L’écume d’une déclaration XXVIII.

L’écume d’une déclaration XXVIII.

Chaque jour éloigné de toi était comme une noyade ou gardant la tête hors de l’eau, chaque jour renouvelé posait la question des limites, parce que comme un lâche, je fuyais ce que je refusais de voir, c'est-à-dire m’accepter faible devant ta volonté, car m’épuisant devant tes refus, il m’était difficile de voir autrement, j’étais devant le fait accompli, une certaine difficulté de sortir de ma zone de confort et de changer de point de vue car en effet sur le chemin de la délivrance, l’adaptation n’était pas mon point fort.

Dans une approche systémique, ce qui semblait te plaire, le corps et le mental ne formait qu’un, tu considérais que le bonheur était la satisfaction des besoins et nous étions conscients qu’il ne pouvait avoir de plaisir sans douleur.

Comment pensé au-delà des cloisons quand le regard sur soi semblait être le regard vu de l’autre alors que je doutais devant tes attentes, les doutes devant l’incertitude pareils au peintre ne sachant quelles couleurs choisir pour remplir le tableau, avait ce défaut d’être mis à mal parce que devant l’absence, tout un tas de possibilités se découvraient et que choisir un choix plutôt qu’un autre était peut-être l’erreur à éviter, c’était toute la complexité dont ton charme m’enveloppait, la liberté avait le gout du vaste, que dans l’immensité et perdu sans but et sans réelle volonté, je devais inventer ce que j’étais, car je n’étais rien, il n’y avait personne, tout était à bâtir, alors fermant les yeux, la nuit projetait les strates au-dessus de la tête de routes et de rivières, l’air frais cernait la profonde vallée ou des arbres géants au pied des collines regardait l’oiseau, le serpent, le fauve et le renard, alors dans ces échanges de la nature, ta colère s’emballait parce que révolté devant les injustices parce que les mensonges se glissaient même dans les plus infimes recoins, tu taquinais d’une joie intense le plaisir de te moquer des absurdités du système, tu ne craignais pas d’être incomprise, ton imagination était une corruption artistique, les dessins était tellement nombreux que l’essentiel échappait au regard, l’ivresse emportait les illusions que la réalité déshabillait, et enfermer dans ce rêve nous rêvions d’un autre monde ou nos âmes créatrices se révélaient devant l’attente de l’autre, alors voulant t’approcher je me brulais les doigts, l’action par un manque de discernement dû à un instinct sauvage court-circuitait l’intuition qui semblait favorable, le reflet dans le miroir était la caresse d’une main estropiée au nom d’une quête d’amour, j’apprenais des erreurs celle de ne pas reproduire la même chose lorsque que l’on changeait de terrain, pour cela prendre soin de la conscience pour préserver la paix et cultiver le calme, la douceur et la sensualité pour s’imposer comme une quête d’exigence, avait de cela que les sentiments semblaient impossible à décrire en couleur, le vrai et le réel entouraient sans contour les sages hypothèses que nous partagions pour nous rassurer, il t’était facile de gérer sans le moindre effort, je ne savais pas ou tu puisais ta force, l’impression devant le dégout restait à observer là sans bouger, j’attendais un signe même si la réponse semblait certaine de ne pouvoir être vu autrement, parce que l’imagination était teintée de noir et blanc, ton écran blanc reflétait de traverser le miroir, une main dantesque comme une feuille tombée de l’arbre à l’automne me poussait dans le vide et ensuite me rattrapait pour servir de tapis volant, ou assis sur la main et flottant dans les airs au-dessus de la foret, la bobine se déroulait produisant son effet et le film s’éternisait à la fenêtre d’un train en marche à filmer de l’intérieur ce qu’elle voyait de l’extérieur excepté tout ce qui ne nous concernait pas, c’était crevé noyer, s’étouffer dans le brouillard, c’était te chercher, crier et espérer un retour, l’inquiétude arrivait et aussitôt repartait, de ta bouche sortait la bienveillance, car dans ce monde éclairé d’ombre ou le pouvoir se cachait derrière l’argent et le confort, je caressais ton absence me retrouvant ainsi devant une toile blanche, je restais froid devant ta légitimité, l’orage s’enfonçait dans la nuit, je continuais de vouloir t’embrasser même quand plus rien ne semblait marcher.

Quel regard choisirais-tu si « Je » était un autre, une panoplie de masques à porter trainait dans l’obscurité éclairant hier par demain, étais-tu humaine, joueuse, soignante ou croyante parce que si pour toi le but de la vie était de gagner, avec quelle capacité échangerais-tu les règles du jeu, que pensais-tu d’effacer l’histoire, de perdre son importance, de stopper le monde, de refaire un abri, les aiguilles démêlaient le fil et le chat passé par là d’un coup de patte reversait la pelote pour la faire rouler à terre.

Voir ce qu’est l’autre, au point que l’autre te connaisse mieux que toi, c’était le baiser d’une âme qui attendait que tout change en deux étoiles.

Que cachais-tu à donner le crayon à la personne que tu rendais invisible, parce que inventer une histoire sans participer, et dépendre des autres en imposant ta liberté pour exister sans reflet, c’était ne pas être esclave d’un artiste qui te manipulait, mais j’attendais d’être esclave et que tu me manipules…

Et ce vide que cachait-il en toi, n’avais tu pas besoin des autres pour exister, parce qu’à travers la frustration de croire être tranquille seul plutôt qu’être à deux à partager saluant la chose avec virtuosité, est-ce que tu aimais ?

La Chienne aboyait à la rue intimidant le passant, elle griffait l’ennemi et torturait dans une ivresse pensive, me laissant orphelin, libre comme un bohémien, tssssss.

L’étrangeté pareille au regard porté sur une toile abstraite avait de cela de bénéfique, que les sentiments intérieurs se développaient et grandissaient ne pouvant expliquer tous les biens faits que tu m’apportais, alors que le maléfice sur le regard extérieur, amplifiait parce que les dialogues étaient parasités, tu manipulais mon regard, j’étais esclave mis au cachot et content de ce qui arrivait.

Devant le chemin à parcourir pour capter ton regard, tes yeux hypnotisait comme une végétation de lumière, c’était mettre le pianiste dans le piano sans le voir, et regarder par une multitude de fenêtres, une porte au milieu du jardin battait dans un va et vient continu, des chaises en ligne géométriques semblaient s’approprier le décor, l’éclairage du jardin enfermé dans un boite respirait l’harmonie et formait des cercles lumineux qui de l’extérieur ajoutait des flous en contrejour, et dans cette composition la course à pied ne suffisait pas à couvrir les espaces, j’avais la chance que tu me rassures, je ne voulais pas te quitter, et à rester un retrait, face à ma solitude, je cherchais à traverser le miroir pour te rencontrer, je cherchais à voir en toi le reflet dans lequel tu m’enfermais, cette chose imperceptible souriait malgré la frustration de ne pouvoir traverser de l’autre côté, je m’accrochais à l’idée que tout pouvait s’arrêter mais qu’il était possible de croire que les mirages existent, ainsi que les rêves et les miracles aussi, au fond les plaisirs d’une ascension dans le monde, avait le goût de liberté vers un autre paradis.

Les robinets étaient fermés, j’attendais que tu me réveilles en signalant ta présence, j’attendais que tu sortes de ta bulle mais la représentation basculait toujours plus vers l’abstrait.

Au fond du jardin la porte du cabanon évanouie dans les champs laissait échapper non pas une ou deux images, mais l’envie de découvrir mille images comme pêcher, chasser, se promener afin d’être protéger d’un amour pouvant fuir l’évidence, l’évidence d’une porte ouverte sur une pièce vide, alors à ma grande surprise tu apparaissais et tu livrais ce que tu avais sur le cœur, c’était les évidences qui te jugeaient, celles qui parlaient à ta place, celles qui te privaient de liberté, alors pareil à vouloir construire la tour de Babel pour lutter contre les Dieux, je refusais l’évidence de voir que tout était vrai et pourtant c’était comme un rêve éveillé, comme une bulle qui flottait dans l’air, comme un corps qui flottait dans une eau quatre fois plus salée que la mer morte, tu marchais dans les champs au milieu des ruches d’abeilles, une racine te faisait trébucher mais tu finissais par retrouver la voiture, au volant tu regardais le paysage défilé, tu t’arrêtais même prendre un vagabond que tu déposais un peu plus loin chez un voisin, les kilomètres s’effilochaient, soudain arriver à la ville stationnant devant une laverie laissant la voiture sur le trottoir et marchant une valise à la main cherchant un hôtel parce que tu étais fatigué de la route, étrangement tu restais immobile face au reflet d’une vitrine que tu n’osais regardé, c’était le reflet d’un paysage ou le diable avait disparu, et devant l’écran noir, je m’interrogeais de la suite que tu allais donné aux évènements.

Quel vide de se distraire pour un travail, mais avais-tu pensé à ce que pouvaient être les autres, le monde d’aujourd’hui projetait beaucoup de choses fabriquées, il était pas simple de ne pas prendre les gens pour objet, alors comprendre que les gens qui nous regardent pouvaient être alimentés par deux moteurs, l’un positif, l’autre négatif, l’action des autres pouvait changer le regard, l’objectif étant de ne pas être sous emprise.

Si la liberté avait le goût d’humanité, sortir du négatif, courber le métal, s’appuyer sur le mental pour tendre la main et aider, donc construire et ne pas détruire au niveau de la conscience pour repousser le mal, alors seul au monde, regarder à droite pour renvoyer l’impression que quoi que tu fasses tout était voué à la fatalité, je ne pouvais me résigner que face au précipice, touchant au vide, les choses pouvaient déranger, parce qu’à travers le regard des autres tout n’était qu’échec, c’était un tableau ou pour progresser à chaque nouvel essai le style devait varier, soit en créant à travers la recherche, soit en multipliant les couleurs, en incorporant des accessoires, ou en liant les domaines pour aboutir à l’expression d’un désir, évidemment certains diront que cela ne servait à rien mais j’étais persuadé du contraire, la clairvoyance d’une sérénité se mélangeait à la lumière d’une cave créant une nouvelle atmosphère, c’était toujours le même jardin sous une pergola qui filtrait le soleil et rafraichissait en retenant les ombres, et dans ce sanctuaire, dans cet insaisissable labyrinthe ou la répulsion des mots que l’on ne pouvait entendre, risquait d’être mis à sac parce que la connerie des hommes défrayait la chronique, alors il semblait juste de quitter la folie pour gagner la sagesse, mais j’avais beau me dire que l’on apprenait des erreurs, j’étais inquiet que tu copies mes échecs, parce qu’après une erreur, l’expérience indiquait que la même erreur se reproduisait alors qu’il aurait été bon de l’éviter.

Ne pas se prendre les pieds dans le bois mort pendant la balade en forêt, était pareil à prendre son pied, c’était vivre et exister, c’était respirer à pleins poumons, c’était la mousse sur le tronc de l’arbre qui tapait dans l’œil.

Tu envahissais toutes mes pensées dès le réveil tous les matins, je n’étais rien sans toi, tu effleurais sur la ligne de crête l’esthétisme d’une sensualité qui me donnait des ailes, putain pourtant la côte était raide, ton image était comme un miroir sans teint, c’était un train fantôme dans la nuit obscure, tu avais le goût d’une mémoire sans souvenir ou pour oublier, rester pour ouvrir la voie accrocher au wagon afin de continuer le voyage comme un bébé dans le ventre de sa mère qui sans prévenir se retourne interrogeant les sensations du corps, alors la caresse du tableau laissé sans signature, pénétrait un intérieur qui me pénétrais, aussi le mouvement de la danse ou l’image se retrouvait dans l’autre était objet perdu dont j’étais amoureux, nos sentiments à sens unique contrariait l’émotion trop fragile, tu étais la robe blanche source de toutes les inspirations et je m’envolais loin des tourments, tu embrassais mes désirs et j’allais chercher les croissants, une douce journée commençait, c’était le début du bonheur et là tout le dilemme, c’était un joyeux dimanche et peu dire que je t’aimais comme l’ombre chinoise accrochée au nuage, bras dessus bras dessous, ma bouche sur tes rêves, ton souffle sur mes lèvres, l’amour avait la couleur rose d’un vol d’oiseau au gré des flots.


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