L’écume d’une déclaration XVIII.
Combien avais-je entendu ces mots, bourgeoise ou prolétaire, et ainsi apparaissait au détour d’un jardin ou le fil à linge étendait la décadence d’un comportement pathétique, c'est-à-dire que pour l’une toute osée et pour l’autre ne rien osée, renvoyant au passage d’un extrême à l’autre, et voir que pour la première, sortir du fauteuil rouge et de la salle en plein spectacle pour aller se peler les miches dehors en plein hiver, et faire la fin d’une idylle parce que les carottes étaient cuites, que de voir chez elle la cruauté dont certaines femmes sont capables, en gros de vous mettre en face de vous-même dans une ambiance inconfortable quand tout semblait confortable, pour ensuite d’une hypocrisie déconcertante, déduire une opération dont la réponse prévisible n’aurait pas dû être le résultat, alors que pour la seconde plus passive même peut-être trop malheureusement car elle sentait les choses sans les voir, elle se baladait sur les chemins boisés donnant une limite au cadre de quantifier et de tout programmer, sans se donner la chance de sortir des apriori de peur de perdre le contrôle, parce que les certitudes avait pour elle un certain goût de la vérité et qu’il ne pouvait en être autrement, je comprenais alors que pour l’une et pour l’autre, il y avait peu d’espoir et que là sûrement était le bon chemin.
Tel un chameau dans le désert, j’espérais que le passage à vide cesse et que la chance frapperait à la porte car le désir était comme le sable sous lequel mes pieds s’enfonçaient, il envoutait mes espoirs et même devant l’immensité angoissante, j’espérais la retrouver dans une ville, dans un village, une oasis, ou au fond d’une hutte même voilé par le sirocco très sec et très chaud, parce que le sentiment d’existence stérile exprimait le besoin de reconquérir la force vitale qui m’animait, c’est-à-dire de marcher à tes côtés, main dans la main à regarder les montagnes de sables soufflées par le vent et les caravanes de chameaux se perdre sur les lignes érotiques que formaient les dunes, en se disant qu’être près de toi et entendre tes histoires, ou chercher à donner un sens à l’histoire était le résultat de découdre le sens de l’histoire pour en faire une histoire, ainsi les mirages livraient leurs secrets, la pluie sortait de ta bouche pour attendrir les rêves que nous habitions, cela avait de beau de dévoiler une lumière, celle qui réchauffait nos cœurs, celle qui nous sortait de l’ennui, et celle qui ouvrait les portes pour nous libéraient devant nos finitudes, et la condition d’écrire les lignes imparfaites pour traverser les chemins effarés d’une époque agitée devant les catastrophes, l’amour nous réunissait consommant nos passions, l’ivresse nous emportait, nous étions l’ombre de tout le monde à la fois, et comme le bruit d'une ville qui se réveille le matin, nos sentiments s’allongeaient sur les espaces de la ville en même temps que les rayons du soleil dessinaient les contrastes de formes filiformes, tu me parlais de choses banales, « Qu’est-ce que l’on mange ce soir, » « T’as vu la fille là-bas, son petit chien est craquant, ça mériterait une photo, » entre gens simple, notre amour bras dessus bras dessous attirait les regards et les reflets rebondissaient dans le paysage pour faire un bien sur les tristes joies, je me nourrissais de tes envies toujours curieux d’en apprendre plus, l’odeur du bon pain en passant devant une boulangerie, l’enfant qui courait dans la rue et qui cherchait à aller plus vite, mais aussi la femme qui coiffait son écharpe en sortant d’une boutique, et voir aussi ce qui te révulsait parce que le contraire m’aurait étonné, comme le jeune homme qui raclait sa gorge et crachait sur le trottoir, nous avancions le long des façades grises des immeubles Haussmanniens, le vol d’un corbeau s’arrêtait en se perchant sur le balcon, était-ce le signe de s’arrêter prendre un verre au café ?
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Nul ne pouvait lire dans tes pensées, la plénitude nous gagnait dans une sorte d’exposition de mots proche d’un compréhensif mais au final éloigné du langage, elle imitait la marmotte, la grenouille et le petit Jésus, je riais qu’elle s’amuse elle avait même du talent, dans sa petite mimine avec le petit doigt écarté qui provenait peut-être d’une origine aristocratique pour distinguer le goût supérieur envers les classes inférieures, elle tenait une théière et les « Spleeettshhhs » des petites gorgées qu’elle buvait, était le cliché collector d’une dame du monde qui avait beaucoup de classe.
Le rêve se confondait dans l’irréel et bien décidé à transformer l’illusion en réel, je cherchais toujours un moyen pour parvenir aux fins, alors arpentant les faces étranges du mystère, je cheminais pour arriver au bout du périple, et te trouver fleur délicate, fleur sensuelle et colorée, alors l’ombre s’étendait sur les abstractions d’un désir d’esthétisme, le vent emportait les recueils mélancoliques de croire qu’être séparé, le temps passerait plus longuement à cause de l’ennui de se retrouver seul, ton visage décrispé de toutes les tensions posé sur mon épaule, assis à contempler l’horizon insufflait la vie et nos âmes palpitaient, nos cœurs heureux se réjouissaient à se voir dans le miroir meilleur ou pire, tu croquais la vie à pleine dent, notre inconscient enfant échappait à l’angoisse, les sentiments nous rendaient digne, rien n’était acquis, la leçon était de recommencer à chaque instant, et le temps projetait chaque cliché comme une photo unique, à la différence prés que chaque moment écoulé, la vie passait et le mouvement continuait, dans ce dédale chaque marche de dévoré nous menait vers plus de liberté, la spirale nous tirait vers des combinaisons infinies, mais sentant la conscience se replié, idéalisé l’œuvre pour la rentrer dans le réel n’était pas de la tarte car tout autour les résistances résistaient, les vannes étaient ouvertes mais pas d’une façon franche et net mais plutôt à la manière d’un tonneau des Danaïdes, j’attendais le feu vert mais tu me faisais patienter et le plaisir en était décuplé, comme la veille d’une soirée attendue, le meilleur était non pas l’instant consommé mais toute la subjectivité imaginée pour arriver à l’instant consommé, la goutte d’eau sur la tige fragile de la fleur était l’émerveillement d’un songe vu d’un autre songe, vu lui-même d’un autre aspect que celui imaginé, et la beauté d’observer était la récompense bénie du ciel parce que la rosée du matin réveillait nos émotions éteintes, plus que la mort la vie, le cœur des vivants donnait à la vie le gout de la vie, la beauté avait remplacé la domination de croire que tout était voué à l’échec, l’architecture enfermait l’histoire d’une vue qui semblait nouvelle, l’angle était différent et toutes les perspectives changeaient, ton sein nourrissait là ou mes attentes n’y pensait pas ce qui semblait bien présomptueux de croire couvrir l’étendu de tes pensées, et toujours je m’interrogeais, de quoi rêvais-tu, quel regard portais-tu sur la conscience des gens, j’attendais ton premier merci sans prévoir ce qui pouvait se passer, tu arrosais mon jardin et les fleurs poussaient sur le terrain avec l’heureuse surprise de voir de nouvelles fleurs et des nouvelles feuilles régulièrement, étais-tu heureuse, quelle était tes envies et ta couleur préférée, le vide devant moi avant de te rencontrer était prodigieux, l’attente était longue et la voracité de certain sans mesure, ton regard me manquait, le gout amer du citron était les ronces rencontrées sur le chemin, le sol se dérobait sous les pieds de manière que construire un château de carte alors que sans doute tu voyais les choses autrement, cela semblait une idée saugrenue, qu’allais-je découvrir, étais-tu plutôt une femme du genre masculine ou féminine, étais-tu au fond plus introvertie ou ouverte sur le monde, j’aimais à penser que rire des dérisions pour supporter les malheurs de ce monde était comme les tartines beurrées au beurre salé et grillé au grille-pain pour le petit déjeuner avec le café et son nuage de lait, ainsi te voir au réveil le matin décoiffé, ou le silence baignait encore les étoiles de la nuit, était un doux songe qui hantait mon âme, là ou les pleures sans tes yeux n’avaient que peu de valeur, c’était le bonheur d’un œil qui voyait s’apaiser sous son regard la mer de l’existence et de sentir la volupté de l’humilité des sentiments respecté le fait d’être une sentinelle et d’avancer à l’aveugle comme un casque cramé qu’on envoie au charbon, cela confortait la confiance qu’il me manquait, parce que celle que j’aimais obstinément obsessionnait mes nuits, et que même les mains liées, à des milliers de kilomètres, avec toutes les choses à remettre à plats pour que le filtre de ton cœur puisse verser l’amour qu’il nous manquait et ainsi que cela puisse être reversé indéfiniment dans d’autres cœurs, ton eau claire illuminait les combats que de croire qu’un corps ramollit pouvait crier victoire, tu étais au centre et sur les côtés, dans l’étreinte ton sang-froid glaçait mes émotions, sur la paroi d’un ciel ombragé ta lumière brillait de sérénité, ton souffle était l’inspiration qui réveillait les couleurs de la toile à remplir, et ensemble dans un rythme contraignant ou le meneur souffrait sous la pression et le cri des corbeaux, le coché donnait la mesure, la mesure de garder le convoi, de tenir la route et de dévorer les kilomètres, la danse entrainait la joie de penser qu’il était possible de garder les œufs près du nid malgré d’âpre déception, car atteindre un but en attente de résultat semblait peut-être réjouissant, mais en réalité cela n’avait rien de réjouissant car le gout du pouvoir avait le gout insipide d’un cachet d’aspirine, alors voir un visage méconnaissable dont tu t’étais bien gardé de me montrer, c’était comme une chanson sans paroles ou un silence dérangeant, mais accepter que les choses puissent en être autrement était l’évasion permettant de gagner des espaces ou chercher à l’opposé la clé, permettait de répondre là ou la raison attirait, la sagesse rappelait que la force des sentiments même si cela paraissait fragile et bien dénuer de sens, était le monstre à abattre, une bête résistante qui s’agrippait aux peurs sans jamais rien lâcher pour rendre l’existence plus légère mais seulement si tout va bien, cela semblait dérisoire de croire que l’entendement était un mécanisme moins puissant que la raison, et qu’en plus de ça, osé penser que la raison ne puisse pas comprendre les sentiments, c’était comme touché l’apparence sans toucher au message, mais aimer était sans doute un état d’être, une philosophie de vie comme les explications diverses que l’on peut donner sur le temps, c’était la conscience d’arroser la fleur dans une juste mesure, ni trop ni pas assez et cela constamment, c’était peut-être tranché d’une lame l’altérité, ou peut-être des chiffonnades parce que dans la dualité l’existence c’était vivre, ou encore se soumettre pour comprendre qu’un pilote averti voit plus claire sur un terrain embrumé qu’un pilote pas entrainé, mais peu importe la passion ravageait les espaces en soif de découverte et ayant gouté au sucre, au miel et à l’amende, le désir était une accoutumance dont la séparation semblait impossible et je continuais de te chercher loin du déchirement, chercher ce qui me faisait vibrer comme ta science, ta gaité, ta beauté et ton insouciance, j’aurais rejeté toutes les filles nues de la terre celles qui s’arrachaient ma vertu, ce que je voulais c’était toi, le rayon éclairé qui habitait mon ombre, l’horizon qui couvrait les songes fantômes et pleurait les coups de poignards des lois sur le destin de la terre sur une âme meurtri.