Jouer individuel ou collectif : une question d'assertivité ?

Jouer individuel ou collectif : une question d'assertivité ?

Nous reconnaissons tous que les sportifs de haut niveau ont du caractère pour parler communément. Avoir du caractère… Une réelle qualité lorsqu’il s’agit de faire preuve de résilience après un échec, une contre-performance ou revenir au top niveau après une blessure, une interruption de carrière (se préserver, événement personnel…). Faire preuve de caractère pour beaucoup signifie aussi : ne pas se laisser faire lorsque un événement extérieur barre votre chemin. Il est ici utile de différentier sa pratique sportive de la vie de tous les jours. La personne peut être d’approche bonhomme, placide et se révéler dans la pratique sportive engagée, pour ne pas dire agressive. En inversant les termes de l’affirmation vous côtoyez un sportif accrocheur, qui va au bout de lui-même alors qu’au quotidien il semble timide dans sa relation aux autres, voire effacé. Nous voyons que sur l’échelle de la personnalité le curseur de chacun peut se positionner indifféremment entre « passivité et agressivité ». S’agissant d’un sport individuel, le critère quoique important a peu d’influence quant au rapport à la performance si l’athlète est capable de mobiliser les ressources utiles au bon moment. Là encore l’intelligence de l’être aura une influence entre immédiateté et réflexion, recul dans un contexte donné. Est-il besoin de rappeler les poncifs habituels; il y a un gouffre entre les notions de culture et d'intelligence, et le sportif est loin de l'image un peu péjorative que l'on lui prête.

Dans un contexte de sport collectif, d'autres éléments entrent en jeu. Je ne vais pas parler de leadership, déjà très documenté, mais d’une notion plus diffuse, parfois mal comprise. Je veux parler d’assertivité, mot à la mode s’il en est. Nous avons tous en images quelques équipes de France qui nous ont fait rêver, de très connues identifiées par leurs entraîneurs comme l’équipe de France de 1998 avec Aimé Jacquet, des bleus de Vincent Collet, de Claude Onesta, de Laurent Tillie, entraîneurs dont le leadership n’est plus à prouver. Les médias, dont c’est le métier, cherchent à percer le mystère de ces équipes qui nous fascinent. Les joueurs se prêtent au jeu des interviews mais préservent au maximum ce qui se joue dans le vestiaire, l’avant et l’après match : le briefing et le débriefing. Elle focalise toutes les attentions sur ce qui la constitue, ce qui est au cœur de l’équipe et de sa réussite ; une forme de reconnaissance où chacun trouve et accepte sa place pour le bien de tous. Une des clés est ce que l’on appelle la cohésion. Il est des exemples célèbres où le talent ne suffit pas à garantir une place en équipe (cas Ben Arfa ou plus récemment Adrien Rabiot).

Au sein d’une équipe, faire preuve d’assertivité, c’est offrir (convaincre sans imposer) au collectif la confiance dans ses qualités individuelles au service du collectif, afficher une motivation et un engagement forts et permanent. Au sein d’une équipe, faire preuve d’assertivité, c’est accepter ce qu’offre chacun des membres de l’équipe sans y voir une remise en cause de son propre engagement et de ses qualités au service du collectif. (Et en entreprise ?).

Souhaitons que Didier Deschamps ait, en sélectionnant l’équipe qui l’entoure, réussi à identifier l’Equipe qui réussira cette alchimie et la renforcera au fur et à mesure des matchs qui la rapprochera de la finale du 15 juillet 2018.

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