J’ai « divorcé » du métier de directrice de la communication
C’est venu comme ça, cette envie soudaine de partager (ou peut-être libérer) une partie de mon histoire liée à mon ancien métier de directrice de la communication. L’effet confinement ? L’envie d’écrire ? Ce sera court et vous pouvez aussi tout de suite vous arrêter de lire.
Durant 20 ans, j’ai exercé le métier de directrice de la communication avec grand enthousiasme autour de trois expériences significatives au sein de l’économie sociale et solidaire.
J’ai pu observer l’évolution du métier ou plutôt comment le métier s’est transformé au gré de l’évolution sociétale.
Au-delà d’une longue expérience et de rencontres formidables m’ayant offert l’opportunité de très bien connaître le secteur HLM et le métier de communicant, cette évolution sociétale du rapport des individus à la communication a je crois définitivement scellé mon envie d’arrêter "la com".
Par choix et bonheur, je ne suis plus une directrice de la communication, et vous l’aurez compris, je n’ai ni regret, ni ressentiment ; je garde le meilleur !
Il y a 20 ans, à mes débuts, la communication n’en était un peu aussi qu’à ses débuts surtout dans le secteur du logement social marqué notamment par une célèbre campagne de pub épique de « dinosaure » (ça vous parle ? :-)).
Eh oui, le temps passe vite !
J’ai le souvenir d’avoir dû me battre pour qu’on communique plus au sein de la SA d’HLM pour laquelle je travaillais ; pour illustrer rapidement cette période de mon parcours, j’avais créé un club nommé « culture com » avec entre autre la mise en place d’expositions internes pour faire connaître aux salariés ce que « la com » faisait...car non, la com ça n’était (n’est) pas uniquement l’organisation de cocktails ; il y avait en effet du chemin à parcourir pour casser les idées reçues et démontrer la fonction stratégique de la communication ; il a fallu du temps.
Ma seconde expérience significative m’a quant à elle permis de me confronter à la communication politique, dans un environnement complexe où les identités professionnelles se heurtaient aux identités de réseau. J’ai beaucoup appris, mais aussi beaucoup souffert.
Cet épisode a en outre complété mon parcours d’une expérience extrêmement intéressante sur le volet « transformation » (pour lequel j’ai une appétence toute particulière) mais il marque parallèlement l’émergence des réseaux sociaux et un virage d’intérêt majeur (pour ne pas dire désinhibé) de la société pour la communication. Plus besoin de se battre pour faire de la com, il convient plutôt de se battre pour en faire moins. Et...le début de la fin donc !?
Presque...mais pas avant d’avoir pu vivre une dernière et exceptionnelle expérience du métier de la com : 4 années de folie oserais-je dire, 4 années de structuration au service de l’utilité sociale ou comment faire de la communication dans une start-up de près de 18 000 salarié.es, pourrais-je dire pour simplifier.
Après ces 4 années incroyables, après avoir nourrit une réflexion au fil des événements sur l’après, avoir eu le sentiment d’être allée au bout d’une mission et d’avoir pu explorer tous les contours d’un métier que j’ai aimé, il était venu pour moi le temps d’arrêter !
J’avais donc décider de tourner la page de ce métier de façon préparée, assumée, choisie, sereine et apaisée (après de fortes périodes de turbulence, tout de même !).
Ces 4 années ont été intenses mais elles ont aussi mis en exergue la prégnance sociétale de la communication partout, tout le temps, parfois (souvent ?) n’importe comment non sans répercussion sur l’exercice de ce métier. Entre des forces opposées qui se percutent, les injonctions contradictoires qui se mêlent, la violence parfois même qui interfère, est-ce ce à quoi sont confronté.es aujourd’hui les directeurs(trices) de la communication ? Tout le monde veut communiquer avec ce sentiment d’urgence, tout le monde croit savoir communiquer, mais l’absence, l’excès, l’impréparation, la maladresse sont légions, s’ajoute des situations ou sentiments d’empêchement, de dépassement ou encore d’incompréhension et ses conséquences... pas simple...ce métier...(peut-être pas pire qu’un autre mais sûrement pas plus facile) ; et puis la réflexion s’engage....elle est somme toute tout à fait personnelle. Quel sens reste-t-il à l’exercice de ma fonction dans ce méli-mélo ? Quel sens y trouver...encore ? pour finir par vous demander quelle valeur ajoutée ou utilité vous avez ? Est-ce le résultat d’une évolution sociétale qui envisage la communication à outrance sans équilibre, sans filtre, ni modération et accessible à tous qui vous interroge ? Ou n’est-ce pas tout simplement vous face à la fin d’une histoire ? Vous, face à vos envies, vos choix ? Qu’importe finalement de savoir comment cela arrive. Cela arrive !
Des questions et une réponse...il s’agit dès lors de ne pas se perdre or face à une perte de sens, face à une perte d’envie, sans l’envie d’avoir envie, vous réalisez que vous vous retrouvez face à un véritable souhait de changement ! Alors vient votre décision de faire en sorte que cette belle et longue histoire de 20 ans se termine bien. Si cela vous est permis, en étant acteur de ce changement, il semble alors possible d’envisager la suite de son parcours avec autant d’enthousiasme (même semé de hauts et de bas) que durant les 20 premières années de sa vie professionnelle.
J’ai eu pour ma part la chance d’opérer ce changement, il y a plus d’un an et demi, j’ai envisagé un nouveau métier pour un nouveau départ, celui du parcours de la deuxième partie de ma vie professionnelle qui je l’espère sera aussi longue et palpitante que la première...mais (et croisons les doigts pour que cela dure) c’est plutôt bien parti !
Relations institutionnelles - Communication - Accompagnement du changement
3 ansLa parole libérée ! Constats partagés par nombre de communicants. J’ai entamé le même type de reconversion avec le même enthousiasme et une immense fierté de constater que l’on a de puissants ressorts ! À très bientôt 😊
Directeur Pédagogique chez ISEL: Institut Supérieur Européen du Lobbying
3 ansLa table rase n'existe pas et nous bâtissons sur l'acquis, un regard plus acéré, une pensée plus profonde et le désir, toujours, d'aller plus loin.
Formateur / Intervenant & Consultant en communication
4 ansUne très belle carrière et un beau témoignage. Étant plongé dans la com depuis 1 quart de siècle je me retrouve dans vos propos à 100%. La com est née et a bien évolué. Elle ne sert plus que de relais et de bricolages d’affiches, de cartons et de cocktails en effet. De plus en plus de mal à faire adhérer à des projets et des nouveautés. Nous nous devons d’évoluer 👌 pour ne pas sombrer 🙄. Merci ça me donne envie du coup de faire aussi le bilan 👏🏻
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4 ansArticle intéressant. Bravo pour ce parcours !