JE NE VEUX PAS RETOURNER AU BUREAU
Après plus de 50 jours d’arrêt il semblerait que le retour en entreprise génère quelques réticences de la part de certains employés. Décidément la parenthèse épidémio-économico-sociétale n’a pas fini de nous surprendre !
Les raisons fréquemment invoquées sont:
· La peur de contracter le virus au bureau.
· La crainte de ne pouvoir gérer le travail avec les mesures barrière.
· Le sentiment de ne pas être prêt à revenir.
· Le sentiment d’être plus performant et productif en télétravail que dans l’entreprise.
· Et peut-être plus inattendu …Certains affirment se sentir moins stressés de ne plus avoir à affronter ses collègues ou sa hiérarchie, que nous qualifierons ici de « difficiles ».
Et la liste est loin d’être exhaustive.
Serions-nous face à une forme de blues post confinement emprunt d’un amalgame de peurs rationnelles et irrationnelles ?
En 1960,le chirurgien Maxwell Maltz dans son ouvrage Psycho-Cybernetic, avance la théorie selon laquelle il faudrait 21 jours pour faire disparaître une mauvaise habitude et en faire apparaître une autre.
Des travaux plus récents révèlent que le temps nécessaire se situerait plutôt entre 18 et 254 jours.
Et si de nombreux employés avaient déjà réalisé une forme d’adaptation s’appropriant des bénéfices dans le télétravail mis en place pendant cette crise?
55 jours à réfléchir, à remettre en cause, refuser, à avoir peur, à marchander avec l’ancien et le passé pour finalement traverser toutes les étapes du changement ou presque.
Nous en étions convaincu, après le confinement, nous reprendrions le travail avec quelques peurs mais rien de changerait.
C’était donc sans compter avec les bénéfices ressentis du confinement et du télétravail.
Ce que nous pensions être un changement de type 1 se révèle être un changement de type 2 lequel, selon les études de Gregory Bateson induit une modification profonde d’un système alors que le Type 1 n’engendre lui que des modifications à l’intérieur dudit système.
Le monde du travail se dirige-t-il alors vers une profonde transformation ?
Un peu partout dans les grandes villes fleurissent des centres co-working tel WOJO, MULTIBURO ou encore WE WORK. Ils étaient jusqu'à récemment un mode de travail du jeune travailleur urbain. Aujourd’hui on y trouve à Paris comme en province, une population de tout âge et de tous secteurs d’activités.
Alors nous pouvons faire l’hypothèse que certains voudront voir modifier leurs communautés de travail ; en avoir une part du contrôle des moyens de fonctionnement, du temps à y passer, avoir le choix des interactions.
Avec qui vais-je travailler aujourd’hui ?
Dans une entreprise 3.0, comment l’employé pourra-t-il satisfaire et développer son besoin d’appartenance cher à Abraham Maslow tout en développant son indépendance d’action et la réalisation de soi qu’affectionne Robert Dilt ?
J’ai l’opportunité d’accompagner des CODIR dans la mise en place de nouvelles cultures managériales. J’ai observé que le résultat des sessions de travail aboutit très souvent à la proposition et souvent à la création d’un nouveau moment, plus informel, plus détendu, davantage sur l’envie que sur le devoir, qui peut être sollicité régulièrement et qui favorise les échanges plus partagés, moins hiérarchisés à propos des problématiques rencontrées,et les faits marquants de l’entreprise.
Certains vont jusqu'à lui donner des noms tout à fait créatifs :
« le bar du management » « Nous en mieux » , « les RDV du 23 ( jour du RDV ) »et bien d’autres encore.
J’ai constaté que ces moments favorisent cohésion, échange, sentiment d’appartenance.
Comment prendre en compte conjointement cette expérience et ce fait nouveau d’adhésion au télétravail ? Est-ce que la participation légitimée à la réflexion de la dynamique de l’entreprise et une part plus grande d’autodétermination dans l’organisation de sa journée de travail pourrait être une proposition intéressante pour un virage positif de l’entreprise d’aujourd’hui et de demain ?
Pourrions-nous orienter nos entreprises à favoriser donc davantage de télétravail et articuler des temps forts de rencontres, espace de réflexion partagée comme ponctuation nécessaire au discours de fond de l’entreprise ?
C’est gagnant pour tous.
A suivre…
Coach et thérapeute familiale
4 ansje m'y retrouve aussi !
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4 ansArticle très juste! On a mis en place un espace informel nommé Café du Commerce entre associés qui nous permet de discuter de tout et de rien sans ordre du jour. Les visio qui se succèdent ayant un objectif, celle-ci n'en a pas et ça fait un bien fou!
Donneur d’énergie et créateur de liens ! Manager Business Club & Coordinateur Les Entrep’ & Organisateur d'évènements Mémorables !
4 ansLa peur entraîne parfois des réactions inattendues et surprenantes ! Apprendre à gérer ses émotions est un art ... merci Jean-Bernard BABOURAM 🙏
Directrice Réseau Entreprendre Maine & Loire
4 ansIntéressant Jean-Bernard ! Merci pour cette analyse. Le travail à distance forcé de cette crise doit maintenant laisser place à un télétravail réfléchi et structuré par les entreprises.
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4 ansJe m’y retrouve ! Merci !