Je suis Astou au.x pluriel.elles

Je suis Astou au.x pluriel.elles

Je suis Astou, au.x pluriel.elles

Le cri de cœur de la mort : svp opérez-moi, je ne sais pas si je serai là demain !


390 !!!, c’est le taux de mortalité au Sénégal lié à la grossesse à l’accouchement pour 100 000 naissances vivantes (source food-security), l’un des taux les plus élevés dans la sous-région.


Nombreux s’indignent, s’interloquent et se solidarisent. Un élan collectif de compassion, d’empathie…qui hélas comptera bientôt dans les annales de l’oubli, confiné aux autres cas jadis victimes d’empathie provisoire… sans véritable introspection de ce syndrome pour oser prendre les mesures qui siéent.


J’ai lu quelque part : « le mal est profond, le pays est infesté d’amateurisme »

À quoi nous attendons nous ?

Quand nous exerçons un métier par dépit, la médisance et l’indifférence seront à leur paroxysme. Se targuer de travailleur social reviendrait à se vêtir de toute son humilité pour assister et accompagner dans toutes les étapes et les moindres difficultés.


Mais alors qui punir, qui condamner. Si on considère que la gangrène répugnante gravite à tous les échelons de notre société. La société alors ? Mais qui est-elle cette société ? À qui faire porter le cap de la responsabilité macabre qui sévit dans nos hôpitaux ? Nos dirigeants, l’État, le peuple ?

Oui la société !

Nous, vous, toi, moi, lui, elle… oui tous !

Je bafouille tant les mots se bousculent dans ma tête !

Par où commencer ? Que dire ?

Mes premières pensées vont à la victime, son bébé, sa famille.

Pardonnez cette vile société qui persiste dans une aberration et s’embourbe dans une vérité occultée.

Si nous osons pointer du doigt la cause véritable de cette succession morbide et de laxisme dans les méandres de notre propre Être, nous comprendrions la véritable raison de ce cataclysme qui grandit chaque jour.

L’Être qui constitue la société par maillons. Nous sommes tous reliés, inexorablement, nul ne peut s’en départir.

Ayons le courage de faire un diagnostic de vérité de notre société. Les incivilités et bien d’autres encore ! Une société ne saurait être saine sans empathie.

Empathie, bienveillance… je me berce dans cette buée fictive d’une société saine et m’évade quelques secondes pour atterrir dans ma réalité !!!

Notre société a ses valeurs, de belles valeurs et chacun a grandi dans un environnement choisi, choyé ou non.

Dans ce dernier cas, les conséquences sont dramatiques car l’empathie s’acquiert dès la plus tendre enfance.

L’empathie cognitive apparait vers 4 ans et se développe grâce à des expériences durant l’enfance et toute la vie. C’est la faculté de comprendre l’autre et de recevoir ses émotions comme un miroir pour mieux le soutenir et l’accompagner.

Si dans notre société, pour la plupart nous grandissons dans la violence verbale, dans un environnement en manque d’affection, d’écoute, dans un foyer où l’enfant grandit seul sans bienveillance, sans empathie, nous devrions nous condamner tous.

L’adulte d’aujourd’hui est l’enfant d’hier.

Si nous considérons cette vérité absolue, un adulte sans empathie, sans humanité ne peut être qu’immonde, indifférent, sans entrailles, sans pitié, terrifiant et sans cœur.

Reconsidérons notre petite enfance, notre futur et bien entendu notre capital humain de demain.

Cela passe implicitement par une meilleure prise en charge globale et holistique de la petite enfance.

Il est temps de l’exiger, de nous l’exiger et de la mettre en œuvre pour assainir, asseoir notre base pour leur donner un bon départ pour la vie.

Cette fenêtre d’opportunités vise à doter le tout petit d’un ensemble de compétences clé pour se développer dans toute sa singularité.

Enfin, je réitère mes propos souvent répétés à nos apprenants : quand on exerce un métier par dépit, la médisance et l’indifférence seront à leur paroxysme. Se targuer de travailleur social reviendrait à se vêtir de toute son humilité pour assister et accompagner dans toutes les étapes et les moindres difficultés.

Dans un pays où l’apologie du bras long fait office et se vautre dans son fauteuil corruptible sans que cela n’indigne, où les techniciennes de surface se retrouvent à faire des prises de sang (vécu personnellement) !!!, il faut une tragédie pour rappeler, nous rappeler qu’il devient impératif de mûrir, de gagner en maturité, de prendre nos responsabilités et d’arrêter cette nécrose, ce cancer qui nous rongent.

Il est temps de circonscrire pour construire une société empathique, emphatique et garante de notre pérennité.

Chaque femme doit pouvoir vivre sa grossesse en toute sérénité sans craindre l’accouchement.

Chaque femme doit pouvoir enfanter et sourire

Chaque femme doit pouvoir tenir son enfant senti dans son ventre pendant 9 long mois.

Massa à la famille de notre petite sœur Astou

Massa à toutes les nombreuses personnes qui ont eu à découdre avec le système

Massa aux malades qui subissent encore

Reposes en paix Astou

Reposes en paix bébé.


FD

CEO Institut Académique des Bébés

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