Je dirai que souvent je ne sais rien....
Hommage de son vivant à Pierre RICHARD, immense comédien et réalisateur de films.
Précurseur ce titre, ma foi Oui !!!
Par quel miracle avait-il prévu notre époque si contrastée, où disposant d’un tel temps libre, nous ne soyons pas capables de le mettre à profit pour faire le bien. Le nôtre, celui de nos proches et ces autres, horde impie d’inconnus électroniques, dont le profil semble aussi glacé que le papier des magazines de notre enfance.
Déjà à l’époque, deux clans s’opposaient. Ceux qui lisaient “Podium” et ceux qui lisaient “Salut les copains”. Dans les années 90, même punition.
Comment est-il possible que nous soyons dans une quasi-incapacité de tolérer chez l’autre sa différence, ses avis, son intégrité ... ?
Optimiste de combat, la situation actuelle m’avait laissé croire que nous arpentions le chemin du calme et de la sagesse. Je dois à ma courte honte me rendre à l’évidence ; j’avais placé beaucoup trop d’espoirs en certain de mes congénères.
De récents événements m’ont poussé à me mettre devant une feuille vierge avec un beau stylo BIC, une tasse de thé réglisse/menthe accompagnée d’un bout de chocolat.
Confortablement installé, me posant à voix haute, la question suivante :
“ Comment des “adultes civilisés” peuvent-ils se faire doubler par eux-mêmes ? ”
Eux qui prônent : la bienveillance, la résilience, la QVT (Qui veut travailler ?), le partage, l'entraide, la bonté, le respect inconditionnel de l’autre...
Eux qui sont managers, patrons, indépendants, PDG, consultants et autres dénominations complexes laissant présager qu’ils savent se contenir, faire preuve de retenue et de discernement en toutes circonstances.
Eux qui vocifèrent et fustigent, les adolescents irrespectueux toujours sur leur mobile et les goujats du clavier, parfois ne perçoivent pas l’Ombre qui les envahit.
La réponse se cache en nous, notre vieille partenaire toute particulière : la Frustration !!!
Elle se déguise très bien, trouvant refuge dans la justification de nos actes. Nos costumes trois pièces ne nous autorisent pas le moins du monde, de tailler celui des autres sous prétexte qu’ils pensent autrement que nous.
Faire un commentaire, debout sur son piédouche, justifiant de ses travers, de port de tête haute, de la fierté d’avoir donné son avis, qui bien sûr est le bon, c’est évident, comment en serait-il autrement ?
C’est stérile et contraceptif, pléonasme des relations humaines, véritable spermicide d’idées provenant des malfaisant.e.s qui, derrière leur écran, vont juste satisfaire une frustration antisociale. Ces lignes, c’est leur possible réparation d’une situation analogue dans laquelle, leur insatisfaction devient le mal intérieur.
Il se rapporte qu’être frustré fait grandir, certain.e.s pourront bientôt toucher la lune sans se lever.
Les artistes, dans la lumière, se produisent sur scène et sur les écrans, en somme comme beaucoup d’entre nous. Nous, les saltimbanques électroniques, apparaissons sur des écrans d’ordinateurs et pour certain.e.s, sur scène.
Je vais me risquer à la métaphore suivante :
Indépendant, salarié et tout autre statut juridique :
“ Le produit, c’est nous. Se vendre consiste à se mettre constamment en avant. Au travers de nos connaissances et compétences, de nos expériences”
Site web, réseaux sociaux, webinaires, publications, algorithmes, nombre de relations. Course à la visibilité professionnelle que j’assume pleinement.
Le fruit de mon travail, alimente mon compte en banque, subvenant à mes besoins.
Simples mais pas simplistes, les règles de vie au sein des communautés de l’espace virtuel, doivent prévaloir par-dessus toute considération personnelle.
Si dans le monde réel, on se serre la main pour se saluer, faisons de même avec ceux que nous appelons “relations” de réseau.
On peut rire de tout mais pas avec tout le monde. On peut parler de tout mais pas de tout le monde. On ne peut pas tout dire pour exister dans ce flux permanent.
Tsunami médiatique des réseaux tentaculaires qui submerge tout sur son passage, rendant obsolètes de plus en plus rapidement nos habitudes.
Dans ces conditions, il s’avère difficile de courir constamment après notre ligne d’horizon et de voir parfois d’autres “vendeurs” plus avancés que nous.
Alors, un moment de faiblesse, un commentaire que l’on regrette d’avoir envoyé, trop tard... Les paroles s’envolent, les « aigris » restent…..
Et si nous regardions cela avec l’aide d’une petite équation mathématique :
Prenons une discussion entre Félicie et Lucie qui doivent faire face au problème énoncé de la manière suivante :
“ Pourquoi est-il aussi difficile de se comprendre alors que l'on exprime sa vérité ? “
Félicie la première :
“ Si mes mots sont le reflet de mes pensées et si mes pensées sont l’expression de mes émotions, alors je dis ma vérité en toutes circonstances “
Lucie amusée, de répondre :
“ C’est complexe, parce que moi aussi, je raisonne/résonne de la même manière “
Lucie veut reprendre la parole, Félicie aussi. En cœur, elles prononcent :
“ Si chacune, dit sa vérité, ce qu’il faut, c’est que l’on arrive à se comprendre “
Et Lucie de conclure : “ C’est vraiment simple alors, gravons la phrase suivante un peu partout "
“ Les avis des autres ne valent pas moins que les miens, ce sont les leurs, voilà tout. Par addition, les miens valent autant que ceux des autres. Vive les équations à 8 milliards d’inconnues !!!! “
CQFD (Ce Qu’il Faut Dorénavant) :
“ Écouter l’autre. Alors, à son tour, il m’écoutera. Nous nous écouterons, et enfin, nous pourrons nous entendre “
Respectons le fond et la forme, donnons notre avis, ni plus, ni moins, juste une opinion constructive.
Rangeons au placard les “tu” ou les “vous” au goût piquant. Commençons nos commentaires et toutes nos phrases par “je”.
Je vous le garantis, cela réduit agréablement la pression artérielle.
Je vous souhaite une bonne semaine.
Emmanuel.
Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est sans doute purement fortuite.
PS : Je remercie, l’œil avisé et les conseils de la grammairienne Fabienne. Merci à celle qui regarde mes textes et pas que par-dessus mon épaule.
Inspectrice ARS , chargée de développement territorial en santé chez ARS Pays de la Loire
4 ansMerci pour cet article, très vrai, et que beaucoup sur ce réseau (et d’autres) devraient lire ...
Responsable marketing et relation libraires, Editions Eyrolles
4 ansMerci pour ce bel hommage. On apprécie 👍👍👍
Conseiller en Insertion Sociale et Professionnelle
4 ansJ'adore Pierre Richard ! Un homme admirable et formidable ! Pour ce qui est des réseaux sociaux : Oui à la tolérance ! Oui au débat constructif ! Oui aux échanges ! Oui à la bienveillance ! Non aux violences verbales ! Non à l'intolérance ! Non à la discrimination ! Non au harcèlement collectif sur les réseaux sociaux !
Président chez BIPP-BIPP SA | Planification de projets
4 ansFranchement rien a redire tout est dit et bien dit merci Emmanuel.
Formatrice Free lance, experte en soin. Thérapeute gestion des émotions. Cadre et infirmière expérimentée.
4 ansBonsoir Emmanuel CHARLES j’aime 🥰 votre article !!! Vrai, une touche d’ironie, de l’humilité, de l’esprit et beaucoup d’humour très didactique!!! Bravo et merci 😊 du partage