Jonas
Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la perfection de la mise en scène. Alors que les œuvres produites pour la télévision française sont généralement mal éclairées et mal finies, « Jonas » est un contre-exemple assez étonnant. Les productrices et leur réalisateur se sont attachées à fabriquer une œuvre parfaite, qui se situe véritablement dans cet espace indéfini entre petit et grand écran. Aux interprètes, on a demandé d’oublier les faussetés de jeu qui habitent le tout-venant de la fiction pour petit écran. Visiblement sans disposer d’assez de temps, mais d’une manière que l’on devine extrêmement volontariste, la direction d’acteurs a voulu une émotion crédible, de type Actors’ Studio. Le jeune comédien qui endosse le rôle de Jonas adolescent m’a d’ailleurs touché davantage que Félix Maritaud, auquel je reproche son incapacité à sortir son visage de son expression monolithique de chien galeux/battu. On confond d’ailleurs facilement son personnage avec celui de « Sauvage » : voyons s’il sait jouer autre chose ! « Jonas », qui est disponible en rattrapage sur Arte, raconte une histoire émouvante que je ne déflore pas. Aure Atika y est formidable, comme souvent, et l’on découvre plusieurs jeunes acteurs prometteurs.