J'ai mal à ma recherche d'emploi
Je ne voulais pas plomber l'ambiance avec ce titre mais il m'a semblé important de mettre le doigt là où ça fait mal, en recherche d'emploi. J'ai eu l'occasion d'aborder ce sujet, le 27 Juin 2018, lors de ma conférence TEDx " la recherche d'emploi : une aire de jeu ? un air de joie ? " organisée par l'Institut Mines Telecom. Pourquoi suggérer de considérer la recherche d'emploi comme un jeu ? Tout simplement pour moins souffrir ! Mais moins souffrir de quoi ?
Voici les 5 souffrances les plus souvent évoquées par les chercheurs d'emploi qui pourraient leur donner envie de se pendre avec leur cravate, pour peu qu'ils en portent une....
1 - Le silence des recruteurs
Le silence des recruteurs arrive en tête de liste du palmarès des douleurs, tous chercheurs d'emploi confondus. Quel est celui qui n'a pas déjà vécu cette situation ? Vous découvrez une offre d'emploi et à la lecture du poste, des missions, des pré-requis, du diplôme, vous vous dites, comme une évidence : « ce poste est fait pour moi et je suis fait pour le poste ! ». Alors, ultra motivé, vous foncez : vous vous renseignez sur le poste, sur l’entreprise et sur le recruteur pour faire un CV Carte de Visite ultra adapté et un mail de motivation ultra motivé, vous envoyez votre candidature et…rien...vous attendez, vous attendez, vous attendez.... Apparemment, ce qui était pour vous une évidence ne semble pas l'être pour le recruteur. Vous êtes bien le seul à trouver que vous êtes fait pour le poste … Plus vous attendrez, plus vous vous sentirez mal, plus vous serez confronté au silence des recruteurs, plus vous perdrez confiance en vous.
2 - Les questions discriminantes
Arrivent directement en deuxième position, ces fameuses questions TRÈS personnelles que les recruteurs ne sont pas censés poser (parce que la loi leur interdit de discriminer quelqu'un en fonction de ces critères) mais qui sont encore TROP souvent présentes lors des entretiens. En voici un florilège récolté auprès de candidats : quel âge avez-vous ? Avez-vous des enfants ? Quel âge ont vos enfants ? Avez-vous prévu d’en avoir ? Êtes-vous enceinte ? Avez-vous prévu de vous marier ? Quel est le métier de votre mari ? Que faisaient vos parents ? De quel milieu venez-vous ?Avez-vous des frères et sœurs ? Quelles sont vos origines ? Où habitez-vous ? Quelles sont vos opinions politiques ? Religieuses ? Quelle est votre orientation sexuelle ? Avez-vous des problèmes de santé ? et même : Quel est votre poids ? ( parce que l’entreprise ne voulait pas avoir à payer deux places d’avion à une candidate en surpoids, amenée à voyager dans le cadre de son job). Elles vous font souffrir car vous avez envie de dire au recruteur qu’il sort du cadre professionnel mais vous ne pouvez pas vous le permettre car c'est vous qui risquez de sortir du processus de recrutement.
3 - Être recruté par un junior quand on est senior
Quand on est senior, avec une longue et belle expérience, se retrouver face à un jeune recruteur qui a la moitié de notre âge, est vécu comme une vraie souffrance, surtout si le jeune nous met en difficulté car il est lui même en difficulté. Il faut beaucoup d'abnégation pour accepter que notre avenir professionnel soit entre les mains d'un recruteur qui pourrait être notre enfant...surtout s'il connait mal notre métier, tout simplement parce qu'il est jeune.
4 - Se voir reprocher son manque d'expérience quand on est junior
Il n'y a pas que les seniors qui sont en souffrance en recherche d'emploi...les juniors, eux aussi, ont leur lot de malheurs. Leur manque d'expérience revient à chaque fois et leur donne envie d' hurler : "Comment peut-on me reprocher de ne pas avoir d’expérience si on ne me permet pas d’acquérir cette fameuse expérience sous prétexte qu’il me manque de l’expérience ? C'est le serpent qui se mord la queue et qui donne envie de dire aux recruteurs : " y a t'il un cerveau dans ce corps ?".
5 - Le regard des autres
Je ne sais pas si vous avez déjà fait le test : vous arrivez dans un groupe et à la question « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? » vous répondez : « je recherche un emploi » ou mieux « je suis chômeur »…et là… c'est magique : vous devenez instantanément transparent, invisible... Pas de job, pas d'identité !
J'ai choisi volontairement de ne pas trop développer ces souffrances car ce qui compte avant tout c'est de les identifier et de tenter d'apporter des solutions pour les atténuer. Je n'ai pas abordé l'ensemble des souffrances liées à la recherche d'emploi, mais uniquement le "TOP 5" car la liste est aussi grande que la douleur associée.
Le risque pour chaque chercheur d'emploi est de dépenser beaucoup d'énergie à lutter contre l’inacceptable et d'y laisser ses maigres forces au lieu de les utiliser pour l'essentiel, la recherche du job d'où l'idée d'une approche nouvelle, d'un angle d'attaque différent...dans le prochain épisode...
Bonne chance à tous les chercheurs d'emploi 🍀
Cliquez sur les liens suivants si vous souhaitez :
- jouer à chercher un job : conférence TEDx " la recherche d'emploi : une aire de jeu ? un air de joie ?"
- rire de la recherche d'emploi avec l'auteur du dessin illustrant l'article : Benoit Pouydesseau : "50 erreurs à éviter pour trouver un job"
- savoir pourquoi cela fait si mal aux seniors d'être recrutés par des juniors : "Quand un jeune recrute un vieux"
- vivre l'aventure d'organisation d'un TEDx avec Nessrine Berrama : "Why you should stop thinking you have nothing to say"
- écouter les conférences des autres speakers : "l'ère de rien ?"
- connaitre les coulisses d'un TEDx grâce au réalisateur Pierre Brunon : "Backstage TEDx"
Auto entrepreneur
5 ansCharmante illustration d’une certaine réalité
Presse chez média d'actualité politique et sociale Siné Mensuel - print/web
6 ansEvident ! Pour moi : trois ans de challenge à relever, plus que de jeu. Heureusement que j'ai une foi profonde dans le fait que je retrouverai un job et un certain goût pour la compétition. Bon je cumule : senior, journaliste, engagé ... ma dernière réponse m'a fait mourir de rire "Votre candidature au poste cité en objet a été étudié attentivement. Je n'y donnerais pas suite." sans plus d'explication. Cela change des "pas le profil" récurrents, mais n'aide pas le demandeur d'emploi à savoir ce qui cloche lorsque son profil colle de près au profil recherché. Reste que je ne peux pas me résigner à suivre le récent conseil de Jupiter : traverser la rue pour trouver un job ! En face c'est le cimetière (un vrai, avec pierres tombales et colombarium... je pourrais cependant essayer, une fois encore, de m'orienter vers le business funéraire, si ce milieu n'était pas aussi fermé)
Technicien Systèmes et réseaux chez Cegid
6 ansAaaah ! enfin un article qui parle vrai : j'ai rencontré chacun des exemples cités (sauf peut-être...êtes-vous enceinte ?) Vous avez oublié une catégorie : les trop vieux. Je ne met pas l'age sur mon CV et le futur employeur m'ayant invité à passer le voir et apprenant mon age, se défausse éhontément ou plus simplement raccroche brutalement. Alors qu'en fait-on ? Pour ma part je vois beaucoup d'incompétences dans ces non-réponses ou dans ces questions illégales : je pense même que certains ignoraient leurs caractère illicite... beaucoup embauchaient pour des postes dont ils ignoraient à peu près tout, je n'ai jamais vu de fiche de poste par exemple, ni même dans une interview quelqu'un spécifiquement observateur, consignant par écrit sur le vif... J'ai traversé plus d'une cinquantaine d'interview... On en revient toujours aux mêmes problèmes : apprendre c'est toute la vie, les formations ne sont pas une humiliation (former au recrutement...), la conduite d’entretiens ça s'apprend et pas seulement sur le tas et pas seulement une fois dans sa vie. Beaucoup trop n'acceptent pas la "remise en question" que constitue à leurs yeux une formation ou un échange avec d'autres professionnels... Pire, beaucoup se sachant incompétents "délèguent cette tache" à un subalterne : il a fait son travail ! il a délégué ! C'est un bon cadre puisqu'il fait confiance à son personnel et il délègue...à n'importe qui le plus incompétent possible, pour qu'il ne fasse pas d'hombre à sa "maîtrise"... Peut-être qu'une charte "d'embaucheur qualifié" pourrait pousser les pro à saisir le taureau par les cornes... Ce n'est même pas pour moi que je dis ça : j'ai 56 ans et je suis au chômage...quand on sait que les "consignes" de la plupart des RH c'est 27 - 42 ans...
Coach Professionnel et de vie certifiée Coaching Orienté Solution ®
6 ansTrès bien dit, un parcours du combattant qu'hélas même ceux qui y sont passé oublient vite quand ils reviennent dans la peau du recruteur... La culture du CV au détriment de la recherche de talents