euros.
Et c’est le coup de flash de la semaine !
Pendant ce temps, Microsoft dégaine des IA pour les soignants. Cela inclue des modèles d'imagerie médicale, un service d'agents IA et une solution de documentation automatisée pour les infirmiers.
La firme de Redmond a également dévoilé un service de création d'agents IA pour aider les médecins à identifier des essais cliniques ou répondre à des questions médicales.
Les Gafam ont déjà lancé une offensive dans la santé, mais l’IA leur donne une nouvelle force de frappe. Au point de les rendre incontournables ?
Et on apprenait aussi cette semaine que l’IA sert aussi à détecter des gisements de minéraux essentiels à la transition énergétique. KoBold Metals vient de lever 491 millions de dollars dans ce but. But : développer un vaste gisement de cuivre en Zambie, avec une production potentielle de centaines de milliers de tonnes par an.
L'IA de KoBold analyse de vastes ensembles de données pour augmenter les chances de découvrir des ressources comme le lithium, le nickel, et le cobalt.
Voilà de quoi montrer que l’IA peut aussi se conjuguer à merveille avec le “vieux monde” minier. Gageons que cela aide à moins détruire les écosystèmes… et c’est le chiffre de la semaine !
On termine 𝕄𝕖𝕤 𝔽𝕝𝕒𝕤𝕙𝕤 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕤𝕖𝕞𝕒𝕚𝕟𝕖 avec ce dernier paradoxe : la vision d’Eric Schmidt sur IA et climat. L’ex-PDG de Google affirme que limiter la consommation énergétique croissante de l'IA est inutile, préférant miser sur l'IA pour résoudre les problèmes climatiques. Selon lui, investir dans l'IA est notre meilleure chance.
Cependant, des rapports récents indiquent que les centres de données alimentant l'IA pourraient émettre 2,5 milliards de tonnes de CO2 d'ici 2030, selon Morgan Stanley, triplant les émissions prévues sans IA.
L'optimisme de Schmidt repose sur l'idée que l'IA, bien que consommatrice d'énergie, offrira des solutions plus importantes à long terme.
Et enfin, une ONG propose un label « IA d’intérêt public ». Le Forum sur l'Information et la Démocratie veut promouvoir des systèmes d'IA éthiques. Inspiré du label « Commerce équitable », il certifierait des IA créées dans l'intérêt public, excluant celles qui violent les droits du travail ou causent des dommages environnementaux.
Ce projet sera discuté lors du Sommet sur l'IA de février 2025 à Paris, avec des acteurs comme l'Unesco et d'autres organisations internationales.
De quoi favoriser l'innovation responsable, pas paradoxale !
🧡 Voilà c'est fini ! J'espère que 𝕄𝕖𝕤 𝔽𝕝𝕒𝕤𝕙𝕤 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕤𝕖𝕞𝕒𝕚𝕟𝕖 vous ont plu. Et je vous dis à la semaine prochaine 👋🏻
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Bon week-end à toutes et tous,
Emmanuelle
#IA #AI #GENERATIVEAI #IAGENERATIVE #INTELLIGENCEARTIFICIELLE #DISRUPTION #INNOVATION #EDTECH #WOMENINTECH #STARTUP #SPEAKER
La semaine a été dense entre le retour du voyage en Inde, riche en découverte sur la transformation digitale du pays, la conférence sur #IA : un nouveau paradigme, lors du #DigitalTourIma de Groupe IMA, les interviews de Catherine LARDY💫, Lenny Marqueteau, Anthony de Faria pour raconter cette plongée en immersion dans la tech pour les collaborateurs du groupe, et enfin la big #FakeNews d'Elon Musk avec son vrai faux robot #Optimus. A déguster (et à partager !) sans modération. On compte sur vous ! Abonnez-vous si ce n'est pas déjà fait.
A étudié à Laplace
2 moisElon Musk is the Best A Genius. QUAND A LA FRANCE ELLE EST A LA RAMASSE . BONJOUR LES GENIES DE LA FINANCE.....RIRE
Barde et scribe du IIIe millénaire / Multiclassé
2 moisÇa bouge beaucoup dans l'IA et la robotique, ça accélère même.
Conseiller finance et assurance
2 moisPendant ce temps là en France, alors que l’Etat accélère les démarches administratives via des plateformes informatiques, les français se plaignent de plus avoir d’interlocuteurs physiques et l’illectronisme touche toutes les classes d’âges. Comme en Inde, cette révolution va créer une société fragmentée si elle n’est pas accompagnée de pédagogie et de moyens pour faire évoluer les mentalités. Le citoyen français ne veut plus attendre alors que la course du monde a déjà commencée.
Coach en transition de vie pro et perso ← 🤩 →Je t'aide à trouver ton chemin pour te créer une vie épanouissante.
2 moisSuper newsletter, pleine de pépites ! Bluffé par le Big fake de Musk, comme un Mauvais scénario de film Merci Emmanuelle